9/10Motorstorm - Apocalypse - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 16/03/2011
Notre verdict : 9/10 - High Speed Dirt (Fiche technique)

Tags : motorstorm test apocalypse courses jeux video mode

Malgré l'actu funeste et le report de la sortie du titre sur l'archipel, Motorstorm : Apocalypse débarque comme prévu chez nos revendeurs et chez Krinein nous avons décidé de le traiter et le tester pour ce qu'il est : une vraie merveille de jeu vidéo.

Je ne vous cacherais pas que présenter un test de Motorstorm : Apocalypse en ces temps d'actualité tragique sur le sol japonais provoque un sentiment étrange, pour des raisons évidentes. On sait que Sony a décidé de maintenir la sortie du jeu à la date prévue hors archipel, mais ils mettront la pédale douce sur la promo et disent ne pas avoir l'intention de réapprovisionner les échoppes après la première fournée. Motorstorm : Apocalypse débarque donc bel est bien et nous avons donc décidé de le traiter pour ce qu'il est : le quatrième volet d'une série de jeux de course arcade style.

Ya Ha !!
Et le charme des Motorstorm, c'est le côté démesuré des décors qui abritent la multitude de tracés qu'il est possible de prendre pour arriver premier. Grand Canyon, volcan en éruption et maintenant environnement urbain ravagé sur fond d'apocalypse (d'où le titre). Évidemment et dans ces conditions, n'importe qui avec deux doigts de bon sens aurait déjà mis les bouts, mais comme y en a toujours pour qui il manque une case à l'oncle Tom, les routes de la ville en proie aux tremblements de terre vont bientôt chauffer sous les roues de bolides gonflés à bloc lors de la prochaine compétition du Motorstorm
Ou 48 heures de ouferie mécanique pour tirer parti au maximum d'un environnement hostile mais trépidant garantissant son lot de poussées d'adrénaline !

Vroum !

P***** que ça dépote ! C'est la première chose que l'on se dit dès le début du mode histoire, où via trois destins de pilotes – un bleu, un pro, un vétéran – on se retrouve plongé au cœur de la compétition. Habile prétexte pour faire graduellement monter la pression, que ce soit au niveau de la difficulté ou de la démesure. Et démesure est bien le terme qui convient ici car au fur et à mesure des challenges la mise en scène « dramatique » des catastrophes causées par le cataclysme monte en intensité, jusqu'à donner lieu à des scènes rarement ou jamais vues dans un jeu vidéo, et si déjà vues, certainement pas à ce degré de spectaculaire !

Imaginez passer à fond les ballons sous un building qui s'effondre, se retrouver une seconde en plein nuage de débris et fumée et en sortir juste à temps pour voir et éviter la carcasse d'une voiture projetée sur le tracé par le souffle de l'effondrement, avant de plonger dans un trou et continuer la course sur les rails du métro. Ou descendre à donf une rue en pente pour voir arriver à toutes berzingues un camion citerne littéralement propulsé sur vous à 100 à l'heure par une explosion en contrebas. Ou bien encore voir les couvercles de bouches d'égouts expulsés vers le ciel à cause de la pression sous le sol, juste avant que celui-ci ne s'ouvre en deux sous votre pare-choc !

"J'vais t'marrave !"
Des scripts de ce style, Motorstorm Apocalypse en est truffé. C'est bien simple, quasiment tout ce que l'on a pu voir dans le cinéma catastrophe s'y trouve et est utilisé pour rythmer les courses (y a même une tornade !). Le résultat est un impressionnant délire visuel qui procure des sensations plutôt ...pures. Car pour ce qui est de la poussée d'adrénaline cette dernière itération ne fait pas dans le détail, et outre des décors « chausse-trappe » et des éléments déchaînés il faudra compter avec les autres barjos sur le circuit, des fondus nettement plus motivés par l'idée de vous foutre dans le décor que celle d'arriver premier. Et se faire rabattre sur une crevasse ou un platane à 200 à l'heure ça prend parfois à peine une seconde ! Un soin apporté à l'intelligence artificielle qui fait zizir, surtout lorsqu'on se rend compte qu'on est en train d'insulter un tas de polygones pour son manque flagrant de fair play !

Les habitués de la série retrouveront une formule qui a fait ses preuves, avec un large choix de 13 classes de véhicules allant de la bike trial au monster-truck en passant par les quads et autres muscle-cars (tous les véhicules sont en sus personnalisables et modifiables) et pas moins de 40 courses, chacune permettant bien entendu d'emprunter différents tracés et de faire chauffer ce bon vieux boost jusqu'à la limite de l'explosion pour pousser des pointes de vitesse ultra-grisantes. Et toujours un esprit très Mad Max 2 (référence dont les développeurs n'ont jamais caché s'inspirer), sublimé ici par scénario prétexte à largement dépasser la limite en termes de « vous allez voir ce que vous allez voir », avec en prime une vraie touche badass, à la Carmageddon, puisqu'on roule souvent à tombeaux ouverts à travers des groupes de piétons, dont certains de ceux qui n'ont pas été éjectés comme de vulgaires quilles restent parfois accrochés un moment au capot.


Devant, un immeuble est en train de lâcher
Outre le mode story, pas évident à boucler, on pourra aller librement choisir son circuit en Wreckreation, et définir ses paramètres de course online et offline, s'affronter entre potes (jusqu'à quatre en split-screen et 15 en online, ou deux en split-screen versus les autres online) ou essayer de mettre un vent à la console sur le tracé de son choix. Et pour finir la section Mon Motorstorm sera l'endroit où aller pour customiser sa tire et participer aux challenges spéciaux débloqués en cas de première place aux épreuves du solo.
Non, y a de quoi faire.

Beau châssis !

Et on réalise après quelques heures le pad en main qu'il est indéniable que Motorstorm : Apopcalypse a bénéficié jusque dans les moindres détails d'un soin particulier de la part d'Evolution Studio, et qu'il se dégage du titre une identité très forte, de par son visuel sublime et détaillé (si vous possédez un écran 3D ne passez surtout pas à côté de l'option, c'est définitivement un jeu qui justifie l'utilisation du relief et le résultat est franchement fabuleux) et la variété de ses circuits, tellement bien pensés qu'ils n'autorisent aucun relâchement d'attention et ne cessent de jouer de vicieuse façon avec les nerfs du joueur sur fond de bande son pêchue (qui, au passage, pourra être remplacée par sa propre tracklist en cas de « désaccord artistique »). De plus on ne se fout pas de notre gueule en ce qui concerne la difficulté, puisque comme expliqué plus haut les autres participants font vraiment tout pour pourrir la course, et les sagouins sont plutôt bons pilotes – sans toutefois, comme dans certains jeux, suivre des trajectoires impeccables – même si eux aussi ont tendance à beaucoup se crasher.

Super Ouch !
Au final Motorstorm: Apocalypse est donc une vraie réussite, totalement prenante, dont on regrettera – encore et toujours pour un Motorstorm – les temps de chargement quand même un poil longs. Pour le reste c'est du tout bon, à condition bien entendu de ne pas jurer que par la simulation et le réalisme.