4/10Overclocked - Thérapie de choc - Test

/ Critique - écrit par EvilPNMI, le 26/03/2008
Notre verdict : 4/10 - Cerveau en surchauffe (Fiche technique)

Tags : jeux overclocked aventure therapie video histoire choc

"Lourdes, vos paupières sont lourdes... Vous dormez profondément... Hé vous dormez profondément normalement !"

David McNamara, psychiatre hypnotiseur

David McNamara est psychiatre, et a mis au point une méthode d'hypnose pour faire remonter les souvenirs de ses patients à la surface. Cinq jeunes gens sont retrouvés nus, amnésiques et armés dans les rues de New-York et le Doc est dépéché sur place afin de découvrir ce qu'il s'est passé.

Séquence
Séquence "à la 24" pour les flashbacks
Sur ce pitch relativement passe-partout et une introduction dont le style est emprunté à Seven, nous entrons donc dans la peau du psychiatre, fraîchement débarqué de Washington à l'hôtel Skyline à New-York. Premiers pas pour découvrir les fondamentaux de ce point'n'click, l'interface intuitive et simple : inventaire en bas (un simple clic gauche pour interagir avec les objets, dont l'indispensable PDA tout neuf du Doc), en haut les dialogues et pensées du personnage, et au centre les différents décors et votre personnage qui évoluera dedans en cherchant indices et actions à accomplir.

Le PDA donc, sert à enregistrer leséances avec les patients (cela a son agaçante importance), à recevoir messages et coups de fil, et enfin sert de dictaphone pour David, qui enregistre chaque soir le bilan de sa journée (vous avez donc un rappel vocal de ce que vous faisiez si vous sauvegardez à ce moment-là et reprenez votre partie plus tard).

Mais où pourrais-je bien cliquer ?
Mais où pourrais-je bien cliquer ?
Le système de recherche et de réflexion des point'n'click traditionnels est totalement plombé par l'ajout d'une « aide » qui facilite beaucoup trop les choses. Une simple pression sur la barre espace, et tous les éléments cliquables apparaissent à l'écran. Ce n'est pas grand chose, mais cela gâche une bonne partie de la découverte du faible nombre de décors à votre disposition. En effet, contrairement à un Runaway ou un Syberia dans lesquels on voit du pays, ici vous ne verrez qu'une poignée d'endroits différents, parmi lesquels l'hôtel, l'hôpital, le ferry et un mystérieux camp militaire désaffecté.

Lors des séances d'hypnose, vous aurez souvent besoin de raviver la mémoire des patients, soit par une énigme simple (un objet à apporter dans leur cellule), soit par l'écoute d'un enregistrement d'un autre patient. C'est souvent la deuxième solution qui servira, et il est parfois pénible de trouver le bon enregistrement à lancer via le PDA, ou le bon patient à interroger. Une fois que le Doc estime l'enregistrement intéressant, il émettra un petit « Hum », et hypnotisera le patient. Vous incarnerez alors le patient interrogé dans un flashback qui vous proposera d'en savoir un peu plus (ou pas) sur ce qui s'est passé.

Overclocked vous fera suivre une double intrigue, tout d'abord celle qui amène David McNamara à New-York, les cinq ados devenus psychotiques et amnésiques, enfermés à l'hôpital de Staten Island (ambiance glauque et louche garantie) ; puis les problèmes personnels du personnage principal, classiques et sur lesquels vous n'aurez aucune prise.

L'intrigue est très sympathique quoique bourrée de clichés, et se laisse suivre aussi facilement qu'un film d'action bourré à la testostérone. Si les dialogues et les doublages qui servent cette intrigue sont bons, elle est malheureusement largement desservie par le manque de vie des personnages et la raideur de leur animation. Les protagonistes ont tous des têtes au regard fixe de pantins à un spectacle de Guignol, sans parler de leur posture absolument pas crédibles. Par exemple, il arrive à David de s'emporter, et son attitude est tellement en inadéquation avec ce qu'il dit qu'on en est surpris. Ce manque de « réalité » des personnages est particulièrement palpable lors des discussions entre les cinq ados.

Evidemment ça parle boutique...
Evidemment ça parle boutique...
Certains dialogues s'enchaînent également assez mal, laissant des pauses parfois un peu trop longues entre deux interventions. L'ambiance musicale ne parvient d'ailleurs pas à combler ces vides, étant particulièrement absente, excepté lors des scènes de flashbacks et de quelques séquences à intensité dramatique. L'ambiance sonore n'est pas en reste, étant particulièrement morne également (de toutes façons il pleut tout le temps à New-York). Silence de mort dans l'hôtel ou l'hopital, et dans les rues, à part le bruit de la pluie, vous n'entendrez pas grand-chose. On se demande si tout le monde n'est pas parti en week-end prolongé. Les trottoirs new-yorkais sont tellement vides que les efforts faits pour donner un peu de vie au décor sont vains (comprendre par là un péquin assis à attendre son bus ou une femme qui lit le journal), à part les protagonistes avec lesquels on peut interagir, on ne voit pas grand monde.

Enfin le coeur de ce style de jeu, les énigmes, sont relativement faciles, et peu d'entre elles vous prendront plus d'un quart d'heure de réflexion. De plus elles sont d'un classicisme à toute épreuve : digicode avec indice fourni, objet à subtiliser et donc attention de son gardien à détourner, radio à réparer... Pas de quoi s'occuper plus d'un week-end, le jeu se terminant rapidement (à peine une dizaine d'heures pour un habitué, peut-être une quinzaine pour un novice).

Pour finir, Overclocked vous propose de suivre une histoire sans prises de tête et avec quelques rebondissements assez bien vus, et chaque fin de chapitre donne envie de voir ce qui se passe ensuite. Dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur, ce jeu aurait pu se hisser auprès des références du genre sans rougir, avec un petit peu plus d'efforts.