8.5/10Monster Hunter Tri - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 15/05/2010
Notre verdict : 8.5/10 - Qui va à la chasse, bashe sa race! (Fiche technique)

Tags : hunter monster wii tri test monstres chasse

Pour sa première infidélité aux consoles de Sony la série des Monster Hunter frappe fort avec cet opus exclusivement résérvé à la boite blanche de Big N. Au programme beaucoup de nuits blanches à prévoir et un mode online plutôt bien fichu et totalement gratuit.

Véritable phénomène au Japon depuis 2004, la série des Monster Hunter a su à une échelle plus modeste se tailler une bonne réputation de jeu hardcore dans le reste du monde. Le secret de son succès? D'épiques affrontements  contre des dinosaures de tailles démesurées lors de longues batailles où patience et stratégie sont de mise, que ce soit seul ou à plusieurs.

Monster Hunter Tri n'aura pas dérogé à la règle et il arrive enfin chez nous, nimbé d'une aura de killer game après ses résultats de vente record au pays du soleil levant. Il nous tardait donc de mater la bête et de nous plonger dans ce nouvel opus d'une série dédiée toute entière à une chose et une seule: la chasse (au gros!)

Moga village. Paisible? Plus pour longtemps
Moga village. Paisible? Plus pour longtemps
Le petit village lacustre de Moga est un lieu paisible dont la tranquillité est depuis peu troublée par les exactions d'un énorme monstre marin: le Légiacrus. Pas vraiment équipés pour faire face à cette menace qui vient de provoquer un séisme et a détruit une bonne partie du village, les habitants recrutent un chasseur qui aura la lourde tâche de débarrasser les eaux de cette menace, et ce chasseur, c'est vous.

Mais hors de question de partir la fleur au fusil vous occuper de ce potentiel futur sac à main, d'abord parce que vous n'avez pas de fusil, ensuite parce que le peu d'équipement dont vous disposez au début ne vous permettra pas de tenir plus longtemps que le temps de dire « maman » avant de vous faire croûter tout cru. Il va donc falloir s'armer à la fois du bon équipement et de beaucoup de patience et gagner ses galons de master hunter lors de parties de chasse diverses et variées avant d'espérer venir à bout du Légiacrus.

Ca commence par du menu fretin...
Ca commence par du menu fretin...
Car dans Monster Hunter, les clés de la réussite tiennent en 2 mots: équipement et observation. Comme dans tout bon jeu de rôle qui se respecte vous vous créerez un avatar, en choisissant son sexe, sa couleur de peau, sa coiffure, son visage et le son de sa voix, mais à la différence de beaucoup d'autres jeux du genre vous ne gagnerez pas d'expérience au fur et à mesure de la partie; pour devenir plus fort c'est sur le matériel acquis qu'il faudra compter. Pour ce faire il faudra acheter ou faire forger des armes disponibles parmi plusieurs catégories (de l'épée à l'arbalète en passant par la hache et autres lances), mais c'est en les customisant qu'elles révéleront leur vrai potentiel, et il en sera bien sûr de même pour l'équipement défensif. Et afin de perfectionner son arsenal il faudra emmener votre avatar en promenade, soit lors de phases d'exploration libre soit lors de quêtes où l'objectif ira de la recherche de matières premières à la traque de dinosaures toujours plus imposants. En effet ce sera à vous de ramener tout ce qui est nécessaire à la fois à votre personnage et à la reconstruction du village, et les éléments que vous aurez collectés pourront se combiner pour en fabriquer de nouveaux. Que ce soit pour l'équipement ou les objets, les options de combinaisons se révèlent vite assez énormes et il faut ajouter à cela la possibilité d'envoyer au large un gréement (qui se chargera de vous ramener des produits frais de la mer ainsi que  certains objets rares que vous pourrez ensuite troquer contre vos propres possessions) et de gérer une ferme pour y faire pousser toutes sortes de plantes et même élever des races d'insectes (pour ensuite utiliser leurs carapaces et concocter divers poisons).

...et très vite ça se complique!
...et très vite ça se complique!
Mais la partie centrale du soft, ce pour quoi on se donne tant de mal à gérer au mieux cet inventaire, c'est bien sûr la chasse. Alors évidemment au début vous commencerez par du petit gibier et quelques herbivores, histoire de récupérer de la viande et des peaux, mais très vite une faune plus agressive fera son apparition, comme les hargneux jaggis, sorte de petits raptors qui attaquent en groupe. C'est l'occasion de découvrir qu'il faut faire attention à quelques paramètres importants, comme l'usure de son arme, qu'il est nécessaire d'aiguiser régulièrement, ou sa barre de stamina dans laquelle on puise dès qu'il s'agit de courir, de faire une roulade ou de combattre. Cette barre diminue régulièrement au long d'une sortie aussi est-il  primordial de la surveiller et de s'arrêter un moment le cas échéant pour se faire griller un morceau de barbaque préalablement découpé sur le flanc d'un animal (et de la bonne cuisson de la viande dépendra l'énergie récupérée). Une fois ces bases acquises vous pourrez vous lancer dans des traques de plus en plus ambitieuses où il faudra compter avec  un autre facteur d'importance: la patience. Car on en vient vite au stade où il faut traquer de très grosses bêtes capables de réduire votre barre de vie de moitié d'un coup de queue, et c'est en les ayant étudiées au préalable et à distance que vous apprendrez à connaître leur mode de fonctionnement et serez alors à même de Be very affraid!
Be very affraid!
juger de leurs forces et de leurs faiblesses. De la patience il vous en faudra aussi au moment de passer à l'action, car malgré les airs d’action bourrine du soft, attendez-vous dans Monster Hunter Tri à de longs combats stratégiques pouvant durer jusqu'à 30 ou 45 minutes contre les grosses proies. Les combats demanderont d'ailleurs une phase d'apprentissage au néophyte car la maniabilité du personnage n'a au début rien d'évident, surtout qu’il est impossible de locker un adversaire. Si on ajoute à ça une caméra bien capricieuse qu'il faut systématiquement recaler soi-même et une ergonomie pas toujours optimum dans le placement des touches du pad classic controller pro (et je ne parle même pas du contrôle à la wiimote, à éviter absolument!), on comprendra qu'un temps d'adaptation est nécessaire avant de pouvoir basher en toute sérénité. Heureusement une fois que l'on a pris le pli et que l'on a intégré le rythme de frappe des différentes armes les choses s'améliorent grandement et c'est un peu plus confiant qu'on part arpenter les divers environnements du jeu. Ces derniers sont d'ailleurs magnifiques dans l'ensemble, rappelant un peu les décors de titres comme
Ico ou Shadow of the Colossus, avec dans cet épisode l'ajout notable de l'élément aquatique. Oui, dans Monster Hunter Tri il est enfin possible de partir chasser la créature marine, que ce soit dans des lacs ou carrément en pleine mer, et bien que le maniement du personnage nécessite là aussi un temps d'adaptation du au changement d'élément, on trouve Dépaysement total
Dépaysement total
vite ses marques et on ne peut qu'applaudir devant l'excellent rendu des fonds marins. L'ambiance sonore contribue également beaucoup à l'immersion dans le soft. Constituée principalement des bruits de la nature et du vent, elle ne met la musique en scène que lorsqu'arrive un boss, déclenchant alors une forte poussée d'adrénaline chez le joueur. Effet garanti!

Monster Hunter Tri propose aussi une foultitude d’éléments bien pensés, tel que les pièges à poser, des jumelles pour observer ses futures proies de loin, un carnet de notes permettant de référencer toutes les créatures rencontrées (et qui du coup se trouve vite transformé en petite encyclopédie) ou la présence du Cha-cha, une petite créature qui servira d’aide de camp au joueur lors des traques et qui pourra entre autre le soigner pendant qu’il est occupé à vendre chèrement sa peau.

Mais le vrai plus est la présence du mode online. Quoi de plus motivant en effet que de former une party de 4 chasseurs qui mettront en commun leurs compétences pour aller ensemble affronter de vrais béhémoths (qui bien entendu seront bien plus résistants qu’en mode solo) ?  

Parfois les monstres se frittent entre eux
Parfois les monstres se frittent entre eux
Dans ce mode on ne part plus du village Moga mais de villes où on peut créer ou rejoindre des parties et où on trouve toutes les commodités nécessaires comme, entre autres, des marchands ou des bureaux de guildes. Le tout fonctionne plutôt bien et rapidement mais reste perfectible sur certains points, tels que la quasi obligation de posséder un wii-speak pour communiquer avec les autres (ça passe encore avec un clavier USB, mais c’est franchement injouable avec le clavier virtuel de la console,  qui bizarrement ne reconnait pas le pointeur de la wiimote sur ce jeu) ou la présence de lags intempestifs qui peuvent plomber une lutte pourtant bien commencée en provoquant le K.O d’un des participants, ce qui est gênant quand on sait qu’après 3 K.O c’est le game over.

Mais bon, le résultat reste quand même franchement positif, surtout qu’à la différence du Japon nous avons la chance que le online soit entièrement gratuit de par chez nous,  et il rappellera sûrement de bons souvenirs à ceux qui, comme votre serviteur, ont fait leurs premières armes en coop sur le service internet de la Dreamcast avec Phantasy Star Online.

On trouve également un mode « Arène » qui, comme son nom l’indique, permet d’affronter seul ou avec un ami en local les créatures déjà rencontrées en solo. Un mode bien pratique pour peaufiner ses techniques et ne pas passer pour un noob une fois connecté au réseau.

Même pas peur!
Même pas peur!
Alors en définitive Monster Hunter Tri est un soft qui n’est pas exempt de petits défauts mais la somme de ces derniers ne ternissent finalement jamais un gameplay bien rodé (quoi qu’assez exigeant) et le plaisir de s’immerger dans une ambiance qui prend aux tripes. Le jeu est très beau, sans aucun doute un des plus aboutis de la console, et sa durée de vie, déjà énorme en solo, devient infinie en online.

Une franche réussite donc; généreuse, riche et à consommer sans modération pour tous les amateurs de traque virtuelle.