6/10Resident Evil 6 - Test

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 11/10/2012
Notre verdict : 6/10 - Resexpendables Evil (Fiche technique)

Tags : resident evil test xbox action capcom one

Resident Evil 6 est sorti et n’en finit pas de faire parler de lui. Avant de parler test, il convient de faire notre petit pitch sur le jeu et la saga en elle-même. Le jeu : d’emblée, on peut dire que Capcom a bien compris que les temps ont changé. Faire enquêter des gus pour trouver des laboratoires secrets et découvrir des virus, c’est un peu « déjà-vu ». Le joueur et le personnage savent ce qui les attendent après cinq épisodes et plusieurs jeux attenants. De plus, les joueurs et les consoles ont évolué. Un membre des forces spéciales qui va au ralenti et ne sait pas tirer et bouger en même temps, ça ne passe plus. Les joueurs, de plus, s’attendent à pouvoir se défendre un minimum. Capcom les a entendu et avance vers ce chemin. L’action au détriment de la saga et de la survie ? Pas si sûr mais nous y reviendrons. Ce chemin, en tout cas, est également celui emprunté par d’autres séries comme Dead Space. De façon plus générale, quand on connaît le succès de série comme Gears of War, les développeurs savent que l’action et le côté blockbuster à la Call of Duty sont des facteurs de séduction. Place à l’action donc, en espérant toutefois que l’esprit de la série ne se perde pas trop en cours de route car si Resident Evil (RE pour les intimes) est populaire, c’est également pour son atmosphère, ses personnages charismatiques qui ont su marqué l’espace vidéo-ludique et même au-delà, comme les livres ou même les films (ceux d’animation ou les très discutables films avec Milla Jovovitch).

Resident Evil 6 - Test
Tout le monde est là, je crois que tout le monde est là !
Si vous pensiez que les histoires de virus mutants et de monstres géants étaient derrière vous, vous vous trompiez. On n’arrête pas le progrès et un complot encore plus grand se trame. C’est ainsi que le jeu vous propose de suivre les pérégrinations de  plusieurs personnages à travers quatre grandes intrigues qui se recoupent afin de donner au joueur une meilleur lecture de l’ensemble. Ainsi, vous avez le groupe des poissards composé de Leon Kennedy et Helena. Si Helena n’est pas aussi emblématique que son confrère, elle partage avec Léon son petit côté "vie de merde". En effet, les fans le savent, Leon a la manie de se retrouver au milieu de plans foireux, dans des villes paumées envahies d’infectés. Il ne perd pas de sa superbe et le groupe possède une classe indéniable. Dans le jeu, nous les suivons dans des séquences oscillant entre l’esprit de Resident Evil 2 (la ville dévastée) et d’Uncharted (les temples et ses pièges). Un scénario plutôt sympa donc même si certains passages du chapitre 4 seront moins prenant la faute à ce satané brouillard.

Resident Evil 6 - Test
You have balls ! I like balls !
Le groupe suivant, c’est le genre : « on ne choisit pas sa famille ». Sherry Birkin et Jake Muller n’ont pas choisi d’avoir un père fan de virus et ils combattent cet héritage à travers le monde. L’alchimie fonctionne grâce à Jake, cynique tout en possédant ce « je ne sais quoi » d’héroïque. Si le premier chapitre sera un peu longuet, il se rattrape grâce à son hommage où l’Ustanak joue les Némésis. Le troisième groupe est celui que Nicolas appréciera puisque c’est le groupe « couilles ». Chris Redfield et son Lieutenant Piers font dans le viril, le brut de décoffrage, l’horreur de la guerre et tout le reste. En Piers, j’avais l’impression de voir Liam Hemsworth rejoindre le groupe de Stallone dans The Expendables 2. Enfin, si vous survivez à toutes ces histoires, vous débloquez Ada Wong. La belle espionne se la joue solo avec toute une panoplie de gadgets à faire pâlir James Bond. Cependant, le chapitre un d’Ada ne sera pas le plus passionnant, la faute à ces couloirs étriqués qui rendent l’action brouillonne. On appréciera toutefois l’eau sur son pantalon en cuir …

Resident Evil 6 - Test
Le roi Léon !
Dans RE6, vous en avez pour votre argent niveau intrigues même si certaines scènes se croisent (surtout sur les derniers chapitres). Cependant, on appréciera le degré de lecture proposé. On regrette juste que les graphismes ne suivent pas forcément cette exigence ou le niveau des cinématiques. Ce nouvel opus ne brille effectivement pas par sa beauté. Si j’ai aimé les séquences de foules, j’ai pleuré devant l’infâme brouillard lors d’une attaque d’une ville Chinoise ou encore la pauvreté des textures dans la plupart des niveaux. C’est dommage, d’autant que le jeu est fait pour vous garder sur un rail. Cela limite donc les interactions à prévoir. Si j’étais mauvaise langue, je comparerai certains passages avec Quantum Theory. La bande son et les voix parviennent à remonter le niveau mais il faudra adhérer à certaines musiques comme celles qui entourent Chris. Ces dernières jouent presque la carte du pastiche de film d’action mais on a des couilles ou on n’en a pas.

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Non, je n'ai pas tatoué le plan du niveau sur mon corps !
Là où RE6 parvient à remonter le niveau pour un Resident Evil, c’est sur le gameplay. On a ENFIN l’impression de contrôler un soldat d’élite. Même si la roulade n’est pas optimisé ou que votre personnage puisse garde 250 kilos d’équipement, on note le soin apporté à cet aspect du jeu. À vous les glissades, les fusillades en règle et autres coups de pied retournés. De plus, même si cela n’est pas toujours au top, on apprécie les petites attentions pour varier les plaisirs comme les courses poursuites en moto, les avions ou encore séquences d’acrobatie. On regrettera par contre certaines séquences dite QTE où votre personnage va devoir ramper ou s’agripper péniblement dans un décor morne. Pour un Resident Evil, on peut dire que c’est un grand pas en avant.

Resident Evil 6 - Test
Après la grippe aviaire, le C-Virus !
Cet opus joue la carte de l’action et l’assume. Les puristes diront que Capcom mâche trop le travail en fléchant la moindre recherche d’indice mais le but n’est plus de ramasser des pièces de puzzle pour ouvrir le laboratoire secret façon Sydney Fox. Ici, c’est la guerre, la lutte pour la survie de l’humanité. Alors, c’est peut-être redondant mais le côté tout explose et je botte des culs, ça séduit toujours, surtout que vous avez du pain sur la planche. Par exemple, juste pour faire le scénario selon chaque intrigue, il faudrait y consacrer près de vingt heures. Et encore, je n’ai pas glandouillé comme à mon habitude. Si vous êtes un fou furieux, vous pouvez même refaire chaque intrigue selon le point de vue de l’autre personnage (Helena, si vous avez joué Leon par exemple).

Resident Evil 6 - Test
Chris en kit main libre !
RE6
parvient donc à accrocher l’amateur d’action si ce dernier est fan de la série. Les autres pourraient être rebutés à cause de la répétition. En tout cas, malgré l’action à outrance, chaque chapitre intègre de façon plus ou moins prononcé un léger sentiment d’angoisse (si vous jouez seul). Même chez Chris, qui la joue viril, on ressent le poids psychologique qui pèse sur le héros tandis que le manque de munition vous poursuit tout au long de vos échauffourées avec les différentes créatures. Sur ce point là, le savoir faire de Capcom est indéniable et on se dit que les développeurs sont bien torturés pour imaginer de tels monstres.

Resident Evil 6 - Test
La survie n'exclut pas d'être coquette !
Le mode coop est de la partie et relance l’intérêt du jeu. En effet, sauf pour Ada, vivre l’action avec un camarade est un bon moyen de partager un moment de délire. On perd le peu d’angoisse généré par le titre mais c’est toujours sympathique de défourailler à deux. Pour ceux qui veulent d’autres modes de jeu, RE6 est plutôt avare. Le mode survie est plutôt triste de part son habillage minimaliste et le mode mercenaire est une plaie si vous incarnez un zombie lambda. Les mutants infectés ou J’Avos sont plus rigolos mais cela ne sauve pas tellement l’intérêt de ce mode. Néanmoins, Capcom a prévu d’ajouter des modes de jeu prochainement, les joies des DLC… On note également, l’ajout des « munitions illimitées » qui est une bonne idée pour le quidam peu exigeant. Mais je vous encourage à ne pas activer cette option si vous désirez pleinement profiter du jeu. C’est ainsi que j’ai affronté au couteau le boss final lors de la campagne de Chris. Un vrai moment de bravoure. Il faut en avoir une sacré paire dans le pantalon pour sortir un couteau devant cette bestiole.

RE6 est en conclusion un titre qui est loin de l’image des premiers épisodes. Les nostalgiques vont râler mais les temps changent n’est-ce pas ? Nous avons donc un jeu d’action plutôt sympathique si vous aimez les personnages charismatiques et que vous décidez de passer outre les limites techniques qui viennent gâcher un peu la fête.

Resident Evil 6 - Test
Il va falloir un bon dermato pour soigner ça !