La femme est un joueur comme les autres #1 : Jaiina

/ Interview - écrit par Islara, le 19/04/2012


La confédération des gameuses libres.
Elles sont cadre de banque, professionnelle de la petite enfance ou diplômée en marketing, elles n'ont rien en commun si ce n'est que l’un de leurs loisirs est le jeu vidéo. Rien d’exceptionnel à nos yeux, mais peut-être pas aux yeux de tous. Allez à un salon de jeux vidéo, et les seules femmes que vous verrez sur les stands seront des potiches plus ou moins habillées, posées là comme des plantes décoratives, et pas des joueuses. Allez dans un magasin de jeux vidéo, il n’y aura pas de vendeuses mais uniquement des vendeurs. Interrogez vos aînés ou vos potes, certains vous diront qu'une fille ça ne sait pas jouer et il y a même des sites qui vous expliquent pourquoi il ne faut pas sortir avec une joueuse.

Pourtant, nombreuses sont les joueuses, les gameuses comme on dit, de tout âge et de toute classe sociale. Elles représentent actuellement 33 % du marché des joueurs à en croire certaines études. Elles ont leur confédération (voir image ci-dessus) ou leurs sites de tests, comme Les Gameuses, dont nous avions déjà fait l'éloge l'année dernière. Et heureusement, il y a aussi les sites qui, à l'inverse de ceux qu'on vient de citer, vous donnent les 10 bonnes raisons de sortir avec une gameuse.

Il est clair que les éditeurs auraient ainsi tout à gagner à séduire un peu plus les femmes, et surtout pas en tentant de produire un contenu qui leur serait spécifique, car ce serait justement l’erreur à ne pas faire. Nous posions la question il y a quelque temps au sujet de l'affreux Jeu du Miroir Magique : les différences entre personnes ne tiennent-elle pas avant tout à leur caractère, et non à leur sexe ? Il ne s'agit donc pas de produire un contenu destiné aux femmes, mais peut-être tout simplement de les cibler plus directement dans la vente : à quand la publicité pour Diablo III dans "Elle" ? .

Ainsi, non pour vous convaincre de notre propos, mais seulement pour illustrer cette réflexion, nous vous proposons, cher/chère Krinaute, l’interview de trois joueuses lambda, prises aux hasards des vagabondages de Krinein en ce monde virtuel. La conclusion est simple : elles jouent à un peu tout, pas forcément aux jeux qu'on croit "féminins", y passent du temps, seules ou avec leur entourage amical/familial, tombent parfois dans l’addiction. Bref, elles ne sont, en définitive, que des joueurs comme les autres.

 

Jaiina, Krinaute, heureuse gagnante du concours James Noir (interview recueillie par oral)


Les gameuses existent : 33 % du marché
1) Islara : Quel a été ton premier jeu vidéo ?

Jaiina : C’était un jeu d’avion, Power Strike sur Sega Master System qui était vendu avec la console. Mais c’était la console de mon grand frère. Mon vrai premier jeu en fait, c’était un jeu sur GameGear : Tetris. J’étais en 3ème, j’avais 15 ans.

(NB : suite à l'intervention de Canette Ultra dans le forum, Jaiina nous indique qu'il ne s'agissait pas de Tetris mais de Columns).


2) Quels sont tes 5 jeux préférés ? (sans distinguer les opus d’une série)

Le premier, c’est Everquest, j’y ai joué comme une dingue pendant 2 ans, j’avais 20 ans. Je l’ai découvert pendant mes révisions. Ça a été chaud d’ailleurs. Ensuite, je mets Mario Kart, Meteos, PES 5 et Tetris.

 

3) Qu’est-ce que tu as eu comme consoles à toi ? Et celles de ton entourage dont tu as profité ?

À moi rien qu’à moi, j’ai eu la GameGear et la DS. Mais j’ai beaucoup utilisé toutes les consoles Sega de mon grand frère, et après la Wii, la PS2, la PS3, la PSP et la 3DS de mon compagnon.

On jouait d’ailleurs beaucoup ensemble avec mon frère, et je joue beaucoup avec mon compagnon.

 

4) Tu préfères les jeux en solo ou en multi ?

Ah ben c’est clair, le multi. Qu’est-ce que je bavardais sur Everquest ! (rires du compagnon qui est juste à côté et nous précise que lui, il ne chattait pas du tout à Everquest). De toute façon, tous mes jeux préférés peuvent se jouer en multi.

 


Les pubs finissent par les cibler...
5) Quels sont tes genres de prédilection ?

Les Puzzles Games.

N’est-ce pas contradictoire avec ton top 5 où Everquest est en première place ?

Oui, mais j’étais trop accro à ce jeu. J’ai arrêté du jour au lendemain. C’était un jour où j’ai séché un cours à l’ESSEC pour continuer à jouer. Ça a été un déclic, j’ai arrêté net et je ne veux pas retomber là-dedans.

 

6) Puisqu’on évoque les risques du jeu vidéo, offrirais-tu des jeux vidéo aux enfants de ton entourage ?

Oh oui, je leur offrirais mais je surveillerais le temps de jeu et le type de jeu. Pourquoi les priver d’une activité si ludique et agréable ? Mais je pense que la vigilance est nécessaire et c’est le rôle des parents de s’en occuper.

Donc il y a des jeux inadaptés aux enfants selon toi ?

Oui, Mortal Kombat à 7 ans, ça le fait pas. Tetris OK. En plus, ce genre de jeu est bien pour favoriser l’éveil, la réflexion…

Mais tu leur offrirais quoi par exemple ?

Mario Kart (grand sourire).

 

7) Allez, on finit sur une note statistique : niveau d’études, âge, statut marital ?

J’ai bac + 5. J’ai 32 ans et je vis en couple. Je voudrais ajouter que si je n’avais pas eu mon grand frère, je ne pense pas que j’aurais joué autant aux jeux vidéo. Idem avec mon compagnon.

Mais c’est peut-être aussi parce qu’il aimait les jeux vidéo que vous vous êtes trouvés, non ?

(Rires) Quelle curiosité ! Mais la réponse est non, désolée.

 

Prochaine interview dans une semaine : notre invitée sera Hiddenplace, rédactrice Krinein en rubrique livres.