7/10The Last Guardian - La chimère, meilleure amie de l'homme ?

/ Critique - écrit par keitaro182, le 29/12/2016
Notre verdict : 7/10 - Un peu de douceur et d'amitié dans un monde de brutes (Fiche technique)

Tags : trico last guardian jeux video ueda aventure

Annoncé il y a 10 ans sur la vénérable et désormais retraitée PS3, The Last Guardian débarque enfin sur nos consoles pour clôturer la trilogie initiée par Fumeto Ueda avec Ico et Shadow of the Colossus. Ces deux jeux jouissant d'une aura et d'une réputation exceptionnelles auprès de la communauté, le développement chaotique de The Last Guardian lui permettra-t-il d'égaler ses aînés ?

Dès le début, le jeu vous met aux commandes d'un petit garçon sobrement vêtu d'une toge et portant des tatouages étranges (petit punk, va !) se réveillant sans que l'on sache pourquoi dans une grotte. Problème, il n'est pas seul : une créature ressemblant à un croisement entre un chien (pour la forme), un oiseau (pour les plumes) et une maison (pour la taille) est aussi là avec lui, blessée mais heureusement enchaînée. En tentant d'approcher la bête, celle-ci vous attaque et il faudra la nourrir grâce à des tonneaux remplis de lucioles fluorescentes pour qu'elle daigne se laisser approcher afin de la soigner. Trico, puisque c'est son nom, se laissera finalement approcher une fois soignée et avec cette première interaction, la confiance commencera à s'établir peu à peu entre nos deux protagonistes. Trico se laissera doucement apprivoiser, vous permettant de grimper sur son dos en s'agrippant à ses plumes mais ne soyez pas trop gourmands : il vous éjectera si vous osez grimper sur sa tête. Les réactions de Trico sont extrêmement proches de celles auxquelles on s'attendrait si nos animaux de compagnie faisaient plusieurs mètres de haut.


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Une fois la sombre cave derrière vous, le petit garçon souhaitera rentrer simplement chez lui mais cette tâche n'est pas si aisée qu'il aurait pu le croire, car le voilà pris au piège d'une espèce de cité antique désormais en ruine et qu'il faudra traverser afin de rentrer chez maman pour le goûter. Bien évidemment, Trico sera de la partie et vous donnera un coup de patte si vous le lui demandez gentiment. La complémentarité des deux personnages étant évidente, il vous faudra en tirer parti en permanence pour vous échapper de ce dédale. Initialement, Trico se montrera un peu frileux et vous aidera si vous le lui demandez, mais au fil du temps, ce dernier s'attachera au petit garçon et souhaitera le suivre, renforçant l'impression que cette bête est douée de sentiments. Les sentiments de Trico sont manifestes au travers de ses réactions laissant transparaître parfois de l'incertitude puis de l'attachement. L'interface est très dépouillée mais vous pourrez néanmoins commander à Trico de sauter, faire éclater des portes en bois grâce à un rayon laser et j'en passe. Votre périple vous fera découvrir une architecture grandiloquente couplée à des panoramas fantastiques mis en valeur par de très beaux jeux d'ombres et de lumière malgré un moteur graphique un peu à la traîne, mais peu importe car là n'est pas l'intérêt. La relation unique liant le garçon à Trico est bien le coeur du jeu, l'exploration et la traversée des ruines n'étant qu'accessoires. Après tout , ne dit-on pas que le voyage importe plus que la destination ?


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Ce voyage sera servi par une ambiance sonore très discrète, parfois non-existante mais qui sait se montrer pertinente dans les moments clés. L'histoire sera narrée par le petit garçon bien des années plus tard, ayant manifestement survécu à la traversée des ruines (spoiler !!!). Malheureusement, tout n'est pas parfait non plus : comme je le disais précédemment, le moteur graphique accuse son âge lié à un développement chaotique, la caméra est franchement à la ramasse et la physique des personnages laisse un peu à désirer. Certaines énigmes sont, quant à elles, beaucoup trop simples pour en mériter le nom ou peuvent aussi se montrer redondantes mais cela rend la progression assez aisée. Pour finir, Trico met parfois un peu de temps à réagir ou à rejoindre le garçon quand on l'appelle ce qui peut vite agacer mais on dira que cela vient d'un souci de réalisme animalier.


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Au final, The Last Guardian est un jeu hors-normes reposant sur la vision d'un créateur passionné, à l'instar d'un David Cage, qui vous proposera de vivre une expérience unique en nouant des liens d'amitié avec une chimère, virtuelle de surcroît. Les heureux possesseurs d'animaux se retrouveront en terrain un peu connu et les autres découvriront le plaisir d'apprivoiser un animal mais tous vivront une aventure unique, hors des sentiers battus.