Lofofora - Interview

/ Interview - écrit par Emeric, le 11/07/2003

Tags : album lofofora rires groupe reuno musique rock

Lofofora est passé par le festival L'herbe en zik de Besançon, Krinein aussi, voici le résultat d'une discussion intéressante avec Phil, un pilier de Lofofora.

Krinein : En plein été, c'est la période des festivals, vous appréciez ces événements ?
Phil : Nous, ça nous plaît bien de jouer déjà là où on nous demande. Ca faisait un petit bout de temps qu'on n'avait pas joué ici à Bezak ; on y est venu deux fois.

A peu près cinq ans séparent Dur comme fer du Fond et la forme, avec entre un live et un album de reprises mais aussi et surtout le départ d'Edgard et Pharid, est-ce que Lofo s'est senti menacé ?
P : Lorsque Pharid nous a dit qu'il souhaitait partir, on a mis tout à plat, on s'est remis en cause, la seule chose qui était sûre, c'est que l'on ne voulait pas arrêter, on faisait confiance à l'avenir et on allait trouver la personne pour le remplacer le plus vite possible.

Comment s'est passé le recrutement ?
P : C'est Pharid qui a passé le relais à Daniel avec qui je jouais avant dans Noxious Enjoyment [album sorti en Octobre dernier], un groupe de métal hardcore. Certaines affinités s'étaient créées, et puis on lui a proposé de nous rejoindre car il avait le profil, l'esprit, tout ce qu'il fallait pour nous séduire et pour avoir envie de bosser. Peu de temps après c'est Edgard qui est parti, là, d'un coup de baguette magique, Pierre est arrivé ; du jour au lendemain. On avait besoin de quelqu'un qui cartonne et qui apprenne les morceaux rapidement. Il a abattu un travail phénoménal en 4-5 jours. Et puis au niveau de l'état d'esprit surtout, ça a collé tout de suite.

Y a-t-il des nouveautés de prévues ? Je pense à un second album live ou bien un DVD ?
P : Un DVD est prévu pour l'année prochaine, une partie retracera les débuts de Lofo, avec des images prises au tout début. Et puis également des concerts de cette tournée qui est filmée, avec aussi l'enregistrement live à la Cigale à Paris

On a pu vous apercevoir dans Top of the pop sur France 2, c'est une drôle de surprise.
P : Ecoute, on nous a proposé ce truc là mais on ne savait même pas qu'on allait y rentrer. Le principe, c'est que ce sont les meilleures ventes de la semaine, donc que tu le veuilles ou non, tu ne choisis pas d'y rentrer. Ensuite tu décides d'y aller ou pas. Nous on était prêt à le faire. Au niveau de notre identité, de ce que l'on fait, on n'a plus rien à prouver, les gens nous connaissent. On avait envie d'aller représenter le métal à la télé car on en voit jamais, ça nous a fait plaisir d'arriver juste devant Jennifer Lopez.

Et sur le plateau, ça s'est bien déroulé ?
P : On a bien rigolé...

Que penses-tu de la nouvelle tendance rock-métal en France ?
P : Ce que l'on appelle le néo-métal, une musique engendrée par des groupes comme Korn, Deftones... Nous on est plus dans un esprit "mélange" de tous les genres, punk, rock-métal que l'on ressort à notre sauce. Mais à côté de ça, je pense qu'il va y avoir un gros retour au punk-rock et au hardcore pur et dur. C'est une bonne chose, ça élargit le paysage rock français.

Est-ce que vous suivez certains groupes de plus près ?
P : Pas spécialement, mais on les croise en tournée. Par exemple AqME, ils commencent à bien marcher, on connait aussi les Watcha qui sont un peu plus vieux.

Est-ce que cela nous vous donne pas des idées de duo ?
P : A voir...

Vous faites partie des groupes dits "engagés", malheureusement il y a toujours des injustices à dénoncer.
P : Notre musique, c'est notre moyen d'expression, d'ouvrir notre gueule, mais on est pas pour autant engagé ; ensuite on parle des choses qui nous préoccupent, qu'on ressent. Puis on nous a demandé de venir jouer au zénith pour une journée contre la guerre, on ne s'est pas posé de question...
Mais est-ce pour autant le meilleur moyen d'agir, pas seulement en tout cas. On serait peut-être plus efficace à faire des actions directes, on fait ce que l'on peut à notre niveau. Chacun peut combattre à sa façon ce fascisme mondial en surveillant ce qu'il achète, consomme et regarde.
Y a une cinquantaine d'années, il y avait un certain Adolf Hitler qui a fait les choses qu'on sait et là on a une espèce d'Adolf Hitler moderne américain et qui a un pass pour circuler librement dans toute la planète. Il contrôle pas mal de choses.