Typoman : le jeu vidéo jeu de mots

/ Actualité - écrit par Islara, le 19/06/2015

Tags : jeux mots video typoman nintendo game switch

Typoman est un des autres jeux indépendants mis en avant par Nintendo, dans le programme nindies@home à l'occasion de l'E3. Il a lui aussi attiré notre attention par son originalité, à la fois conceptuelle et visuelle.

Ce n'est plus totalement une nouveauté, les jeux qui associent réflexion et plates-formes commencent à être nombreux, même si les deux derniers nés ne sont pas encore sortis (je vise en l'occurrence Replay : VHS is not Dead et Seasons after Fall). Divergent Shift, Contrast et Box Boy! les ont précédés.


On met le O avec le N, comme on appuie sur un bouton ON, et hop ça allume la machine, qui monte.

L'originalité de Typoman tient en ce qu'il joue avec les lettres et les mots. Celles-ci parsèment le décor et on doit les prendre, lancer, pousser, bref utiliser avec ce qui nous entoure ou avec d'autres lettres pour surmonter des obstacles. Si certains passages sont assez évidents, d'autres le sont beaucoup moins. Notez pour l'instant que tout est en anglais, ce qui n'aide pas quand on n'est pas bilingue et sera nécessairement rédhibitoire pour ceux qui ne connaissent pas cette langue. Les combinaisons sont des plus variées et suffisamment inventives pour nous donner rapidement une excellente impression. On sent venir une exploitation très poussée du concept. Le plus astucieux des passages est celui où l'on doit d'abord faire tomber un S d'un panneau, en activant et esquivant à plusieurs reprises un piège qui fait trembler le sol, puis pousser ensuite ledit S vers le piège (appelé TRAP) et transformer ainsi le mot TRAP en STRAP (= sangle, courroie en anglais). Sacrément bien vu, non ? Et parfois, plusieurs solutions sont même possibles (là où ils utilisent SLOW dans la bande-annonce, moi j'ai mis STOP).


Là, ça va, c'est plus facile, on saute, on se balance et on attrape (= grab).

L'autre élément envoûtant est sans conteste l'univers graphique, sonore et musical. Non sans nous rappeler Contrast par sa dimension macabre, il se distingue par l'absence de couleurs vives, la prédominance du terne, l'omniprésence du gris et du noir, accentuant ainsi l'aspect désolé, morbide et peu rassurant du monde qui entoure le petit bonhomme que nous incarnons. La musique grinçante et les sons durs ne font que conforter cette ambiance. Même les lettres n'ont parfois d'autres usages que de former des mots dangereux et on salue, au passage, la scène graphique assez extraordinaire où est créé le mot "haine" (HATE) lequel se transforme ensuite en une créature menaçante. Belle symbolique de l'immense pouvoir des mots mise ainsi en avant dans Typoman, aussi bien en bien qu'en mal.

Vu les choix effectués, le jeu est bien sûr loin d'être gourmand en puissance graphique : une fois de plus on a la preuve qu'on peut créer une oeuvre vidéo-ludique esthétique, artistique et très plaisante visuellement avec peu de moyens.

Reste à voir la durée de vie. La séquence disponible qui correspond à un niveau était de l'ordre de 25 minutes. Côté commandes, rien à dire, la fluidité est impeccable, la saisie des objets se fait sans encombre, les sauts s'enchaînent sans aucune difficulté de réactivité des boutons. 

Sortie à l'automne 2015.


Une ode à l'immense pouvoir des mots, aussi bien bénéfique que maléfique.

 

Bande-annonce officielle E3 de Typoman

Prix et nominations

Gagnant du Best of Quo Vadis 2015 - Berlin

Game Connection 2015 - San Francisco - Development Awards 
- Gagnant du Best Casual Game
- Nominé au Most Promising IP
- Nominé au Best Console Game.