2/10Brocéliande

/ Critique - écrit par Nicolas, le 15/01/2003
Notre verdict : 2/10 - "Dans la forêt, oh oh, un nanar..." (Air connu) (Fiche technique)

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Le cinéma français, c'est avant tout un large éventail de comédies burlesques et de portraits sociologiques grimaçants, comme chacun d'entre nous pourrait en citer des dizaines. Mais c'est également un cinéma qui souffre énormément de la concurrence, noyé sous les produits de la machine hollywoodienne, ne pouvant rivaliser ni sur le budget ni sur la notoriété. Les chiffres sont éloquents, si l'on exclue Mission Cléopâtre, l'Oncle Sam monopolise les fréquentations ciné françaises 2002. Et si Taxi 3 sortira son épingle du jeu en 2003, nul doute que les MatriX et autres X-Men remporteront une nouvelle fois les suffrages.

Conséquence directe, le ciné français imite. De la comédie potache façon American Pie (Sexy Boys), au thriller sombre et sanglant (Six-pack), en passant par le Scream de bas étage (Promenons nous dans les bois). Brocéliande pourrait alors être étiqueté comme une espèce de Urban Legends à la française, sorte de film d'horreur ici un brin fantastique, répondant aux attentes d'hémoglobine et de foutage de trouille (sans oublier les indispensables héroïnes bustées aux visages d'ange) de l'ado en mal de sensations fortes.

Chloé Sabra (Elsa Kikoïne), une jeune étudiante en archéologie fraîchement débarquée à l'université de Rennes, est le seul témoin d'un assassinat sanglant sur le campus même. Pas de trace ni de corps. Ignorée, Chloé se réfugie dans les bras et la confiance de Erwann (Matthieu Simonet), un de ses camarades d'amphi d'histoire celtique. Mais bientôt, les meurtres et les évènements étranges se multiplient...

Ouah le beau scénario! Sans véritablement se creuser la tête, on devine dès le résumé ce qui va se passer : apparitions étranges, tueur impossible à filmer en pied, et petite musique qui oppresse la pauvre étudiante alors qu'il ne se passe rien. Le décor : une université désertique, arrivant à peine à rassembler trente élèves dans un amphi, sans vous parler de la bibliothèque immensément vide, permettant au vilain petit espion de s'amuser avec sa proie. Propulsé en héros de ce film terrifiant de terreur, un casting complètement inconnu, ramassis de jeunes gens beaux et intelligents qui doivent sauver l'humanité des méchants druides. Et pour une fois, ce ne sont pas les mecs qui castagneront du méchant, mais bien les filles qui feront valoir leur droit aux coups de tatanes ! Démonstrations évidentes, les deux scènes de baston entre filles, chorégraphies ringardes de Close Combat soporifique, et le match final à deux nanas contre un monstrueux démon, croisement improbable entre un Alien dégoulinant et un Prédator ricanant. Et un nanar ne serait rien sans la pointe d'humour inhérente, un professeur d'archéologie obnubilé par son domaine de prédilection, double-emploi évident avec le caractère humoristique probablement pas volontaire du scénario.

Le « Slasher-movie » à très petit budget par excellence, nanar perforé de toute part des pires tares du genre, c'est à dire le casting peu convaincant, les rebondissements éventés, la réalisation poussive, l'humour à deux centimes d'euros, et les petits bonus indispensables (les chorégraphies de combats et les incohérences). Remboursez !