5/10Trials of Mana - Test Switch

/ Critique - écrit par Hugo Ruher, le 16/05/2020
Notre verdict : 5/10 - C'était Mana ou jamais (Fiche technique)

Tags : mana trials remake switch personnages test systeme

Et si la nostalgie était un vilain défaut ? C'est en tout cas le sentiment qui perdure en jouant au remake de Trials of Mana. Un J-RPG assez classique mais qui n'a pas forcément très bien vieilli.

Imaginez un RPG légendaire, salué par des millions de fans à travers le monde qui bénéficie désormais d'un remake HD avec des graphismes remis au goût du jour et des améliorations incroyables en termes de gameplay. Oui, je veux bien entendu parler de Final Fantasy VII Remake.

Mais ici, parlons plutôt de Trials of Mana.


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Tout d'abord, un point historique sachant que la série a longtemps boudé le territoire européen, même les férus de J-RPG ne sont pas forcément au point dessus. Trials of Mana est le troisième épisode de la série Mana (ou Seiken Densetsu au Japon). Nos amis nippons l'ont vu débarquer dès 1995 mais avant l'ère des roms et de l'émulation, peu de joueurs occidentaux avaient pu poser leurs yeux dessus. Méfait réparé depuis l'année dernière avec l'arrivée sur Switch de Collection of Mana qui regroupe les trois premiers épisodes: Mystic Quest, Secret of Mana, et donc Trials of Mana. Cette compilation représente les versions d'origine de ces jeux (vous suivez ?). Mais dans la foulée, Square Enix a décidé de sortir un remaster de ce troisième épisode (toujours là ?) avec de tous nouveaux graphismes.

On est donc passé de "Trials of Mana ? Connaît pas ? Jamais vu en Europe." à "Trials of Mana ? Bien sûr il est sur Switch en deux versions, tu choisis, les deux sont sorties à quelques mois d'intervalle. Y'en a un peu plus je te le mets ?" (Promis après on arrête les longues explications bizarres).


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Ceci dit, que peut-on attendre d'un jeu vieux de 25 ans ? Beaucoup de choses à vrai dire puisque le RPG japonais est typiquement un genre qui vieillit plutôt bien, et il n'y à qu'à voir le succès des retours de Final Fantasy ou Dragon Quest pour s'en convaincre. Donc sur le papier, ce Trials of Mana est prometteur.

Mais une fois la manette en main, il y a quelques petites choses qui font tiquer, à commencer par les graphismes. La Switch ne nous a pas habitués à des merveilles mais là quand même on sent que les développeurs n'ont pas forcément chercher à faire bonne impression. Les textures s'affichent parfois avec du retard, les expressions faciales sont au mieux inexistantes, au pire complètement à côté de la plaque, et les environnements, bien que jolis, restent sommaires.

Mais passons, dans ce genre de jeu l'important c'est l'histoire, alors qu'avons-nous là ? Une épée magique, ok… Huit esprits à récupérer qui gardent les huit bénévodons, les démons quoi… Des royaumes en guerre, des fées, des châteaux, la paix menacée bla bla bla. D'accord, rien de transcendant on est en terrain connu, mais après tout tant que les personnages sont intéressants tout va bien non ?

Alors…

Une des originalités de Trials of Mana est de donner au joueur le choix de son personnage. Il y en a six en tout et vous en choisissez trois donc un sera le principal et les autres ses accompagnateurs. Une bonne idée sauf que, une fois passé le début qui est très différent pour chacun, l'histoire embraye sur un tronc commun au sein duquel vous avancez quel que soit votre choix premier. Du coup, les personnages sont réduits au strict nécessaire et leurs motivations de départ sont vite mises de côté puisque de toute façon, il faut que le scénario aille du point A au point B.

En plus de ça, il faut reconnaître que reprendre un personnage écrit il y a plus de 20 ans peut sonner un peu bizarre. Les joueuses seront certainement ravies que l'un des personnages féminins soit une princesse un peu bête qui se promène à moitié nue et dont le principal souci est de se reposer parce qu'elle a beaucoup marché.


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Mais avec tout ça, nous n'avons même pas parlé du gameplay, et là ça remonte un peu le niveau. Les combats sont dynamiques, amusants, parfois difficiles et riches en stratégie. Vous n'irez pas loin si vous vous contentez de bourriner comme un sourd sur tout ce qui bouge, il va falloir gérer vos alliés, définir leur stratégie, surveiller votre jauge pour lancer des attaques spéciales, et s'occuper de soigner tout ce beau monde en cas de besoin tout en évitant les attaques ennemies. Beaucoup de paramètres à prendre en compte mais le jeu arrive à trouver l'équilibre en rendant le tout fun et pas trop punitif en cas d'erreur. Les objets et les sorts de soins sont facilement accessibles, le menu en anneau qui permet de sélectionner attaques spéciales et objets est plutôt intuitif. En plus, comme la complexité augmente très progressivement, le joueur moyen a le temps d'intégrer toutes les subtilités petit à petit. Le point négatif c'est qu'il faut attendre une bonne dizaine d'heures de jeu pour débloquer des attaques spéciales, changer de classe et multiplier les stratégies. Avant ça, la technique du "je tape les méchants en courant" reste la méthode privilégiée.

Dommage en revanche que la partie exploration ne soit pas du même niveau, et ce à cause d'une décision que je trouve personnellement assez difficile à comprendre. Quand on a une grande zone à traverser, une petite étoile sur la map nous indique où aller. Jusque-là pas de problème. Mais quand j'arrive dans une ville, est-il vraiment nécessaire de m'indiquer à qui je dois parler ? Est-ce que quand le jeu me demande de trouver des indices je ne suis pas assez grand pour aller parler aux 10 ou 20 habitants qui peuvent m'aider, plutôt que de me dire "va parler au type là" ? Cette aide un peu trop présente agace un peu car où est le charme quand on sait que pour avancer il faut s'adresser à telle personne et que le reste n'a aucun intérêt ?


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Alors certes, Trials of Mana peut vous occuper quelques dizaines d'heures avec des combats sympathiques et un monde fascinant à visiter. Les environnements et les ennemis sont très diversifiés et ça fait plaisir. Mais avec une histoire vue mille fois, des personnages stéréotypés et une exploration réduite au minimum, c'est assez difficile de se motiver pour avancer.