Mémoires de joueur #14 : question de design

/ Article - écrit par Nicolas, le 08/02/2012

Vous vous rappelez de la console 8 bits de Nintendo ? Une grosse boîte grise anguleuse qui ressemblait de loin à un parpaing oubliée près de la télé. On est loin des courbes harmonieuses des consoles HD, du support vertical de la Wii, de la recherche dans les matières et les couleurs que l’on trouve maintenant. Le design a suivi l’évolution des jeux vidéo, toujours plus puissants : les consoles sont devenues de véritables œuvres d’art à exposer dans son salon, quitte à parfois en payer le prix.


"Vaisseau spatial en approche,
attendons instructions."
Les premières recherches de design naissent avec l’exportation des consoles de jeu. Sur ce terrain, Nintendo fait très fort puisque selon la zone qu’il cherche à occuper (Japon, Etats-Unis ou Europe), sa boîte à malice va changer de couleur et de forme globale. Prenons notre fameux parpaing de salon, version européenne du Nintendo Entertainment System (Système de Divertissement Nintendo pour faire les Foufous), celui-ci se retrouve tel quel dans les salons américains, mais pas sur les tatamis japonais. Et heureusement d’ailleurs, puisque la version japonaise de la console est un infâme bricolage aux couleurs criardes. Schéma inverse pour la Super-Nintendo européenne, le design américain, tout simplement moche, sera écarté au profit du japonais, plus simple et plus agréable à l’œil. Notons pour la petite histoire que les manettes de la Super-Nintendo, quelle que soit la version, sont inspirées par les contrôleurs de la NES 2, itération légèrement améliorée de la première NES réservée au japon.


"Mignonne, allons voir si ton chipset graphique..."
Justement, cette mode ne s’applique pas en Europe aux consoles 8 bits, mais se popularisera avec les générations d’après. L’arrondi est ici de rigueur, comme en témoignent les versions améliorées des designs de la Megadrive et de la PSX (rebaptisée PSone pour l’occasion). Dans les faits, il n’y a pas grand-chose qui change côté hardware, mais c’est surtout l’occasion pour les constructeurs de relancer leur machine en milieu / fin de vie et de la remettre en avant sur les étalages. Des versions Slim sont proposées, ainsi que des versions Lite (terrain de Nintendo), mais également des skins pour personnaliser sa console aux couleurs de son jeu favori – quand la console n’est pas directement personnalisée en amont. Et ne parlons pas des nouveaux coloris ! Dans la plupart des cas, changer sa console pour une nouvelle version n’a pas d’intérêt vidéo-ludique, mais peut-être un intérêt psychologique. Vous trouvez votre console vieillotte et un peu rayée ? Pourquoi ne pas en acheter une neuve, toute pareille dedans mais toute différente dehors !


"Attrape Médor, Attrape !"
Les manettes, c’est ce que je préfère. Fidèle à son design parpaing, Nintendo propose d’abord de solides contrôleurs tout rectangulaires et tout moches, avant de proposer l’ergonomique manette Super-Nintendo un peu petite pour des mains d’adulte. La firme innove en proposant le stick directionnel sur sa manette N64, pour aboutir à une sorte de jouet d’éveil avec la manette GameCube. Quant à la Wii, on se retrouve un peu avec le parpaing d’origine, la boucle est bouclée. Microsoft se définit un modèle facile à prendre en main et en fera une légère amélioration en changeant son hardware, rien de bien original malgré une conception solide et fonctionnelle. Sony propose en premier lieu un pad gris très basique avant de populariser sa fameuse dual shock que l’on se coltine encore aujourd’hui – rien de péjoratif, c’est une bonne manette. Mais l’on trouvera assurément rigolo les deux tentatives de diversification que sont le PS Move, sorte de hochet high-tech, et la très vite enterrée manette boomerang qui nous fait encore rigoler aujourd’hui.

La course au design a vite rejoint la course à l’armement, mais c’est une problématique qui me touche encore assez peu, bien que je choisisse avec soin la couleur de ma console portable quand j’en ai l’occasion.