8/10Pokémon - Version Blanche - Test

/ Critique - écrit par Canette Ultra et Nicolas, le 09/03/2011
Notre verdict : 8/10 - Catch us if you can (Fiche technique)

Tags : pokemon version blanche nintendo test combats jeux

Le Pokémon nouveau se révèle être un excellent cru qui ne fera certainement pas changer d'avis les allergiques, mais contentera certainement tous les autres. Attrapez-les tous !

L’une des chansons du dessin animé (celle de la version Johto) nous braillait « Le monde change c'est fou, et reste le même malgré tout ». Nulle autre phrase ne pourrait mieux définir cette nouvelle version de Pokémon, malgré sa phrase d’accroche pour le coup très arrogante : « Oubliez tout ce que vous savez ». Inutile de chercher à siphonner votre mémoire pour repartir de zéro, Pokémon cinquième génération demeure un illustre représentant de la franchise, basé sur les mêmes concepts et les mêmes bases que précédemment. Ce qui va faire la différence, c’est qu’il transcende son gameplay au point de nous obliger à vous affirmer que la version noire / blanche est certainement la plus aboutie de toutes.

Pokémon - Version Blanche - Test
Unys, le nouveau territoire ! "je vois ma maison" !Tout commence pour vous assez classiquement : vous êtes un jeune garçon/fille et en compagnie de vos meilleurs amis Bianca et Tcheren, vous allez choisir votre premier Pokémon et faire vos premiers pas dans le monde d’Unys. Très vite, mystères et aventures vont venir croiser votre route. Ainsi, la « terrible » Team Plasma vient jouer les troubles fêtes à l’instar de la Team Rocket bien connue des amateurs de la série. Leur but est simple en apparence : la libération des Pokémons du joug humain. Cependant, leurs intentions sont ambigües puisqu’ils attaquent sans arrêt les populations et maltraitent les monstres de poche (pour leur bien). De plus, le mystérieux « N » persistera à croiser votre route afin de démontrer le lien presque mystique qui relie dresseur et Pokémon, dans lequel les pokéballs sont des instruments dérisoires et autres choses métaphysiques. L’histoire commence ainsi, mais elle va s’enrichir au fur et à mesure de la progression et sera le prétexte idéal pour explorer le monde et combattre. Par ailleurs, il est appréciable de constater que l’histoire est moins enfantine qu’auparavant. Certes, nous sommes toujours entourés de gentils habitants, de gentils Pokémon et tout le monde est beau mais nous sommes un cran au dessus des épisodes précédents du point de vue de la maturité.
Nicolas : "Dans l'idée, cela reste assez naïf, surtout certains dialogues. L'effort est néanmoins notable, mais j'aurais préféré un peu plus de subtilité, la Team Plasma agit vraiment comme des terroristes et des crétins."
Canette : "Rien de neuf sous le soleil, les fans ne seront pas perdus et les parents seront rassurés. Cependant, la saga évolue dans le bon sens en proposant des idées moins "cucul" !"



Pokémon - Version Blanche - Test
"Le feu ça brûle" (chanson célèbre)
Côté gameplay, nous restons dans le classique, votre avatar se déplace à la croix et si certaines fonctionnalités peuvent se faire au stylet, comme la gestion de votre inventaire et de vos monstres, vous pouvez tout à fait laisser l’instrument dans son rangement. Les déplacements ou les choix à faire se font tous sans accrocs et il n’y aura pas de réflexes à avoir car nous ne sommes pas dans un jeu de plateforme. Libre à vous de regarder la télé ou de finir votre café puisque votre dresseur n’attend que vous pour vivre. Vous l’aurez compris, les combats sont toujours au tour par tour et si les "un contre un" demeurent inchangés, vous pourrez participer à des "deux contre deux" voire à des combats en trio. Ces derniers obéissent à deux grands principes : le combat de front ou le combat rotatif. Dans le premier, vous pourrez vous acharner à trois sur le même Pokémon ou encore déployer des techniques de zones. Naturellement, si le monstre du milieu peut toucher tout le monde, ceux des côtés ne peuvent toucher que deux des trois opposants. Pour le second type d’affrontement, seul le Pokémon du centre peut combattre, les autres devront attendre leur tour. Ainsi le jeu parvient à enrichir un gameplay déjà solide en proposant des affrontements riches et variés.
Nicolas : "Tout le sel du jeu sera de se créer une équipe pouvant faire face à toute éventualité, et ensuite de jongler avec vos différents monstres pendant un combat. Facile ? Pas vraiment, il y a beaucoup de types à connaître."
Canette : "Si l'idée des éléments paraît simpliste, se bâtir une équipe complète et efficace est autre chose, surtout que vos Pokémons ne peuvent pas avoir plus de quatre capacités".

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DR.
Tout en continuant à s’appuyer sur ses acquis, Pokémon version noire / blanche marie la 3D bienheureuse à la 2D des ancêtres. On est assez loin de ce que la DS peut nous fournir en termes de rendu graphique, mais le jeu n’a pas cherché à nous en mettre plein les mirettes, en accord avec sa volonté de concilier le passé et le futur. Nous nous retrouvons alors avec une charte graphique très similaire aux précédents jeux Pokémon, avec des animations assez minimalistes et de bons gros pixels lors des gros plans sur les bestioles. Néanmoins, l’apport de la 3D se fait ressentir à de nombreux moments, les développeurs s’accordant quelques effets de style assez sympathiques dans l’idée. Un exemple mineur : la caméra tourne un petit peu lorsque le personnage entre dans un bâtiment vu de côté. En marge de ce détail technique, il est facile de garder à l’esprit quelques moments de voltige bien plus forts visuellement, comme la traversée du pont de Sagiciel (la caméra virevolte sans cesse) ou la visite de la ville de Volucité. Cette dernière nous amène à croiser une population très dense qui confère un peu de vie à cet échafaudage de pixels. Pourquoi ne pas faire un peu la queue pour s’offrir une glace, d’ailleurs ? Peut-être que ces quelques grammes de sucreries font la différence…
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"Alors, tu t'effeuilles" ?
La musique n’évolue guère, mais demeure assez entraînante et loin d’être médiocre, à l’inverse de certains bruitages un peu cheap.
L’interface, elle, continue d'être accessible et fonctionnelle. Les objets sont rangés par catégorie dans des trousses distinctes, ce qui nous permet de séparer efficacement les soins, les bonus, et les CT (= compétences de pokémons). En combat, c’est encore plus simple, le jeu classe tout votre armada en quatre catégories permettant de différencier en un coup d’œil les soins de vie et les soins de statut. Le reste des actions disponibles en combat font dans le classicisme le plus total et le plus pertinent, permettant d’attaquer, de fuir, ou de changer de pokémons en combat. Autre petite surprise, peut-être plus subjective, les dialogues semblent défiler un peu plus vite que par le passé (surtout si vous réglez l’option au maximum), ce qui nous mènera à faire quelques erreurs de manipulation : à force de marteler le bouton en croyant pouvoir faire défiler les phrases plus vite, il est fréquent de répondre involontairement à une question posée par l’interlocuteur. Ne soyez pas pressés, le défilement est suffisamment rapide pour que l’on puisse lire sans avoir l’impression de perdre son temps !
Nicolas
 : "Volucité est assez surprenante, mais si techniquement on a déjà pu voir beaucoup plus expansif. C'est en tout cas une très bonne chose d'avoir voulu donner un peu d'épaisseur à l'univers et à l'environnement."
Canette :
"Les décors m'ont agréablement surpris par leurs couleurs et des petites attentions comme un reflet dans l'eau ou un éclat de soleil."


DR.
S’attaquer à la partie en ligne sans préparation étant ardu, il faudra prendre le temps de lire le manuel du jeu pour être conscient de ce que l’on peut faire avec la connectivité multiple du jeu. Celle-ci prend place dans une interface baptisée C-Gear, qui permettra de gérer l’infrarouge, les connexions sans fil, et l’accès internet (CWF Nintendo).
A la manière du Street Pass de la Nintendo 3DS, il est par exemple possible de laisser sa console en veille et de récupérer des données d’autres utilisateurs croisés – ce qui implique qu’ils laissent également leur console allumée avec le jeu lancé et les fonctionnalités en ligne activées, ce n’est pas gagné. Dans les faits, il s’agira juste de collecter des éléments d’enquêtes, comme la version de l’utilisateur, son temps de jeu, son pokémon de départ, mais également des données plus personnelles comme son sexe ou sa profession. La gestion de la communication avec ses amis fait également un bond en avant en proposant de tchatter plus ou moins en direct via le Vokit – les possesseurs de DSi et de DS XL pourront même utiliser la vidéo et gribouiller affectueusement sur les tronches des copains.
Le Heylink se révèle enthousiasmant sur le papier, mais au final un peu décevant. Impossible de ne pas le comparer au mode coopératif de Dragon Quest IX, qui nous permettait réellement de prendre part à l’aventure principale d’un joueur. Ici, il s’agira de réaliser quelques quêtes dans l’espoir de glaner quelques récompenses.
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"je suis sûr que tu n'es pas blanc
comme neige, toi !"
Mais le point central de cet aspect du jeu sera certainement les nombreux Centres Pokémon répartis sur la carte du monde, qui vont vous permettre de rencontrer des joueurs sur internet, de les affronter, ou d’échanger avec eux. S’il n’est pas nécessaire de s’acharner sur cette partie dans un premier temps, le jeu en ligne devient une extension très agréable une fois l’aventure principale terminée – pour peu que l’on ne soit pas enivré par l’idée de compléter entièrement le pokédex en récupérant ces foutus pokémons légendaires.
Il va être plus difficile de parler du Pokemon Global Link, qui était apparemment en maintenance technique lors des quelques tentatives de connexion. Dans l’idée, on pourra à travers cette plate-forme communautaire consulter des fiches de joueurs, des classements, entrer dans les rêves de ses propres pokémons via quelques petits jeux flash. Gageons que l’instabilité de la plate-forme aura disparue d’ici quelques temps…
Nicolas
 : "J'ai essayé de laisser ma console allumée pendant les trajets en transports en communs, et en une semaine je n'ai croisé personne avec le jeu. Je me demande bien quel genre de personne va utiliser cette fonctionnalité, à terme..."
Canette :
"Après des heures à chercher le dresseur ami, j'ai désespéré. Cependant, le mode online n'étant pas super clair, j'aurais sûrement échoué à entrer en contact."

Cette nouvelle génération de Pokémon parvient à réaliser l’exploit de perpétuer la franchise en l’améliorant. Après tant d’années, il est facile de croire que le tour de la question a été fait, mais au-delà, d’un simple changement de nom, nous sommes en face d’un jeu solide qui a de quoi tenir en haleine les vieux briscards comme les néophytes. Avec la sortie prochaine de la 3DS, il est logique de penser que l’épisode suivant sera dédié à la nouvelle console. Nous pourrons dès lors profiter d’un jeu riche sur le fond mais également sur la forme.

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Tout est bon dans le Gruikui !