6.5/10Thumb Wars - La guerre des pouces

/ Critique - écrit par Nicolas, le 27/12/2002
Notre verdict : 6.5/10 - L'Attaque Du Clone. (Fiche technique)

Tags : wars thumb pouces guerre dvd star pouce

S'il y avait des pouces dans l'espace, et qu'ils se prenaient la tête, ce serait...

LA GUERRE DES POUCES


Ne cherchez pas une quelconque sortie ciné antérieure, Thumb Wars (littéralement « Les Guerres Du Pouce ») passe directement de la case Production Américaine à la case DVD Zone 2. Comme son nom l'indique si clairement, Star Wars est une nouvelle fois dans la ligne de mire, passé à la moulinette par le réalisateur Steve Oedekerk pour condenser un film de deux heures en une trentaine de minutes délirantes. La particularité (si... particulière...) de Oedekerk est de constituer intégralement son casting avec... des pouces. Des pouces grimés et modifiés numériquement pour les doter d'un visage et d'expressions faciales. Une idée saugrenue au service d'une parodie comme seul un américain déjanté pouvait l'imaginer.
La saga des pouces n'en ai néanmoins pas à son premier coup d'essai, puisque Steve Oedekerk s'est déjà par le passé intéressé à d'autres figures du cinéma, comme Le Parrain (The GodThumb), Titanic (Thumbtanic), Batman (Bathumb), et quelques autres, malheureusement encore inédits en France. Une déception peut-être pas éternelle, puisque Warner Vision aurait projeté de suivre le mouvement en éditant Thumbtanic. A suivre donc, mais concentrons-nous sur le moment présent.


C'est un époque de grands troubles dans l'univers. Utilisant le côté crado du pouvoir du Pouce, l'empirepouce a pris le contrôle de Sachmout, dans la région de Lagneuse. Les combattants de la Poucebellion se sont retranchés dans leur base secrète.
L'empirepouce construit une arme vachement dangereuse, et suffisamment puissante pour détruire un tas de trucs.
Si la Poucebellion arrive à détruire cette arme vachement dangereuse, elle gagnera, et le bon côté du Pouce régnera. Si elle n'y arrive pas, il n'y aura pas de suite. Qui dit pas de suite, dit pas de merchandising, pas de fans clubs, pas de mecs zarby aux conventions, ceux qu'ont beaucoup de temps libre et aucune intention de sortir avec des meufs.
La victoire est impérative !


Voilà. A la vue de ce texte introductif, les réactions peuvent être diverses : « C'est quoi c'truc.. ? », « Mon dieu », « J'ai rien compris », etc. Des sentiments qui sont encore loin de ce que provoquera la suite.
Tout est absolument centré sur le pouce. C'est à dire les décors, les vaisseaux, les robots, et les êtres humains. Techniquement, un Destroyer Stellaire devient une grande main de fer, les Tie Fighter se transforment en Fist Fighter (des gros poings), l'Etoile Noire n'est qu'un gros bout de doigt flanqué d'un ongle gigantesque, etc... Effets spéciaux numériques et reconstitution précise des décors sont de la partie, d'une beauté visuelle et d'un souci du détail qui forcent l'admiration (en dehors de quelques incrustations grosses comme un sumotori). Effort particulier également sur les costumes, dans l'ensemble corrects pour des pouces, notamment le casque « Dé à coudre » de Vador.
La vidéo a commencé depuis deux minutes, et le premier personnage apparaît enfin à l'écran, un des soldats de la Poucebellion hurlant à qui veut l'entendre que le vaisseau de la princesse vient d'être touché. Et c'est... un pouce. Un doigt en costume, avec des yeux et une bouche humaine déformés par ordinateur et ajoutés précisément sur le bout de peau. Ouch. On pouvait s'attendre à des espèces de marionnettes, une petite décoration ridicule, mais pas à ces visages difformes de demeurés profonds. La palme revenant à Chewbacca (me souvient plus de son nom dans le film), un gros doigt poilu agrafé d'un horrible sourire (et qui n'arrête pas de beugler !).
Malgré le caractère singulier que peut avoir la saga des pouces, Steve Oedekerk a néanmoins réalisé quelques films « normaux », comme les Professeurs Foldingues, ou encore Ace Ventura en Afrique. Caractéristiques de ces deux films : un humour bien gras, et un attrait pour les gags stupides. Véritable parodie, Thumbwars n'échappe à la règle : quelques gags sont lourds, très lourds, et d'autres tombent un peu à plat. En contre-partie, d'autres font mouche avec une étonnante précision, surtout quand le scénario démolit un peu Star Wars : des pouces s'extasiant de la stupidité de l'empirepouce qui a prévu un bouton d'autodestruction du Pouce Noir, Luke transformé en adolescent pré-pubère un peu neuneu, ou les réflexions intelligentes mais malheureusement un peu tardives de certains personnages dans le feu de l'action. Croyez-moi, je m'efforce de ne pas révéler les scènes clés du film, car une visionnage vaut le coup, au moins une fois...
Thumb Wars est une petite curiosité agréable, idéale pour tous les amoureux de Star Wars et pour les indulgents qui peuvent tolérer voire apprécier le côté obscur de l'humour de Steve Oedekerk. La VF est présente, plus que correcte, mais le film prend une toute autre mesure en Version Originale, principalement au niveau des noms saugrenus difficilement traduisibles dans la langue de Lagaf'. 5utre le fait que Thumb Wars est un produit certes sympatoche mais qui ne plaira pas à tout le monde, un gros défaut : la durée, très/trop courte (30 Mn) par rapport au prix du DVD (15 euros).