5.5/10Command & Conquer 3 - La fureur de Kane - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 29/08/2008
Notre verdict : 5.5/10 - La stratégie avec une kanne (Fiche technique)

Un jeu efficace, pourtant devenu limité sur console à cause d'une jouabilité pas assez travaillée. Mais si vous y passez le temps nécessaire, cela devrait finir par imprimer. Dommage. 

Command and Conquer est l'une des séries glorieuses du RTS (Real Time Strategy) tout terrain et dont la formule a été éprouvée plus d'une fois. Nous avons tous en mémoire le renouveau du genre qu'avait posé Alerte rouge en son temps. Il est donc important de profiter du portage de cette énième suite du soft depuis sa plateforme adorée jusque sur nos consoles de salons pour remettre le débat au rang des grandes questions vidéoludiques de notre univers. À quoi ça sert un jeu de stratégie en temps réel sur console ?

Revenons rapidement sur le jeu pour ne pas laisser seuls les néophytes dans leur approche de La fureur de Kane. Il s'agit historiquement d'un add-on pour Command and Conquer 3 : les guerres du Tiberium. C&C accomplissait son destin en évoluant dans un univers scénaristique apocalyptique et militaire en y introduisant le fameux minerai vert aux couleurs de la souffrance épique qu'il allait procurer au monde. La naissance du chef militaire idéologique Kane était en marche. Cet opus se déroule avant les fameuses guerres assassines dont nous venons de parler et le dit Kane doit rattraper le futur à partir de très peu, tout anéanti qu'il est de sa dernière grande défaite.

Il y a depuis toujours eu un problème d'adaptation quant à la jouabilité sur console de cette gamme de jeux. Ici on optera pour le mode radial assisté au pad. Il faut avouer que c'est assez efficace même si on est bien loin de l'extrême utilité pratique du système éprouvé à la souris et au clavier. À l'instar d'un Civilization Révolution qui a opté pour une simplification des commandes et des interfaces, ici il n'y a pas de grands changements quant à la version PC et la difficulté se trouve donc accrue par ce seul élément perturbant. Essai marqué donc mais pas transformé.

Outre l'impact direct sur le jeu, il y a un impact presque plus important sur la stratégie. Cela devient problématique pour les puristes comme pour les néophytes qui vont se retrouver frustrés : mais pourquoi tant de haine ? Le mode radial et les sélections qui correspondent aux déplacements ne permettent pas grand-chose d'autre que des attaques massives et bourrines à moins de devenir esthète du pad, ce que bon nombre d'entre nous ne sera pas prêt à faire ; l'effort épique que cela représente uniquement pour y jouer sur console étant trop important.

Sinon, le jeu reste amusant et savoureux quant à sa conception. Kane, ce grand fou mégalomane continue de squatter votre petit écran de communication, comme à son habitude, pour vous proposer ses ordres dans des moments intenses où ses yeux s'injectent de sang à l'énonciation de la domination du monde. Ces moments, s'ils ne sont plus vraiment nouveaux, rythment toutefois vos phases de stratégies avec un bonheur assez coupable pour être souligné. On ne peut que féliciter Electronic Arts pour l'effort fait côté budget. Au-delà du prix, il se trouve que le jeu est jouable sans avoir besoin de posséder le précédent, ce qui était pourtant le cas sur PC.

Les modes supplémentaires dans cette version sont des bonus de longévité en proposant un tas de missions supplémentaires en fonction des factions à affronter. Il ne s'agit donc pas de campagnes supplémentaires, qui sont nécessairement les bienvenues lorsque l'on a besoin de sa dose de batailles intercommunautaires. Vous
retrouverez la main noire mais aussi les autres groupes d'intégristes qui peuplent cet univers déjà bien développé.

Un jeu qui plaira donc aux intégristes sans convaincre les fans qui se livreront plus facilement à la folie stratégique sur le bon vieux PC. À suivre pour la jouabilité donc car elle empoisonne vraiment notre existence dans ce monde d'exception et d'exigence. L'histoire, quant à elle, se suit toute seule grâce au monde immersif et à la créativité sans borne des développeurs de Command and Conquer. Dans l'attente d'Alerte rouge 3 en tout cas...