5.5/10Naughty Bear - Test

/ Critique - écrit par BenLaeft, le 08/07/2010
Notre verdict : 5.5/10 - A Plu'che Naughty ! (Fiche technique)

Tags : naughty bear jeux ours test xbox nounours

Naughty Bear surfe simplement sur un concept : le décalage qui consiste à transformer en tueur machiavélique le plus mignon des oursons en peluche. Certains seront séduits et saliveront, d'autres laisseront filer un sourire et passeront leur chemin. Humour noir et massacre garantis !

Vous pensiez vivre dans un monde de Bisounours ? Détrompez-vous ! 505 Games vous ramène à la réalité avec son dernier jeu : Naughty Bear. Nos si gentils ours en peluche cachent bien leur jeu et peuvent, virtuellement, s'avérer être de véritables machines à tuer. Principe simple, décalé et amusant sur le coup certes, reste à vérifier s'il est bien exploité et saura nous tenir en haleine.


 

Au niveau scénario, vous l'aurez compris, Naughty Bear nous plonge, avec un humour grinçant, sur une île verdoyante, dans la peau d'un ours en peluche bien décidé à se venger. Même si c'est quelque peu mérité, Naughty a du mal à accepter les moqueries. Il compte faire payer au centuple la moindre méchanceté de ses congénères. Par exemple, pendant que les autres s'amusent à une fête d'anniversaire, notre ourson balafré va ressasser sa haine. Il va alors s'y introduire et supprimer l'insolent qui ne l'a pas invité. Ainsi, Le moindre prétexte est à l'origine d'une nouvelle mission tuerie : un candidat à la Mairie qui veut se débarrasser de Naughty,  un ours peu scrupuleux qui demande à l'armée de le supprimer... A première vue le scénario est alléchant : plus vous êtes méchant, plus vous gagnez de points. Cependant, une chose m'échappe, le positionnement exact du jeu. PEGI 16, il n'est donc pas destiné à des enfants. En effet, je me vois mal inculquer méchanceté et vengeance aux petits ou même les laisser trucider de malheureux ours en peluche sans réagir. D'un autre côté, Naughty Bear est tellement gnangnan que je vois mal un adulte y jouer. Le scénario, la voix-off, les décors, les couleurs,... tout frise le niais. Il aurait fallu aller au bout de la démarche en modélisant sang et trippes des oursons.  Le risque est ici de retomber dans une enfance drôlement perverse. Même dans le second degré, certains passages sont tellement branchés humour noir que ça en devient lourd. Autant le décalage est parfois un bon parti qui peut faire sourire, autant le style Naughty Bear n'arrivera pas forcément à convaincre sur le long terme. On pourrait comparer ce jeu aux sympathiques adaptations vidéoludiques LEGO qui, quant à elles, sont positionnées PEGI 7 et savent nous faire voyager dans des remakes et non dans des règlements de compte sans fin...

Côté jouabilité, le concept étant séduisant, on se prête vite au jeu. Dégommer du nounours est plutôt divertissant et on bourrine... ou pas. Malheureusement, la routine s'installe très vite.  Naughty dispose d'un arsenal fourni pour terroriser au maximum ses congénères et les achever. Armes blanches, armes à feu, mines, pièges à nounours, combat à mains nues,... tout cela vous permettra d'assommer et battre les boules de poil ennemies puis de leur asséner le coup de grâce avec des « finish him » dépendants de l'arme utilisée. La gestion de la caméra n'est pas des plus agréables, mal placée, la vue est souvent obstruée. Le contrôle de Naughty est peu précis lorsque l'on combat. Passées les deux premières missions, vous aurez vite l'impression de déjà vu. Pas de quoi casser trois pattes à un ourson donc. Ne soyons pas trop sévères,  l'un des points positifs réside dans la possibilité d'adopter à souhait la façon de réaliser la mission.  D'une part, une approche discrète d'infiltration dans laquelle vous pouvez saboter la voiture ou les téléphones pour éviter que les bisounours ne s'échappent ou n'appellent du renfort. D'ailleurs de nombreux appareils (disjoncteurs, barbecues, toilettes, éviers, etc.) peuvent être détériorés pour attirer un ours à l'écart dans le but de le terroriser et lui faire sa fête. Deuxième option, l'approche violente. Vous tuez direct tout ce qui bouge mais difficile de gérer l'arrivée de renforts et l'évasion de certains. L'important étant de diversifier les méthodes pour marquer un maximum de points. Vous pourrez ainsi comparer vos meilleurs scores avec l'ensemble des joueurs de Naughty Bear grâce à un classement en ligne. Pour corser l'affaire, vous aurez différents niveaux de challenge à respecter : tuer tous vos congénères,...  en évitant toute blessure de Naughty,... dans un délai limité,... ou même en n'utilisant que des pièges et stratagèmes.  La difficulté rendra ces défis attrayants mais fait perdre au jeu son côté fun d'autant qu'on recommence le niveau depuis le début en cas d'échec.

On trouve du fun par ailleurs tant le côté décalé de Naughty Bear est très réussi. Les graphismes, qui n'ont rien d'exceptionnels, nous entraînent dans un monde plutôt bien pensé. Une île verdoyante au milieu de laquelle gambadent de gentils et mignons oursons, rien dans ce doux décor ne laisserait présager du carnage. On regrettera juste le manque de variété des graphismes dans cet univers qui marque d'autant plus la répétition du jeu. La bande son semble adéquate mais trop conventionnelle. La voix-off aussi niaise soit-elle, ajoute à l'ambiance bisounours.

Bref, Naughty Bear surfe simplement sur un concept : le décalage qui consiste à transformer en tueur machiavélique le plus mignon des oursons en peluche. Certains seront séduits et saliveront, d'autres laisseront filer un sourire et passeront leur chemin. Passé la surprise et l'engouement des premiers pas de Naughty, le jeu semble vite limité par un côté répétitif et un manque criant de moyens pour mettre en œuvre toutes les possibilités qu'offrait l'idée d'un Nounours Méchant comme Chucky en son temps. En gros, le scénario vous fera rire, vous achèterez le jeu, vous jouerez 3 missions, puis il finira sur une étagère à côté de la console ne ressortant à la rigueur que pour son mode multiplayer... Contrairement à d'autres jeux décalés à l'humour corrosif, Naughty Bear nous laisse sur notre faim malgré un pitch séduisant. Espérons qu'un prochain épisode saura corriger ces défauts majeurs.