8.5/10God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss

/ Critique - écrit par Flob, le 11/03/2013
Notre verdict : 8.5/10 - Un jeu Holy-woodien (Fiche technique)

Tags : war god ascension mode jeux xbox kratos

Rien ne ressemble plus à un God of War qu’un autre God of War, une phrase quelconque qui n’a rien d’un reproche, bien au contraire. Assurément, la franchise à succès de Playstation a un style, son style. Un jeu ultra violent baignant dans le sang et la mythologie grecque, un héros cruel haïssant l’Olympe, une réalisation soignée aux plans maitrisés, des exécutions brutales, des QTE, des Titans, et les Lames du Chaos.

 God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
Des chaînes qui ne resisteront pas longtemps à Kratos.

Une préquelle pour un pré-Dieu

God of War : Ascension est, attention à l’originalité, une préquelle. Kratos n’a pas encore fait chuter les Dieux, il n’est d’ailleurs pas encore à leurs ordres comme dans le premier opus. Non, cet épisode se déroule encore avant, lorsque le fantôme de Sparte décide de se rebeller contre son maitre Arès qui l’a piégé en le faisait tuer sa propre famille. Rompant son pacte de sang, il se fait alors capturer par les Erinyes, plus connues chez les Romains sous le nom de Furies (aussi appelées Euménides si vous voulez tout savoir).

God of War : Ascension débute ainsi dans la Prison des Damnés, avec un Kratos enchaîné sous le joug de Mégère, la plus haineuse des sœurs. On découvre alors de manière décomposée l’un des nouveaux « mini-jeux » de cet opus, consistant à esquiver les attaques de l’adversaire que l’on vient d’attraper tout en le frappant jusqu’au coup mortel. Le cas de l’Erinye ne sera pas réglé de suite, mais les gorgones et autres ennemis imposants comme les nouveaux Mastondotes à tête d’éléphant regretteront vite cette nouvelle fonction. Un fois libéré, vous poursuivrez votre geôlière sur le corps d’un géant, le tout comme d’habitude sous forme d’un tutorial bien amené, avant le premier affrontement épique.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
Le bestiaire de God of War : Ascension a été encore retravaillé

Un jeu Holy-woodien

Un début bien rythmé, réussi, mais qui a tout de même du mal à égaler celui de God of War 3. La suite de l’aventure se déroulera entre cette prison de l’Hécatonchire et les différents flashbacks de Kratos avant son emprisonnement, dans des environnements grandioses comme à l’accoutumée, avec toujours cette maîtrise de la caméra et des bons gros travelling qui valorisent les décors. Une caméra automatiquement dirigée permettant d’indiquer le chemin, de suivre aisément les combats, de cacher malicieusement des coffres, mais qui souffre parfois (très rarement) de quelques ratés, avec un Kratos perdu entre les nombreux assaillants ou un ennemi de temps en temps hors-champs.

Une mise en scène avantageuse aussi pour décrypter les rouages de certaines énigmes plus corsées et nombreuses. Rien de bien compliqué, mais de quoi offrir quelques bons moments de cogitation, notamment dans le Temple de Delphes ou l’on joue avec des failles temporelles causées par un étrange gaz vert.
Un principe que l’on réutilisera ensuite fréquemment avec l’Amulette d’Uroborus, permettant de dégrader ou régénérer des éléments du décor ou ralentir ses assaillants. De même, d’autres objets récupérés au cours de l’aventure seront salutaires, principalement la pierre du serment d’Orkos créant un double de votre personnage pour tenir une manivelle, faire contrepoids, ou tout simplement vous assister lors de rixes.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
Les moments de plate-forme et glissades sont un vrai régal.

God of baffes

Car comme le veut la franchise, God of War : Ascension propose toujours des affrontements dynamiques et violents, aux combos fluides et exécutions barbares, et d’une difficulté raisonnable mais par moment sévèrement ardue. Il faudra alors user "intelligemment" les fameuses Lames du Chaos, les seules et véritables armes de la saga, remises en avant dans cet épisode avec quatre pouvoirs spécifiques liés aux Dieux de l’Olympe : le feu d’Arès, la glace de Poséidon, l’éclair de Zeus, et l’Âme d’Hadès. Interchangeables rapidement à l’aide de la croix multidirectionnelle, ces capacités plus ou moins connues des habitués de la série permettent de varier considérablement les attaques, à condition bien entendu de débloquer les améliorations avec les orbes rouges récoltées au cours du périple. Car évidemment, ces éléments indissociables de la série sont toujours présents, récupérés sur vos victimes ou dans des coffres afin de remplir vos jauges de santé et de magie (orbes vertes et bleues) ou renflouer vos caisses (les rouges donc). D’ailleurs, il vous faudra aussi fouiller les recoins pour dégoter les coffres blancs renfermant les classiques plumes de Phénix et yeux de Gorgone, qui à chaque poignée récoltée augmentent respectivement vos jauges de magie et de santé.

Pour en revenir une dernière fois aux affrontements, vous rencontrerez encore un bestiaire énervé et énervant, varié mais un peu moins redondant. Car si God of War : Ascension a recentré sa jouabilité sur les Lames du Chaos, il n’a pas pour autant confiné le reste. Les adversaires, même s’il y a du recyclage, sont donc diversifiés comme les manières de les exécuter, avec comme dit en introduction un nouveau système d’interaction. Avec le toujours efficace Quick Time Event qui demande d’appuyer sur le bouton au bon moment (et qui contrairement à d’autres jeux à le mérite de varier à chaque essai), les développeurs de Santa Monica Studios ont ajouté un principe de finition dynamique ou l’on doit achever son adversaire en martelant les boutons d’attaque tout en esquivant ses derniers coups désespérés. Une nouveauté qui amène toujours un petit plus.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
Nous aurons toujours affaire à quelques boss bien retors.

Internet à l'Antiquité 

Par contre, God of War : Ascension propose aussi à la saga un gros plus, quasi une révolution pour ce titre purement solo : un mode multijoueurs en ligne. Il est vrai qu’il est aujourd’hui difficile de proposer un titre sans cette opportunité d’augmenter considérablement l’attrait et la durée de vie, qui s’élève d’ailleurs raisonnablement ici à près de dix heures.

Malheureusement, le multi n’était pas disponible au moment de la publication de cet article, mais nous ne manquerons pas de donner notre avis dès que nous y aurons accès, soit normalement après le lancement officiel le 13 mars. Les modes de jeux devraient s’axer sur des affrontements seul ou en équipe, de la capture de drapeaux, voire à de la coopération pour affronter des vagues d’ennemis. Du grand classique qui nous l’espérons sera à la hauteur de l’investissement des développeurs qui ont voulu placer la barre haut au vue des documentaires vidéos disponibles sur le Blu-ray. Nous ne parlons que très rarement des extras de ce genre, mais il faut admettre qu’ils sont plutôt bien faits et méritent un coup d’œil.

C’est d’ailleurs l’occasion de vous parler d’un autre bonus, l’accès anticipé à la démo d’une autre exclusivité PS3 : The Last of Us. Le compte à rebours semblant signaler sa disponibilité joue en effet avec nos nerfs dernièrement. Il est passé de 0 à 43 et maintenant près de 80 jours, soit environ deux semaines avant sa sortie annoncée pour mi-juin. Mais attendons comme pour le multi la sortie officielle de GOW pour y voir plus clair, en espérant que cela n’est qu’une vaste blague.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
Même le multi profite grandement de la God of War touch

Conclusion

God of War : Ascension était attendu avec une certaine méfiance par les amateurs de la série. Peur d’un jeu bâclé, trop court, peu innovant, bref paresseux. Mais God of War 3 a près de mille jours, soit de quoi laisser du temps à l’équipe de Santa Monica de créer un titre reprenant l’essence de la saga et d’y ajouter quelques nouveautés ou améliorations, comme les nouvelles exécutions en plus des QTE, les puzzle games plus nombreux et un peu plus corsés ou encore les séquences de glissades bien inspirées. Pour le reste, on garde les mêmes et on recommence, des décors gigantesques et époustouflants qui font certainement chauffer la PS3, un Kratos un brin plus humain mais toujours aussi violent, et des combats agrémentés de combos dévastateurs. Il ne nous manque plus qu’à goûter au multijoueurs pour nous prononcer, ce que nous ne tarderons pas à faire d’ici quelques jours au travers d’un chapitre en bout d’article.
Quoique nous pouvons déjà affirmer sans trop nous tromper que God of War : Ascension restera un très bon épisode de la franchise, c’est un jeu déjà réussi.

 

Test du Multijoueurs de God of War : Ascension (Maj du 16/03/2013)

Nous n’avions pas accès au mode en ligne au moment de la diffusion de l’article, de l’histoire ancienne car God of War : Ascension est depuis disponible en magasin tout comme son multijoueurs. Voici donc comme promis nos impressions après de nombreuses heures d’extermination de guerriers sur le réseau. C’est dorénavant habituel, il faut commencer par enregistrer son Network Pass pour pouvoir accéder au jeu en ligne, ce qui signifie que vous devrez repasser à la caisse si vous achetez le jeu en occasion (mais moins de 10€, seulement 9,99€…).

L’introduction au multi commence alors par une petite vidéo clin d’œil à la campagne solo, lorsque juste après s’être libéré de ses chaînes et avoir invoqué les Dieux, un guerrier semblant se faire écraser mortellement par votre premier (très imposant) adversaire est en fait téléporté sur la Rotonde de l’Olympe. Vous incarnez donc ce brave gaillard à la carrure imposante et allez devoir porter allégeance à l’un des quatre Dieux présents, représentant chacun une classe de combattant avec ses propres compétences, magies, et objets. Arès et la force par le feu pour le guerrier, Hadès et la furtivité des âmes pour l’assassin, Zeus et le pouvoir électrique pour le mage, et Poséidon et la défense aquatique pour le soutien.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
DR.

Vous pourrez ensuite apprivoiser la jouabilité spécifique du multi à l’aide d’un petit tutorial. Pour résumer, il faut varier ses attaques entre des moins puissantes, parables mais rapides, des plus fortes brisant les parades mais plus lentes, et des mégas attaques efficaces mais qui peuvent cependant être contrées. Ces dernières, comme votre magie, demandent en plus un certain temps de récupération.
L’autre élément important voire primordial est de faire attention aux couleurs des flashs ou halos entourant les adversaires lors des affrontements. Ainsi, le rouge correspond à une attaque imparable, le blanc à l’invincibilité, le bleu à la récupération donc une vulnérabilité, et le doré à une esquive de votre assaillant vous permettant de l’attraper au grappin.

Le menu du multijoueurs est assez simple, on peut retourner s’entraîner à l’Olympe, regarder les défis appelés Travaux, configurer son champion avec des compétences, des objets, des armes et des armures, et enfin accéder aux différents modes de jeux. Au nombre de sept à première vue, ils s’avèrent finalement n’être que de trois types. La classique chasse au drapeau en équipe (Capturer le drapeau 4vs4), le mode survie où l’on doit massacrer des vagues d’ennemis seul ou à deux (Epreuve des Dieux), et pour plus de la moitié une course aux points (Faveurs des Dieux 4vs4 ou 2vs2 et Combat des Champions à 8 ou 4 joueurs). Appelés « faveurs », vous devrez pour en gagner un maximum capturer des autels (domination), des objets bonus, des coffres, et évidemment tuer un maximum de joueurs.

Les cartes sont elles aussi d’un nombre limité, neuf au total dont quatre arènes spécifiques aux modes de survie et combats à quatre (la Rotonde de l’Olympe, le Forum d’Hercule, la Chambre de l’Oracle, et le Colisée de Perse). Les cinq autres niveaux sont d’une taille plus imposante, rien de gigantesque non plus mais suffisant pour jouer à huit. Ces lieux à l’atmosphère « Godofwaresque » respectent bien la série, avec de nombreux pièges à activer et une signature propre à chaque carte (le labyrinthe de Dédale et ses cubes en mouvement, les murs de Troie et son énorme catapulte, le marais des Damnés et sa Gorgone géante, et le désert des Âmes perdues avec son cyclope géant Polyphème). Des mécaniques amusantes à utiliser entre deux bastons, des affrontements nerveux, défoulant, mais parfois trop brouillons lorsque plusieurs adversaires se montent dessus. Entre les différents effets pyrotechniques et lumineux, coups spéciaux, magie, et halos colorés, on s’embrouille vite au point de quelquefois perdre son guerrier, mais pas de quoi perdre l’envie de décapiter ses adversaires.

God of War : Ascension - Test PS3 : Kratos n'est pas un boloss
DR.

Le multijoueurs de God of War : Ascension ne propose peut être pas de réelle nouveauté, n’a qu’un nombre restreint de modes et cartes efficaces, mais a su proposer une jouabilité nouvelle calquée en partie sur le solo respectant l’univers de ce dernier. Si la campagne vous a convaincue, le multi devrait vous distraire un bon moment, rien de vraiment révolutionnaire, mais un plus très honnête.