9/10Darksiders - Wrath of War - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 06/01/2010
Notre verdict : 9/10 - Dark Matters (Fiche technique)

Tags : darksiders xbox war test jeux edition guerre

Le premier grand titre de l'année se confirme avec Darksiders. C'est un quasi sans faute de la part de Vigil Games et THQ, qui même s'ils reprennent beaucoup de choses des grands classiques, les magnifient par un design léché, original et varié et un gameplay à toute épreuve. Attention jeu un poil difficile parfois.

Darksiders nous est présenté depuis quelques temps dans les salons et THQ semble miser beaucoup sur cette sortie pour son année 2010. Et il faut dire que malgré des sorties de très grande qualité en 2009 et des titres qui nous sont arrivés droit au cœur comme UFC 2009 Undisputed ou encore Red Faction Guerilla, mais bien sur aussi Warhammer 40000 Dawn of War 2, l'éditeur ne semble pas être au top du top question chiffres vis-à-vis de la compétition et face à la lourdeur des géants qui l'entourent. Tablant donc sur quelques sorties coup de poing dont la franchise de Warhammer au top de sa forme et sous de multiples formats, la première étape se fait donc agressive et ce dès les premières lueurs de janvier avec Darksiders: Wrath of War, un jeu d'action aventure ambitieux  d'autant plus lorsque l'on remarque l'apparition imminente au planning de deux poids lourds dans la même catégorie. Je parle bien sûr de Bayonetta seulement deux jours après et de God of War 3 pour mars.

Vous incarnez ici un des quatre guerriers de l'apocalypse, War, qui lors de sa descente sur Terre se rend compte que la folie et la destruction se sont emparés des
hommes et que l'enfer et le ciel se portent déjà des coups sur ce terrain de jeu qu'est devenu la Terre. Toutefois pas de signe des trois autres frangins, étrange et néfaste présage qui se confirme lorsque War se fait rapatrier devant le conseil pour trahison. Il arrive toutefois à substituer à son exécution le droit d'aller trouver la raison de ce chaos sur terre ou au moins le devoir de s'y rendre et d'y mourir si il échouait à comprendre les raisons de ce gros bordel sans nom. Il va falloir pour se faire affronter les armées du Déstructeur et s'en remettre au jugement par le sang dans une aventure à casser du démon par paquets de douze.  

Et c'est au milieu d'un design léché et magnifique que nous atterrissons dans cette version finale du jeu. Si les quelques premières impressions avaient été mitigées, ici rien n'est à redire. Si il y a un certain aliasing il sait se parer d'une discrétion hors de tout soupçon. Si quelques ralentissements viennent parfois se catapulter avec la fluidité de l'action on ne s'en rend pas compte tant l'équilibre de la beauté de l'univers
et des détails ambiantieux rend floue toute critique visuelle que l'on pourrait faire concernant ce dernier sorti de la cuisse du dieu Jeux Vidéo. On doit probablement cette belle réussite à Joe Madureira qui signe ici de sa patte le travail abouti de cinq années de développement en tant que directeur artistique du projet et co-fondateur du studio Vigil. La patte comics qu'il a développé grâce à son travail chez Marvel et DC est un plus très net dans la création de cet univers SF transposé au milieu d'un domaine apocalyptique qui emprunte à tous les genres pour se forger au milieu d'un apparent brouhaha d'idées une identité fière et propre. Le ton est de très bon goût, et on apprécie tout de l'ambiance développée depuis les caractéristiques du personnage et son allure faussement empruntée à un Space Marine à la crédibilité d'un monde dévasté qui varie les décors d'un tableau à l'autre, allant d'un hiver nucléaire à une brume de cimetière en passant par les laves intrépides du centre de la terre et les espaces aériens dignes des plus belles représentations de l'enfer souterrain.

Ce voyage onirique est l'occasion de varier les gameplays en les équilibrant de manière très agréable. On se prendra tour à tour pour Kratos, pour un Link adulte et gore ou pour le Prince de Perse, s'idéalisant à la tête d'une army of one digne d'un des pires scénarios possibles d'un Kingdom Under Fire. Tous les mouvements disponibles à débloquer finissent par sembler nous compliquer la tâche mais rien n'y paraît car la dynamique de combat est très bien huilée. Au bout de quelques dizaines
  de minutes de pratique, tout semblera naturel. Par contre on se retrouvera face à une difficulté inégale qui, si elle table souvent sur la nécessité de trouver une faiblesse chez votre adversaire (en général grand comme un immeuble), semblera parfois inopportune. Mis à part ces petits moments de solitude qui n'arrivent qu'une fois toutes les deux-trois heures de jeu, on fera de la varappe, de la fine découpe, de l'écrasage de zombie dans une main plus vaste que deux de leurs épaules, mais aussi du cheval, du vol sur monture mythologique, du marchandage de compétences et un peu de forge sans oublier la moisson des âmes avec votre faux violette et la collecte d'artefacts, d'armes et autres objets de donjons. C'est donc un grand plaisir de jeu en perspective qui accompagne cette aventureuse mélopée qui dépassera facilement les vingt heures de jeu.  

Au bilan des imperfections, on retrouvera un rythme qui peut parfois être un peu mou
la faute en étant à un trop plein de choses différentes à faire. Les têtes de mort lambda deviennent au bout d'un moment über inutiles et on se demande ce que ces trainards font là. Parfois on se sent pris en otage d'actions plutôt longues qui même lorsqu'elles sont sympathiques semblent superflues. La foire aux ressemblances avec d'autres jeux se fait sentir malgré tous les efforts pour donner une vie singulière à la colère du guerrier de l'apocalypse que vous incarnez. Et si il est très facile de ne pas s'en rendre compte tellement le travail d'auteur transparait au milieu de cette caverne d'Ali Baba, lorsqu'on s'en aperçoit, l'impression de déjà vu ne nous lâche pas. Ceci étant au final on se retrouve à se dire: "Il était temps que Zelda grandisse et se mette à arracher des membres avec son boomerang."  

On regrette quelques petites imperfections donc, qui jalonnent ce grand moment de l'année 2010, mais Darksiders nous met des étoiles dans les yeux pendant des heures. C'est fignolé, beau et varié en plus d'être joli, ça défoule et c'est franchement un excellent titre de ce cru qui s'annonce déjà grand. Et si nos ennemis saignent et bien nous aussi...