9/10Grand Theft Auto - San Andreas - Test

/ Critique - écrit par Ichabod, le 08/11/2004
Notre verdict : 9/10 - La claque again, again ! (Fiche technique)

Tags : andreas gta grand auto theft rockstar los

Précision : Pour en apprendre un peu plus sur le gameplay de la série GTA, (re)lisez les critiques des deux précédents opus (GTA III, GTA Vice City) par CBL.

C'est quoi, GTA San Andreas ?

Pour faire simple, une phrase suffit : « GTA San Andreas est à GTA Vice City ce que GTA Vice City était à GTA 3 ». Ou, formulé façon recette de cuisine : on reprend les mêmes ingrédients de base, on ajoute quelques grammes de nouveautés, on saupoudre avec des améliorations légères du gameplay, et on laisse mijoter avec un zeste d'ambition.

La question est : est-ce que ces changements sont suffisants pour renouveler l'intérêt du jeu ? Je ne vais pas vous le cacher (et de toute façon vous avez déjà jeté un coup d'oeil sur la note), la réponse est oui. Encore plus que pour ces prédécesseurs, GTA San Andreas offre un sentiment de liberté inégalé dans un jeu vidéo, tout en donnant de plus en plus l'impression d'être devant un film interactif. En effet, le scénario, relatant le retour de CJ dans l'état de San Andreas, est de loin le plus travaillé des trois derniers opus, alternant humour, personnages secondaires, situations rocambolesques et guerre des gangs avec un certain brio.

Ce dernier point, celui de la guerre des gangs, m'inquiétait quelque peu. Mais le traitement qu'en a fait Rockstar est loin d'être mauvais, l'humour omniprésent et la surenchère dans les situations désamorcent complètement le côté malsain que San Andreas pourrait véhiculer. Je le répète même si la remarque a déjà été faite : tant que ce GTA ne tombe pas entre les mains de personnes trop jeunes (ce volet est déconseillé à la vente aux plus de 18 ans, il y a bien une raison), il n'y a aucune raison de devenir violent du jour au lendemain. Voilà qui est dit.

Dans la famille nouveauté, je demande les absents

Avant de passer en revue les innovations, penchons nous sur les points noirs du titre. C'est sans surprise qu'on retrouvera des graphismes dépouillés et minimalistes, bien évidemment au profit d'une surface de jeu immense. Pourtant, malgré cette légèreté graphique, le jeu se permet de belles baisses de framerate ( le nombre d'images affichées en un temps donné ). La PS2 est à genoux, elle pleure, donne à chaque seconde l'impression de lâcher son dernier soupir. Ajoutez à cela des bugs d'affichages relativement présents, et vous aurez une idée de ce que donne San Andreas sur la console.

L'intelligence artificielle des policiers fait elle aussi sourire, ils semblent d'ailleurs beaucoup moins virulents que dans les volets précédents. Jusqu'à trois-quatre étoiles de recherche, vous pourrez presque vous déplacer en voiture sans crainte majeure.

Dans la famille nouveauté, je demande les fausses bonnes idées

A côté de ces points qui n'ont pas été améliorés, San Andreas apporte son lot de nouveautés... plus ou moins bonnes. Dans le camp des mauvaises, on trouve le nouveau système de visé pendant les phases de tir. A l'origine, améliorer ce point était une bonne idée, mais le résultat final peine à convaincre. Cibler des morts, changer d'armes par erreur, ne pas réussir à viser un ennemi qui est en train de vider son chargeur sur vous sont des situations plus que frustrantes pour le plaisir du jeu.

Dans un autre ordre d'idée, les copines de CJ font preuve d'un banal à toute épreuve, vous forçant à répéter toujours les mêmes plans drague (sortir au bar, en boite ou au resto) pour pas grand chose au final. Heureusement, le scénario principal n'impose que deux relations.

Enfin, autre élément novateur, la gestion de la nourriture et de la force musculaire ne convainc pas. Pour vous dire je n'ai mangé qu'une fois dans le jeu, et j'ai transformé mon CJ en musclor en quelques séances de sport. Pourtant toutes les statistiques du personnage ne sont pas à jeter.

Dans la famille nouveauté, je demande les vraies bonnes idées

En effet, la plupart des actions que vous effectuerez dans le jeu (en gros, conduire et utiliser les armes) sont sujettes à une barre de progression. Plus vous utiliserez un véhicule, plus vous aurez de facilité pour le conduire. Idem pour les armes (sauf que vous aurez plus de facilité pour l'utiliser, pas pour la conduire).

Sans rentrer dans les détails, il y a également une forte tendance au « plus » : plus de véhicule, plus d'espace, plus de dialogues, plus de musique (point fort du jeu encore une fois, de quoi contenter tout le monde grâce à des radios country, rock, rap ou reggae), plus de missions. Mais j'en arrive au point fort de San Andreas : au lieu de reproduire une ville comme les deux volets précédents, on se retrouve sur une aire de jeu de la taille d'un mini-état, avec pas moins de trois villes : Los Santos (réplique de Los Angeles) où les gangs règnent dans la rue, San Fierro (San Fransisco) et ses fameuses rues en pentes que parcourent les tramways, et Las Venturas (Las Vegas), ville lumière (il faut vivre un coucher de soleil à Las Venturas pour le comprendre). Et entre chacune de ses villes, la campagne ou le désert. Il faut y jouer pour le croire, mais chaque lieu possède sa propre ambiance, et de mon point de vue c'est la meilleure nouveauté de ce GTA.

Nous voici au terme de la critique. Je sais que je ne changerai pas votre avis si vous n'aimez pas. Pour tous les autres, ceux qui ont apprécié les deux volets précédents, c'est un indispensable, et, soyons fous, l'aboutissement du concept initié par GTA III sur PS2.