
Ico - Test
De nos jours, le monde du jeu vidéo accouche de plusieurs centaines de titres par an (qu'ils soient bons ou mauvais). Mais noyés sous le flot incessant des sorties, on a bien du mal à distinguer les perles à travers les ternes blockbusters mis en avant par le matraquage pulicitaire.
Alors quand on tombe sur la perle au fond de la trouble rivière, on ne peut s'empêcher de la montrer à tout le monde. C'est ce que je vais faire ici-même avec ICO, jeu made in Sony tournant exclusivement sur Playstation 2.
Elle avait la peau blanche, le regard perdu. Et lui... une paire de cornes. (qui dit mieux ?)
ICO, c'est l'histoire d'un garçon, qui très étrangement s'apelle Ico. A vrai dire on sait très peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il a des cornes, deux belles cornes pour être précis.
On sait également très peu de choses sur son peuple, mais c'est sûr, ils n'aiment pas les garçons avec des cornes. ICO (le jeu) commence en effet par l'emprisonnement d'Ico (le jeune homme) dans une forteresse au milieu de l'océan. Le nombre de cellules alignées sur les murs laisse supposer qu'il n'est pas le premier à subir ce traitement, loin de là. Heureusement pour lui, un léger tremblement de terre lui permet de se libérer de sa cage.
Reste une question essentielle : comment quitter la forteresse ?
Rapidement, Ico va rencontrer Yorda. Pâle mais lumineuse comme la lune, elle ne parle pas la même langue que le garçon. Et pourtant les deux vont tenter de sortir du château ensemble, château dominé par la mère de Yorda et son armée d'ombres.
L'histoire est simple mais laisse librement vagabonder l'esprit puissqu'elle n'apporte aucune explication sur le pourquoi du commment de la chose. Et surtout, comme la majorité des éléments du jeu, elle est imprégnée d'une sorte de poésie légère, comme la caresse des rayons de soleil sur les murs décrépits de l'édifice.
Donjons et ombres
Car c'est bien là la force du jeu... Chacun de ses éléments est comme touché par la grâce, et un sentiment de beauté mélancolique se dégage de chaque pièce de la forteresse. Je n'ai en général aucun sentiment vis-à-vis de la technique quand celle-ci fait dans le tape-à-l'oeil (pixel-shader / milliards de polygones et autres lens-flare). Non, j'apprécie l'originalité des graphismes et la cohérence de l'univers.
ICO (le jeu) utilise en effet fort à propos la technique, non pour en mettre plein les mirettes, mais plutôt au service d'une ambiance envoûtante. Une brume légère occupe l'espace, tandis que les rayons du soleil jouent avec les arbres, les tissus, et les éléments architecturaux. La distance d'affichage est exeptionelle, et on peut admirer l'intégralité du château depuis son sommet, et même appercevoir la côte au loin. Le paysage se laisse admirer, les salles immenses nous font passer pour des fourmis, les cascades et autre chutes d'eau emplissent les grottes de leurs rebonds joyeux...
Ode à la poésie dans son histoire et ses décors, ICO se paie le luxe de proposer un gameplay original, toujours teinté d'émotion. Vous dirigez Ico, qui peut effectuer les mouvements réglementaires du jeu vidéo, à savoir courir, sauter, s'accrocher, tapper avec son bâton (et encore une fois, la technique n'est pas en reste avec une animation à couper le souffle, rappelant celle du premier Prince of Persia, avec ses dérapages, son aspect "à la limite du déséquilibre", qui rend le jeune héros d'autant plus touchant). La touche "poétique" du gameplay survient dès l'apparition de Yorda. Seule et sans défense, Yorda ne pourra compter que sur vous pour progresser dans l'édifice.
Il faut voir Ico appeler Yorda, l'inciter à sauter au dessus d'un précipice, tendre la main... Celle-ci, hésitante, finira par se lancer et s'accrochera de justesse à la main de son compagon de route. Outre l'aspect exploration du château, quelques ennemis viendront vous barrer le chemin. Mais ce n'est pas après vous qu'ils en ont. Non, c'est Yorda qu'ils convoitent. Sous la forme d'ombres vaporeuses, ces sbires de la mère de Yorda ont pour but de kidnapper la frêle demoiselle et de l'attirer avec eux. Yorda disparaît dans un trou, et c'est le Game Over. Durant la majeur partie du jeu, il va falloir composer avec la présence indispensable de la jeune fille (Yorda est la seule à pouvoir ouvrir les portes-totem du château), présence rassurante, chaleureuse, mais délicate et fragile. Ne laissez jamais Yorda seule, une ombre est vite arrivée.
Et le jeu, dans tout ça ?
Ben oui, c'est vrai, je n'ai que vaguement parlé du jeu, précisons un peu plus de quoi il retourne. La forteresse d'ICO est immense. Perdu au milieu du château, vous devez trouver la sortie.
Techniquement, on vous demandera principalement de protéger Yorda des ombres, tout en progressant à travers les couloirs et les salles, les cours intérieurs et les grottes. Des énigmes pas bien compliquées feront chauffer votre matière grise, et des petits passages de plate-forme à base de corniche, de caisses et de chaînes mettront à l'épreuve vos talents d'acrobate. La progression est aisée, on ne bloque que très rarement, et le jeu se finit en quelques heures (entre 5 et 10... et après tout tant mieux, on aurait peut-être fini par s'ennuyer).
ICO ne mise pas sur le challenge, mais plutôt sur son ambiance, lors des promenades sur les remparts accompagné par le bruit de l'écume, ou sur la plage, envoûté par le chant des oiseau au loin.
Puisque rien n'est parfait
Oui ICO est perfectible, oui la caméra est un peu lointaine pendant les phases de plate-forme et de combat, oui il est court, mais l'expérience touchera tous ceux qui souhaitent bien s'immerger dans l'univers ICO. ICO se vit et se ressent.
Loin de tout miser sur un gameplay accrocheur, des graphismes à sensation et une histoire à rebondissement, cette perle brille par sa cohérence, son charme, sa poésie.
Pour finir...
ICO c'est comme une bouffée d'air frais, un oasis dans le désert. Peu original, il touche simplement par sa sincérité et son ambiance. ICO est optimiste. Et ça fait du bien...
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6 commentaires
Anonyme
16/08/2003 à 00h00Répondre
Ce jeu est magnifique.Les graphismes sont splendides:l'architecture du chateau a été très bien étudié!
les personnages sont attachants,l'histoire est simple (ca a le mérite de pas nous prendre la tête!)mais touchante.Le jeu est un enchantement!il a une faible durée de vie mais si il avait été plus long il serait devenu lassant ,répétitif;et il aurait perdu de sa crédibilité(la forteresse ne peut pas dépasser une certaine taille,et on verrait souvent les même pieces!)!!Ce jeu ne plaira malheuresement pas à tout le monde!!Mais les adeptes de bain de sang devrait tout de même l'essayer sous peine de passer à côté de ce joyau à la réalisation impécable(point fort pour l'animation!)
P.S:Je ne suis pas d'accord avec votre test,la prise en main est très bonne!On utilise 5 touches pour une vingtaine d'actionsd'actions!!
P.S*:(Pour les Picsous)le prix est de seulement 25 euros!
Shariban
08/09/2004 à 00h01Répondre
Comment décrire Ico autrement quand le comparant à une poésie, ou à une peinture, avec ses couleurs pastels et ses mélodies magnifiques. Ico relate l'histoire d'un jeune garçon à cornes, enfermé par les siens à cause de cette protubérence. En arrivant à s'échapper de son sarcophage, il fait la rencontre d'une étrange jeune femme qui ne parle pas le même langage que lui, mais qu'il prendra sous son aile pour l'aider à sortir de cet endroit maudit. Voici comment commence cette épopée.
Vous voici donc en compagnie de cette jeune femme qu'il faudra aider dans tout vos déplacements. Très bien fait, le gameplay se résume vite, vous devez passer de pièces en pièces, en aidant yorda à passer les pièges, toujours logiques, qui se dressent devant vous. Graphiquement magnifique, Ico se démarque des autres productions par son charme et ses couleurs pastels. Toujours de bons goûts les décors énormes et très immersifs nous font dire qu'il y a encore des gens qui peuvent faire cracher les tripes de la PS2 sans pour autant nous faire subir un énième FPS ou jeu de guerre. Pour la partie sonore rien à dire non plus, elle est magnifique et servirait très bien à vos soirées entre amis où elle remplacerait, très bien, la 5ème symphonie de Beethoven. Je vous encourage d'ailleurs vivement à vous la procurer tant elle est reposante (pas la 5 ème ). Pour résumer je dirai que si vous avez une 10aine d'heures devant vous et que vous voulez vous reposer et bien faites Ico. Qui ne vous decevra pas du tout. Surtout au prix où on le trouve.
Verdict:
J'achète, plutôt deux fois qu'une:
-Pour les gens qui aiment ce qui est beau.
-Euh..., les autres ben je ne comprends pas si ils n'accrochent pas.
Vivement Nico
Koub
10/02/2008 à 14h23Répondre
Petite critique perso pour Ico:
Condamné
par les siens à être emmuré vivant le jour de ses douze ans dans une
gigantesque forteresse pour être né avec une paire de cornes, le jeune Ico
néchappe à son terrible destin que grâce à un providentiel tremblement de
terre qui brise son lourd tombeau de pierre. Très vite, après quelques
errements, le garçon rencontre, prisonnière dune cage de métal, une jeune
femme transpirant la grâce et la fragilité. Sans se poser de question, Ico
délivre la jolie dame. Aussitôt, détranges créatures faites dombre et de
fumée noire sen prennent à elle. Ne parvenant pas à sauver la pauvre femme car
pris de court, Ico se retrouve changé en pierre, figé pour léternité. Game
Over. Le joueur comprend très vite que sa survie dépendra de celle de la jolie
Yorda. Quitter cette étouffante prison de pierre sera donc un long périple pas
du tout solitaire.
Véritable
OVNI vidéo-ludique, Ico débarque en 2001 sur une PlayStation 2 qui na pas vu
le coup venir. Elle qui cherchait alors depuis un an et demi à nous prouver que,
forte de lEmotion Engine qui battait dans ses entrailles, elle était la seule
à pouvoir faire tourner des emotion-games à grand renfort de visages
polygonisés et motion-capturés à outrance, la voilà forcée dadmettre que
lémotion la plus crédible ne passe pas forcément par la puissance la plus
brute. Ico est en effet un jeu qui ne compte ni sur le bluff ni sur lesbroufe
technique, préférant sappuyer sur un game-design riche et travaillé jusque
dans ses moindres détails. Cest ainsi que la gigantesque citadelle prend vie,
brique après brique, mur après mur, chaînes après chaînes, et tente détouffer
notre couple de fugitifs. Larchitecture est précise, presque crédible malgré
son gigantisme outré qui rappelle quelque peu le monde du dessin animé Le
Roi et lOiseau, présentant des mécanismes à base de poulies, de treuils,
de cordes, de poids et de contrepoids quil faudra comprendre pour parvenir à
séchapper.
Mais
ce dangereux monde de la forteresse, même sil faut le fuir pour survivre,
reste empreint dune étrange et grande beauté. Des jardins magnifiques où le
temps semble figé, avec leurs arbres balayés par le vent et inondés par le
soleil, où volettent de jolies colombes qui bercent les lieux de leurs chants
innocents, deviennent de véritables havres de paix, où seule compte la
contemplation. Dautant plus que si Ico nest pas arrogant, la prouesse
technique des développeurs vient tout de même souvent sajouter à celle des
designers, et ce alors que lon sy attend le moins. Ico longe par exemple ce
qui semble nêtre quun simple petit étang et, comprenant vite quil faut le
traverser, le joueur se jette à leau, et là, sublime du sublime, leau
sanime, ondule et brille de mille reflets insoupçonnés. Idem lorsque le
joueur, à la recherche dun mécanisme quil imagine bien caché, effectue un
zoom sur un arbre qui révèle alors un feuillage touffu en véritable 3D, animé
avec une rare finesse, sur lequel le soleil vient faire élégamment danser ses
rayons lumineux. Ou encore lorsque la caméra, dhumeur vagabonde, saventure en
une lente contre-plongée sous une cascade qui dévoile alors toute son intimité,
faite de transparence, de reflets et de diffraction lumineuse lorsquun soleil
rougeoyant de fin de journée vient sy reposer.
Un
mot également pour souligner à quel point le travail sur lanimation est
renversant : voir Ico prendre Yorda par la main, sans le moindre bug de
collision qui ferait vraiment tâche dans un tel instant de grâce, pour la
bousculer un peu afin de fuir le danger ou pour la rattraper après un saut
périlleux, en apnée au-dessus du vide, ou, plus simplement, voir Ico se
balancer au bout dune chaîne, sont des purs moments démerveillement.
Cest donc fort dune esthétique inattaquable quIco sapprête à happer le
joueur dans son monde dune grande interactivité. Se débarrassant des habituels
artifices que sont la barre de vie, la carte des lieux ou les items à
collecter, le jeu propose un écran vierge de toute fioriture forcément mal
placée et sarticule autour dun gameplay simple et limpide, pour finalement
mettre laccent sur la plus pure beauté de linstant de jeu. Cest ainsi quil
va sagir de déjouer les nombreux mécanismes et pièges constitués par
limposante forteresse, en sautant de rempart en rempart, basculant des blocs, abaissant
des ponts, Ces problèmes posés au joueur ne sont jamais insurmontables mais
pas forcément évidents, étant donné quaucune indication nest donnée, toujours
dans cette logique de vouloir éliminer toute indication à lécran. Cest alors
au joueur dimaginer les éléments avec lesquels il peut interagir et ce sur
quoi il na aucun pouvoir afin de débloquer la situation. Un exercice ardu tant
les jeux habituels nous gavent de commentaires du style « rien
dintéressant » ou « je pourrai peut-être », mais qui permet
enfin de sadonner véritablement aux plaisirs de la recherche, de
lexploration, tout en multipliant les moments de pure contemplation... Une
véritable bouffée dair frais pour le gameplay.
Mais
attention ! Il ne faudra jamais oublier votre frêle compagne, puisque
cest à deux quil vous faut progresser. Car si Ico sen tire toujours avec
brio, endurant et souple quil est, Yorda demandera, elle, des passages
toujours moins étriqués, moins tortueux, moins ardus. Le joueur se voit donc
parfois obligé de quitter des yeux sa belle pour débloquer le passage en amont,
mais ce sera toujours avec une certaine angoisse car, tôt ou tard, les
créatures des ténèbres viendront tenter de lui arracher sa protégée. Ico devra
alors repousser les assaillants, parfois très nombreux et de plus en plus
hargneux, avec pour seule arme un mince bâton ou une simple épée. La partie est
parfois loin dêtre gagnée et les combats savèrent souvent assez stratégiques,
pour empêcher les créatures de semparer de Yorda, ou, au contraire, se servir
delle comme appât, car les créatures vous craignent
Les deux personnages progressent donc entre les remparts sinistres et froids de
la citadelle, ne sarrêtant que de temps en temps sur un banc de pierre pour se
reposer et sauvegarder. Toujours cette logique de simplicité qui fait mouche
car elle étonne par sa légèreté. La fin du jeu verra Ico confronté au mal
absolu dans un combat contre un inévitable boss danthologie où, là encore, la
technique pour en venir à bout ne fera ni appel à moult items récoltés puis
combinés à un instant t ni à une furia de magie level 3, mais bien à une
réflexion logique ainsi quà une certaine dextérité au rond, croix, triangle et
carré. Lultime scène du jeu survient après le générique de fin et dévoile
enfin au joueur le sort réservé à sa compagne daventure, pour un moment de pur
recueillement. Purement évanescent.
Sans doute lun des
meilleurs ambassadeurs du jeu vidéo en tant quart à part entière, Ico fait
partie de ces jeux qui marquent et que lon aimerait vivre plus souvent. Et
après cela, découvrez le monumental Shadow of the Colossus.
Anonyme
27/10/2009 à 17h46Répondre
Personnelement, j'ai trouvé ce jeu très décevant, on me l'avais conseillé. Contrairement aux autres personne, j'ai trouvé les graphisme bof, il n'y a même pas de musique ni d'ambiance, l'histoire est quand même assez tangente. Les monstres sont vraiment pitoyables, et Yorda, qu'on traine depuis le début, ne fait que de géner et ne sait rien faire. Ajoutons la caméra pourrie.
Si vous chercher un jeu qui en vaut la peine avec de magnifique graphismes, une bonne histoire et un très bon gameplay, n'acheter pas ICO !! N'écouter pas les avis et ne suivez pas lesautres comme des moutons sans cervelle.
Mandark
15/05/2010 à 19h40Répondre
Et si vous voulez découvrir ce que le jeu vidéo a de meilleur à offrir, ne tenez pas compte de l'avis qui précède. Vu le peu d'exemplaires du jeu vendu, hélas, depuis sa sortie, il est assez évident que ce n'est pas ce merveilleux titre que les "moutons" se sont empressés d'acheter.
Ne passez pas à côté de l'expérience Ico!
Penthesilea
20/02/2011 à 21h52Répondre
qu'il est beau et poétique, ce jeu !http://jeux-video.krinein.com/ico-427/critique-1904.html