8.5/10Detroit : Become Human - Critique PS4

/ Critique - écrit par keitaro182, le 20/06/2018
Notre verdict : 8.5/10 - Un système inchangé au service d'une grande aventure métaphysique (Fiche technique)

Tags : detroit human become choix dream jeux quantic

David Cage et son studio Quantic Dream reviennent, 5 ans après Beyond Two Souls, pour vous faire vivre une nouvelle aventure immersive à la frontière du cinéma et vous interroger sur ce qui définit la notion d'être humain.

En 2038, la ville industrielle de Detroit est de nouveau le fleuron de l'industrie américaine en fabriquant des androïdes, en tous points similaires aux êtres humains et partageant leur quotidien mais destinés à les servir. Le jeu vous proposera d'incarner tour à tour trois androïdes, à l'instar de Heavy Rain et de son quatuor de personnages. L'aventure commencera avec Connor, un tout nouveau prototype d'androïde policier qui devra intervenir sur le lieu d'une prise en otage d'une enfant par un androïde dit déviant car il fait preuve de sentiments comme la peur ou l'instinct de survie, ce qui est normalement impensable pour un androïde. Un petit cercle de couleur sur la tempe des androïdes permet, en plus de les identifier pour ce qu'ils sont, de connaître leur "état d'esprit" : en bleu tout va bien, jaune l'androïde est troublé(e) et rouge, vraiment mal et sur le point de faire une bêtise. Connor pourra analyser les lieux à l'aide d'un scanner lui permettant de reconstruire les scènes à partir des indices, un peu comme Norman Jayden et ses lunettes ARI dans Heavy Rain, puis il faudra négocier avec l'androïde pour le ramener à la raison et sauver la fillette mais attention, les possibilités de dialogues sont nombreuses et de multiples fins, plus ou moins heureuses, sont possibles. Il faudra alors faire preuve de tact pour négocier comme on pourrait le faire avec un humain. Suite à cela, Connor sera amené à enquêter avec le Lieutenant Hank Anderson de la police de Detroit sur les affaires d'androïdes déviants qui commencent à se multiplier.

Detroit : Become Human - Critique PS4
Choisissez bien ou la môme y passe !

Vous aurez ensuite le plaisir de faire la connaissance de Kara, une androïde de ménage que son propriétaire a fait réparer suite à un "petit accident". Kara s'occupera donc de la maison de Todd et de sa fille Alice, une enfant timorée et peu bavarde pendant que son père chômeur "à cause des androïdes !" prend de la drogue devant le sport à la télé. Kara comprendra vite que Todd maltraite Alice et que c'est même lui qui l'a cassée, nécessitant ainsi la réparation dont elle revient. Kara finira par s'opposer à Todd et à s'échapper avec Alice devenant ainsi une déviante aux yeux de la loi et de Connor qui finira par croiser son chemin lors de son enquête. Kara et Alice chercheront à quitter Detroit et les USA pour vivre une vie "normale" mais y arriveront-elles ?

Detroit : Become Human - Critique PS4
Oh, la petite Kara est troublée

Pour finir, ce sera au tour du beau Markus, incarné par Jesse Williams de Grey's Anatomy, d'entrer en scène. Markus est au service d'un grand peintre contemporain coincé dans un fauteuil roulant qui le considère plus comme son fils que son propre fils, au grand ressentiment de ce dernier qui décidera de voler des toiles de son père pour se venger et forcera ainsi Markus à briser les limites imposées par sa programmation en forçant un mur virtuel se dressant devant ses yeux, tout comme Kara l'avait fait avant lui pour sauver Alice des griffes de son père. Il deviendra ainsi déviant à son tour et se découvrira une âme suite au décès de son propriétaire. Il cherchera à rejoindre la résistance dont il deviendra le leader et cherchera à ouvrir les yeux du public sur l'humanité dont font preuve les androïdes et réclamant ainsi leur affranchissement, tels des esclaves des temps modernes. Le coeur du jeu réside ainsi dans l'observation et la partie prenante qu'aura le joueur dans l'évolution de ces trois personnages qui transcenderont leur nature et vous interrogeront sur ce qui définit l'humanité, un Ghost in the Shell version Quantic Dream.

Detroit : Become Human - Critique PS4
Markus va en voir de toutes les couleurs au cours de sa quête

Le jeu explore donc les facettes de "L'Humanité" à travers des androïdes se découvrant une conscience, allant ainsi au-delà de ce pour quoi ils ont été conçus. Les trois personnages ont des personnalités et des aspirations bien distinctes : Markus veut sauver ses semblables de l'esclavage, Kara veut protéger Alice et aspire ainsi à la maternité, tandis que Connor veut ... trouver pourquoi ces satanés androïdes commencent à faire n'importe quoi les uns après les autres pour faire plaisir à sa créatrice mais peut-être aussi obtenir l'approbation de Hank, son partenaire taciturne et alcoolique, lui conférant ainsi un peu plus d'humanité qu'on aurait pu le croire. Il est amusant de noter que seuls les androïdes sont contrôlés par des humains alors que les humains dans le jeu sont contrôlés par une IA #mindfuck.

Comme vous pourrez le voir sur la capture ci-dessous, de nombreux choix s'offrent aux joueurs via des dialogues ou des actions contextuelles réussies ou ratées. Ces choix pourront avoir un impact minime et immédiat comme choisir de faire confiance à un autre androide ou non mais ils peuvent aussi avoir un impact à plus ou moins long terme tant sur vos relations avec les autres personnages que sur la fin du jeu à laquelle vous accéderez.

Detroit : Become Human - Critique PS4
A la fin de chaque chapitre, une carte reprend l'ensemble des chemins possibles. Ca, c'était un petit chapitre ...

A part quelques nouveautés comme la carte à la fin du chapitre et l'utilisation du pavé tactile de la nouvelle DualShock dans les QTE (Quick-Time Events) sont toujours de la partie avec les boutons à massacrer pour se sortir d'une sale situation ou les demi-cercles à faire avec le stick droit pour prendre un stylo et, bien qu'ils aient leurs détracteurs, votre serviteur pense qu'ils sont assez bien faits pour coller à l'action à réaliser par les personnages. L'univers est magnifiquement cohérent et les graphismes d'une finesse rarement égalée renforcent la crédibilité de l'aventure que nous propose Mr Cage qui continue sur sa belle lancée pour faire tomber un peu plus les frontières entre le cinéma et le jeu vidéo. L'aventure saura vous accrocher à votre manette que vous ne voudrez plus lâcher avant de savoir ce qu'il advient de nos trois protagonistes et c'est à ça qu'on reconnaît un bon jeu !