8.5/10Command & Conquer Alerte Rouge 3 - Ultimate Edition - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 29/04/2009
Notre verdict : 8.5/10 - La faille du temps, le retour en arrière dans le futur. (Fiche technique)

Très bon soft dans une édition sans reproche. Les bonus en font une version légèrement collector, mais le jeu parle de lui- même mis à part le parti pris graphique, parfois trop carnavalesque. Un excellent titre.

Alerte rouge n'est plus une nouveauté mais c'en est une sur Playstation 3. Il faut dire que de nombreux efforts ont été faits récemment pour créer une atmosphère propice aux RTS sur console. Et il faut dire aussi que pour l'instant rien de bien exceptionnel n'est arrivé jusqu'à nous. Mais l'univers progresse et s'il existe un titre sur lequelle le passé nous a appris à faire confiance c'est bel et bien Alerte rouge, dans ses précédents opus comme dans sa plus récente aventure sur PC et Xbox 360. C'est donc assez sereins que nous insérons le CD dans la console de Sony pour y redécouvrir le jeu et ses bonus qui lui confèrent l'appelation Ultimate edition.

D'ailleurs si le passé est une valeur sûre, la première cinématique du jeu nous plonge dans un scénario qui nous prouve le contraire. Les Russes sont en pleine
défaite dans une guerre impitoyable contre les alliés. Les généraux soviétiques ont préparé une solution approximative à ce problème et se permettent de modifier le passé pour éliminer la supériorité technique de leurs ennemis. En se débarrassant d'Einstein, ils créent ainsi un monde sans armes nucléaires et se permettent le luxe de renverser la balance en leur faveur. Toutefois à leur retour dans le présent une autre menace s'est rajoutée à la dynamique de guerre, un troisième élément dans une guerre infinie : l'Empire du Soleil levant et son armada technologique. Le doc vous l'avait dit de ne pas jouer avec le continuum espace-temps ! 

La production cinématographique mise en avant est d'ailleurs un des points les plus forts du titre. Toutes les séquences filmées présentes au cours de l'histoire développée dans ce dernier opus de Command & Conquer sont d'une grande qualité graphique qui nous ferait parfois penser à de la télé réalité HD. De plus, la
carte des célebritées pour geeks est très bien jouée comme  avec
Tim Curry (Pennywise le clown dans Ca il est revenu ou encore Dr Frankenfurter dans le Rocky horror picture show),  Peter Stormare (John Abruzzi dans Prison Break) ou encore les nymphettes nombreuses de cette alerte rouge telles que Jenny McCarthy (Ancienne playmate mondialement reconnue au stand des blondes californiennes à forte poitrine) mais surtout Jonathan Pryce (personnage principal dans Brazil de Terry Gilliam sous les traits de Sam Lowry entre autres ou encore le Gouverneur Swan dans la trilogie de Pirates des Caraïbes). L'un dans l'autre on a l'impression d'avoir un contenu de qualité sur le fond et la forme, lequel n'oublie pas d'être aussi sérieux que faussement pompeux et drôle. Les femmes militaires en tenues courtes et uniformes revisités pour assouplir leurs formes en est un exemple particulièrement poignant. On apprécie ainsi d'avantage la tournure un peu guignolesque du conflit qui oppose les trois factions. On regrette toutefois les doublages français qui, bien que de bonne facture, n'ont aucun intêret face à la VO délicieuse qu'on a déjà parcourue de nos oreilles.

Le jeu est quant à lui excellent et nous replonge dans une formule que nous connaissons déjà en ces termes. Le menu de commande radial demande un léger apprentissage mais permet vraiment une utilisation efficace du déplacement de
troupes et une bonne gestion des capacités spéciales. Il faut d'ailleurs avouer que la spécification de chaque unité et de ses actions contextuelles est d'une rare grandeur. On peut remercier les développeurs d'avoir fait un si beau travail d'optimisation, une si grande variété de petites unités qui s'animent avec des caractéristiques bien précises qui correspondent bien aux trois factions et à leur forces et faiblesses respectives. Le jeu se permet même de nous faire rêver à une guerre sans puissance nucléaire, une guerre bien plus basique et dévastratrice que la valse des boutons, un conflit éreintant comme une guerre des tranchées stratégique. En plus de son arsenal complet de figurines de toutes les couleurs et de toutes les formes allant de l'ours sibérien au méga-méca japonais, le jeu fait voyager. La tactique est belle est bien présente dans le mode campagne avec son lot de limitations d'unitées et autres astuces scénarisées pour donner une marge de mouvement assez réduite au commandant en herbe que vous êtes. De plus, la difficulté est vraiment progressive et demande juste un léger coup de pouce pour certaines missions. On parcourt ainsi le paysage et les batailles comme un livre d'histoire.

En effet, tous les coins du globe y passent et les textures varient comme autant de saisons et de contraintes géographiques sur une carte universelle bien remplie. On revisitera des sites bien connus sous la forme de sièges, de frappes aériennes
et d'objectifs très divers allant du nouveau siège de Léningrad à la capture des fonds monétaires de Genève. Une fois de plus on retrouvera les héros de guerre à commencer par la savante Natasha de la campagne Russe et son fusil sniper. Les bonus quant à eux couvrent les différentes phases du making of et passent par les bêtisiers et présentations des filles du jeu lors de photo shoots endiablés. L'un dans l'autre c'est un petit plaisir supplémentaire si vous voulez faire une pause entre deux missions. On notera une interface particulièrement agréable tant au niveau du design que de l'utilisation. Les didacticiels peuvent paraître gonflants et longs mais restent nécessaires pour profiter pleinement de l'expérience de jeu.

Le mode multijoueur est quant à lui égal à un mode multijoueur standard dans un jeu de très bonne facture. Il est donc très agréable à jouer mais ne remplacera pas la campagne solo et ses nombreuses saveurs. De plus, entre les trois scénarios vous aurez déjà de quoi faire largement avant de vous lasser. On regrettera le parti pris graphique de la surcolorisation qui même s'il est très efficace et évite bien des galères pour retrouver ses unitées, reste un peu trop vif pour ne pas agresser l'oeil de manière sporadique. Un très léger défaut qui contient son lot d'utilité et auquel on ne peut pas trop en vouloir. Et parfois la fraîcheur du titre est un peu trop fraîche pour nous laisser penser à un conflit, ce qui ne nous engage pas à être absorbés plus que ça dans une guerre. On la découvre donc, on la rêve mais l'immersion n'est jamais totale.Ce n'est peut être pas plus mal que de seulement faire joujou avec ce genre de choses au final. 

Un excellent jeu un peu gadget agrémenté de goodies spécial geeks. Il ne manquait plus qu'un calendrier Pirelli des femmes de Command & Conquer et un t-shirt pour avoir une impression de produit fini parfait. Le RTS sur console connaît désormais sa réference dans les multiples domaines qui le composent sans oublier la dose d'humour et de satire que cela impose et qui nous prouve une fois de plus que la saga de la guerre sait aussi ne pas se prendre la tête. De plus la bande son est très bien réalisée et colle parfaitement a cette atmosphère mi-réaliste, mi-dérisoire. On aimera donc y revenir souvent.