8/10Les Mésaventures de P.B. Winterbottom - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 11/03/2010
Notre verdict : 8/10 - I'm Black and White and I'm proud. (Fiche technique)

Jeu complet, plaisant et savoureux. N'hésitez pas c'est bon pour la santé mais pas pour la morale. A partager avec vos enfants si ils comprennent déjà le second degré. Parce que le vol de gâteaux c'est permis ... si maman regarde pas.

P.B. Winterbottom est un sacré gredin, il vole des tartes par simple gourmandise bien placée. Et lorsque son estomac est fort bien rembourré il le remplit de cette douce ivresse que provoque la chaude sensation d'enfourner encore quelques unes de ces délicatesses. Un sacré voleur, un chenapan et probablement un sacré vaurien, un monsieur Glouton peint en Black. Et c'est pourtant de ses envies dévastatrices que vous allez prendre possession dans ce jeu plutôt attendu de la gamme 2K Play. Et il vous les faudra toutes, sucrées comme salées, le goût du crime étant semblerait il le point culminant des sensations gustatives de notre anti-héros à la différence de la chasse au Pokemon, qui vous le savez est une grande recherche d'amour interraciale ... mais je m'égare.


Vous vous doutez bien qu'il ne suffira pas de sauter de tarte en tarte et que le but du jeu ne peut être aussi simple lorsque l'on pense à l'ingéniosité dont 2K est capable lorsque les projets fusent avec les développeurs indépendants qu'ils cotoient (The Odd Gentlemen ici) pour donner au joueur autant de moments de bonheur simples et originaux. On se rappelle entre autre du très sympathique
Axel et Pixel qui avait été accueilli avec bonheur par la communauté des joueurs.

On vous proposera ainsi de compléter l'expérience par des mécanismes en dur et une possibilité de créer des doubles  pour les activer via une option qui vous permet de vous filmer et de vous passer en boucle dans la pelicule  qui compose votre cadre de vie virtuel (qui justifie le cadrage de l'image au format cinéma). Pour vous aider à accomplir certaines actions répréhensibles c'est pratique. Comme de vous faire voler dans les airs grace à l'action de votre sur moi sur un balancier de bac à sable sur lequel vous vous seriez placé en toute conscience dans le but de réaliser le crime parfait: Voler en volant, le pied. C'est pas de ma faute si j'ai mangé la tarte, c'est lui qui m'a poussé dessus et malheureusement j'avais la bouche ouverte. Et bien vous le direz au juge Mr Winterbottom si il accepte d'entendre un énergumène aussi sinistre et dont le nom vous fait automatiquement penser à une magnifique tête à claque. Vous pourrez aussi mettre des coups de pieds postérieuriques à vos doubles pour leur donner un autre genre de couverture aérienne.


Mais surtout il s'agit d'un jeu d'ambiance. Car si le gameplay reste assez classique, le cadre qu'il occupe est assez léché pour donner beaucoup de personnalité à ces lieux communs de la plate forme. Outre l'univers cinéma des années 20 qui s'introduit dès les premières images à la lumière d'un projecteur ancien laissant entrapercevoir quelque chose qui filtre sur notre écran avec cette teinte argentique qu'on reconnaît à cette époque des lumières, on y retrouve la magie de la caméra. On pense notament à cette variante puzzle game avec vos doubles effleurés plus haut. Si le principe ne posera aucun problème aux habitués de Ratchet & Clank : A Crack in Time, son utilisation sous forme archaique et intentionellement rétro donne un tant soit peu de couleur au jeu. Ensuite ce sont les clins d'oeil qui font de l'aventure un moment embrasé de plaisirs simples. Le coup de l'horloge qui pimente vos premiers instants dans l'univers de P.B. et revient de manière récurente dans le scénario n'est pas sans rappeler la fameuse scène de Buster Keaton à ses glorieuses heures. Les petites pancartes où se déclament ce poème qu'est l'histoire de notre personnage sont un mélange délicat de sur titres en carton de film muet et d'inserts découpés façon livre pour enfant. Les géométries en 2D découpées pour créer les éléments du jeu sont particulièrement bien pensées et nous rappellent les meilleurs moment de l'intro de Little Big Planet ... en noir et blanc. Un ensemble de petites touches d'ombres qui illuminent un jeu bien sobre en le rendant parfaitement ingénieux de non couleur. Un plaisir pour les yeux et les papilles malgré l'absence totale de saveur


En plus de toutes ces qualités propres au jeu, il est bon de noter que la gentille histoire de cet être méchant, homme vil et crochu du nez, ne s'arrête pas aux quelques stages que propose la partie arcade du jeu dans un découpage historique qui relance l'aspect livresque et nous pousse à finir les chapitres les uns après les autres. Car après vient le moment de vous défier personnellement en vous jouant des lois spacio-temporelles et ce deuxième sous ensemble du jeu, même si il manque de la saveur de toutes ces phrases humoristiques qui accompagnent le scénario principal, est pour le moins particulièrement développé. Il vous prendra en effet un certain temps pour en arriver à bout et ce mode vous proposera de nombreux casse-têtes supplémentaires ainsi qu'une précision d'exécution à suivre au centimètre et à la seconde près si vous voulez être dans les temps et vous octroyer les médailles d'honneur correspondant aux objectifs de temps ... entre autre.


Un jeu bien complet et bien plaisant donc qui se laisse jouer avec un certain plaisir. renouant avec le classicisme de l'arcade. On apprécie une fois de plus ce joujou bien pensé et développé avec goût et qui fait du marché arcade de la Xbox 360 un paradis pour les casual gamers exigeants. Et pour qui aime le casse-tête bien fait (sans être prise de choux) et qui se permet de faire voyager, le paradis existe bel et bien. On vous aura prévenu c'est prenant.