9.5/10Myst IV Revelation - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 11/12/2006
Notre verdict : 9.5/10 - Fabuleusement Majestueux ! (Fiche technique)

Tags : myst revelation windows jeux with configuration joueur

Le plus extraordinaire, le plus abouti et le plus magique de tous les Myst. Plus qu'un jeu, une véritable épopée, une légende dans l'histoire des jeux vidéo.

Souvenez-vous ! A la fin de Myst (le 1), lorsque avec une jubilation certaine vous étiez arrivé à la fin du jeu, vous aviez découvert le sort terrible qu'avait réservé Atrus à ses fils. On ne savait pas vraiment ce qui leur arrivait, mais la vue des livres de liaison détruits et le lien avec eux disparu à tout jamais faisait un peu froid dans le dos, même si Sirrus et Achénar étaient deux êtres antipathiques et abjects.

Le ciel étoilé de Tomanha
Le ciel étoilé de Tomanha
Si vous voulez en savoir plus, alors n'hésitez pas une seule seconde à vous replonger dans le monde inégalable et inégalé de Myst. Ce 4ème volet constitue une sublime, majestueuse et époustouflante apothéose (si bien sûr on est un mordu du genre). A l'instar de Myst III Exile, Myst IV Revelation se surpasse de façon phénoménale, se renouvelle tout en gardant les bons ingrédients du genre, et arrive ainsi à faire ranger Exile aux oubliettes, ce que l'on n'imaginait pas forcément possible, au point que l'on se demande si Myst V End of Ages pourra une ultime et dernière fois régénérer le genre...

 

Un Myst digne de ce nom

Graphismes toujours plus resplendissants

Une image de film ?
Une image de film ?
Respectant le premier critère faisant un bon Myst, Myst IV Revelation est éblouissant de beauté. Magistralement rehaussé par rapport à son prédécesseur (comme Exile l'avait été par rapport à Riven), on a l'impression d'être devant un décor presque réel. Profitant au maximum des nouvelles possibilités techniques de nos chers PC, les séquences vidéo (toujours avec de vrais acteurs et Rand Miller dans le rôle d'Atrus), encore et toujours plus nombreuses que dans le 3ème volet, s'insèrent dans le jeu, sans quasiment que l'on ait d'impression de superposition.

Les animations présentes pendant le cours du jeu sont elles aussi plus nombreuses, travaillées et fouillées qu'auparavant : brume de chute d'eau, oiseaux virevoltants, crabe se promenant, prédateurs carnivores coursant une proie...

Certains diront que le jeu triche un tantinet puisqu'il ne se contraint pas à nous faire jouer en 3D (ce qui facilite un peu la tâche pour faire des décors ultra-réalistes), mais qu'importe la 3D dans un jeu comme Myst, alors que l'image par image est très atténué et que la vision est à 360° ?

 

La constante magie des énigmes

Univers jungle...
Univers jungle...
Deuxième critère, les énigmes sont toujours aussi bien pensées, dosées et variées. D'une difficulté progressive, elles cassent toujours autant la tête, exigent de l'esprit de synthèse, du sens du détail et de la patience.

Comme à chaque fois, il faudra savoir prendre du recul, s'arrêter de jouer pour laisser les idées qui germent dans l'esprit du joueur décanter. Ainsi, complètement accaparé, le joueur rêve la nuit de ces énigmes, y pense tout à coup au milieu de sa journée et a soudainement l'étincelle du eurêka aux moments les plus inattendus, se précipitant furieusement sur son PC en rentrant chez lui pour vérifier l'application de son hypothèse.

Myst IV a aussi su, avec sagesse, rester sur le principe des énigmes séparées pour chaque monde (ou presque), et laisser la globalité qui avait été essayée dans Riven du côté des exceptions.

Idem, pour les nostalgiques d'Edanna, Myst IV garde l'excellent principe d'un monde et d'énigmes sur le thème 100 % végétal et animal, mais bien plus développé, avec carrément tout un écosystème et des séquences vidéos particulièrement frisonnantes !

Enfin, chose extraordinaire, ces quatre mondes et leurs énigmes ne présentent quasiment aucune faille dans leur logique et leur cohérence. Seul un morceau d'énigme, sur la totalité du jeu, dans le monde Spire, présente un léger défaut par absence d'indices. Bien que regrettable, cette erreur est largement pardonnée vu qu'elle est unique sur un jeu pour le moins gigantesque.

 

L'ambiance toujours envoûtante

Univers galactique...
Univers galactique...
Accompagnant comme il se doit un bon Myst, troisièème pillier, l'ambiance et l'immersion sont à leur comble. Aucun détail de graphisme, d'animation et de bruitage n'étant laissé au hasard ni oublié (jusqu'aux bruits de pas du joueur et au son produit par la main en touchant un mur, une lampe, un arbre...), le joueur est encore et toujours totalement immergé dans la magie du jeu.

 

 

...et mécanique
...et mécanique
A cela s'ajoute une toute aussi magnifique BO que celle d'Exile, composée sans surprise par le grand Jack Wall (auteur de la musique d'Exile justement) avec, en prime, une chanson spécialement écrite et interprétée pour le jeu par Peter Gabriel. Variant de la musique douce à la musique orchestrale pompeuse, en passant par les rythmes africains ou les ballades romantiques, on ne regrette qu'une chose concernant cette BO : c'est que le coffret collector n'offre que neuf malheureux morceaux sur la cinquantaine du jeu ! C'est un énorme et décevant loupé alors que les BO à la vente d'Exile et Riven contenaient respectivement 30 et 20 morceaux ! Important bémol : heureusement, récemment, la BO a enfin été mise en vente sur le site Ubisoft France (ouf !).

 

Un scénario décapant

Quatrième et dernier pilier du jeu, l'histoire extraordinaire laisse toujours aussi pantois.

A nouveau, en fin d'histoire, il faut faire un choix extrêmement délicat, déterminé par l'ensemble de la quête.

A nouveau, le volet n'est pas clôturé sans de lourds sacrifices et des illusions perdues.

A nouveau, on reste sur une note tragique et mélancolique.

A nouveau, le joueur éprouve un effet de deuil à l'idée de ne plus revoir ces hommes et femmes qu'il a côtoyés pendant un mois.

A nouveau, on voudrait rester avec Atrus dans son monde imaginaire et l'aider, encore et toujours.

Oui, l'épilogue des frères Sirrus et Achenar est très dignement clôturé. Un grand bravo à Geneviève Lord et son équipe !


Une majestueuse apothéose

Un dernier monde, d'un nouveau genre
Un dernier monde, d'un nouveau genre
Myst IV Revelation, au-delà d'être une simple amélioration de son prédécesseur aux niveaux graphiques, de l'ambiance, des options de réglage, du scénario etc..., va bien plus loin. Myst IV Revelation, par un coup de force que l'on attendait pas (et que l'on ne lui demandait même pas, car un nouveau bon Myst aurait peut-être suffi), se renouvelle, se donne un second souffle dans le dernier monde à explorer, Serenia.

Ne pouvant dévoiler ces exceptionnelles nouveautés au risque de gâcher le plaisir du joueur qui perdrait alors l'effet de surprise, la seule chose que l'on peut dire est que Myst IV sort partiellement de ses sentiers battus en alliant le principe usuel des énigmes à résoudre avec une série de vidéo-guides qui se succèdent au fur et à mesure que l'on résout les énigmes. L'ambiance en devient plus accaparante, le suspense plus intense comme à une fin de jeu à la différence près que là, c'est loin d'être la fin.

...appelé Serenia
...appelé Serenia
Cette nouveauté avait été légèrement amorcé dans Exile, à la toute fin du jeu, mais là, c'est sur la moitié d'un monde que c'est mis en application et c'est foudroyant. Nos amis canadiens ont mis le paquet sur Serenia et ont ainsi fait de Myst IV, un Myst d'un nouveau genre, un Myst renouvelé qui nous fait dire que non, ce Myst n'était vraiment pas de trop.

Enfin, cerise sur le gâteau, une étonnante et fascinante fonction a été ajoutée au jeu. A un moment où trois voies alternatives sont possibles, le jeu arrive à déterminer quelle voie il va nous faire emprûnter selon la façon dont on a joué. Ainsi, à la manière d'une diseuse de bonne aventure, il décrit soudain la personnalité du joueur pour déterminer la voie qu'il devra emprunter. Aucunement le fruit d'un hasard (après plusieurs essais, le jeu ne change jamais d'avis sur la voie), cette fonction fait vraiment rêver en améliorant à ce point le système immersif. Le revers de la médaille est que chaque joueur n'a pas le loisir de pouvoir essayer les autres voies pour savoir ce qu'il s'y passe, bien que les différences ne puissent pas être très grandes sur la fin de l'histoire. Lecteurs, on attend vos témoignages sur ce point.


Bref, fans de Myst, ce serait un sacrilège que de passer à côté de cet opus. Joueurs non fans (mais quand même amateur du genre énigme), si vous deviez n'en faire qu'un, c'est celui-là. Car Myst IV, quasiment réalisé comme un film, est l'un des meilleurs jeux de tous les temps et restera, avec tous ses frères, dans l'histoire des jeux vidéo comme le jeu qui était plus qu'un jeu.

Je rends hommages et j'adresse mon éternelle reconnaissance à toute l'équipe d'Ubisoft, Cyan Worlds, Presto Studios, aux frères Miller, aux musiciens et à tous les acteurs.

Myst IV Revelation - Test

Précisions :

1) un nouveau système d'aide (et d'aide seulement) à la résolution des énigmes a été mis en place. Nullement indispensable (l'intégralité du jeu pouvant être exécutée sans l'utiliser), cette aide pourra néanmoins servir au joueur bloqué qui ne veut pas se gâcher le plaisir du jeu en regardant la solution.

2) il n'est nullement indispensable d'avoir joué à Riven et Myst III Exile pour comprendre l'intrigue de Myst IV Révélation ; par contre avoir fait le un, ou au moins connaître les grandes lignes de son intrigue, s'avère nécessaire.

3) une fonction de déplacement rapide ainsi qu'un appareil photo-journal (pour ne pas avoir à recopier tous les chémas) a été judicieusement ajoutée.

4) config PC : W98SE,2000,XP ; Proc. PIII 700mhz/AMD Athlon ; Mém. 128MB ; Carte 3D : Nividia Geforce 1 ou ATI Radeon 7000 ; lecteur DVD-rom.