5/10Diablo 2 - Test

/ Critique - écrit par Guillaume, le 21/01/2001
Notre verdict : 5/10 - A vos risques et périls (Fiche technique)

Tags : diablo resurrected blizzard beta test joueurs xbox

Diablo II est un jeu informatique qui tente de reproduire un univers médiéval fantastique à forte tendance heroïc par l'intermédiaire d'un système emprunté aux jeux de rôles sur table. En effet, le personnage que l'on y incarne est caractérisé par une fiche de personnage chiffrée. Au fur et à mesure du jeu on gagne de l'expérience, ce qui permet d'augmenter lesdites données chiffrées afin de devenir plus puissant. Après l'installation (qui peut prendre énormément de place : on peut décider d'installer tout le jeu sur le disque dur, le CD n'étant demandé que pour vérifier que vous possédez réellement le jeu, ce qui est assez logique), on lance le jeu. On est accueilli par une cinématique très jolie. Nouvelle partie, on peut choisir son personnage entre cinq classes différentes : l'amazone (adepte des armes de jet), la sorcière (l'équivalent du magicien de AD&D), le barbare (tout en finesse : il peut combattre avec une épée dans chaque main une fois que l'on a développé la capacité), le paladin (rendu puissant par ses auras magiques qui affectent tout le monde dans un rayon d'action assez grand), le nécromancien (qui ressuscite les morts). Ensuite on entre réellement dans le jeu. On commence l'aventure dans le camp des rogues, un petit campement perdu au milieu de la lande. On parle à deux ou trois personnages, et on obtient une quête : bouter les monstres du chaos hors du repaire du mal.

Direction une petite grotte : on tue une poignée de vermines, et on retourne au camp. Entre-temps on a gagné des points d'expérience et sûrement monté d'un niveau. Voilà le résumé parfait du jeu : on obtient une quête, on occit des monstres (et quelques fois il faut penser à prendre un objet), on gagne des points d'expériences, on devient plus fort, et on recommence. Assez simpliste tout ça. Pourtant c'est ce qui a fait le succès du premier Diablo, donc il n'y a pas de raison, a priori, pour que le second épisode ne se vende pas. Et pourtant...

Voyons tout d'abord les côtés positifs de ce jeu : tout le monde peut y jouer, Diablo ne requiert pas un Q.I. élevé (attention, quand je dis tout le monde, je ne parle pas des âmes sensibles : tuer des monstres qui explosent en dévoilant leurs entrailles n'est pas très ragoûtant). Gagner des niveaux et des points d'expérience est très stimulant : on a vraiment l'impression de participer au jeu, et on se surprend à explorer le moindre recoin d'une zone afin de ne pas rater des XPs ou des objets magiques. Les cinématiques sont très belles, mais limitées : tout le scénario de Diablo II est conté en cinq vidéos. Les bâtiments et les effets de lumières sont réellement réussis, mais dès que l'on aperçoit le visage d'un protagoniste humain, le charme est rompu car la 3D n'arrive toujours pas à copier correctement le vivant. Maintenant penchons-nous vers les défauts de Diablo II : l'aspect du jeu et la vitesse sont à peu près les mêmes que l'on y joue en directdraw 2D ou en opengl 3D. D'autant plus que sans patch correctif il semble que seul le mode 2D ne fasse pas planter le jeu. Les graphismes sont inégaux : les trois premiers actes (lande, jungle, désert) sont assez moches, alors que les effets de lave en mouvement du dernier acte sont magnifiques (mais font ramer le jeu de manière surprenante pour les configurations possédant moins de 64 méga-octets de mémoire vive et dotées d'un processeur pentium II).

L'ensemble est très fouillis et on a toujours du mal à distinguer les objets au sol. Heureusement que la touche ALT fait apparaître le nom des objets à l'écran. Les capacités des personnages sont très loin d'être toutes utiles. Mieux vaut n'en augmenter que deux ou trois pour être très puissant plutôt que de toutes les essayer. Ajoutons aussi qu'elles ne sont pas communes entre les classes de personnages, contrairement aux sortilèges de Diablo I. C'est assez décevant de ce côté-là. Les quêtes sont vraiment primaires : aller chercher un objet, tuer une grosse créature... C'est toujours pareil. On s'ennuie énormément. Tuer des monstres, c'est amusant au départ, mais très vite c'est répétitif, et on ne continue à jouer que pour voir la fin du jeu. Le jeu a une durée de vie très limitée : finir le premier mode de jeu ne m'a pris qu'une semaine à raison de seulement quelques heures par jours. Cependant, les créateurs de Diablo II ont gonflé artificiellement la durée en ajoutant des niveaux de difficulté. Mais la seule chose qui change est la robustesse des monstres : on a le droit aux mêmes quêtes et à des zones assez semblables. Diablo n'est pas le monstre le plus dur à tuer. Le boss de la fin de l'acte II : Duriel est infiniment plus endurant et dévastateur. Il existe une zone secrète (on y accède avec le cube horadrim, la jambe de Weirt et un livre de town portal) remplie de troupeaux de vaches folles mutantes armées de haches géantes poussant des beuglements assez peu réalistes. Un vrai carnage ! Le jeu en réseau est injouable (outre les problèmes de lag) : on se retrouve très souvent bloqué dans les couloirs à cause de son camarade nécromancien et de sa meute de squelettes qui entravent le passage. Il faut alors les désinvoquer un par un. C'est assez mal fait. Diablo II est la réplique améliorée de Diablo I, ce qui était assez novateur pour l'époque est maintenant dépassé et lassant. Mais on s'amuse tout de même un certain temps (le temps de finir le jeu une fois). Ensuite, on se rend compte que c'est un jeu primaire et simplement défoulant qui n'aurait pas dû bénéficier de tant d'années de développement et de publicité.