4.5/10Secret Files : Tunguska - Test

/ Critique - écrit par Islara, le 27/12/2008
Notre verdict : 4.5/10 - 0-Files. (Fiche technique)

Tags : secret files nintendo tunguska video test switch

Une excellente adaptation d'un jeu point'n click néanmoins inodore, incolore et sans saveur, qui ne dépasse même pas les 10H. Une grande déception.

Il était une fois une console dotée d'un écran tactile appelée la DS. Sortie en mars 2005, ce n'est que le 23 novembre 2007 avec Runaway 2, que les professionnels du jeu vidéo tentèrent l'exploit technique, compte-tenu de la minuscule taille (au sens propre et informatique du terme) d'une cartouche DS, de lui adapter les jeux PC dits "point'n click". Aujourd'hui, la chose est entrée dans les mœurs et de nombreux jeux se lancent dans cette aventure. Ainsi en est-il de Secret Files : Tunguska. A l'inverse complet du bon pionnier que nous venons de citer, voici un mauvais jeu mais très bien adapté...

Mauvais jeu d'abord et surtout car les énigmes, d'une simplicité déconcertante, qui se résolvent trop souvent par coup de hasard, plongent le joueur dans un ennui très déplaisant. Privé de toute difficulté et de stimulation intellectuelle, il se laisse porter par l'histoire en espérant qu'elle, au moins, attisera son intérêt.

Quelles que soient mes paroles, ma tête ne bouge pas
Quelles que soient mes paroles,
ma tête ne bouge pas
Que nenni ! Celle-ci, bien trop courte (on n'arrive même pas à atteindre les 10H de jeu, chronomètre à l'appui ! Seul Another Code avait réussi ce triste record), souffre gravement d'un scénario sans rebondissements. Si l'idée de base apparaissait très alléchante, aucun coup de théâtre ne vient surprendre le joueur. Les évènements, trop prévisibles, sur fond de manichéisme, se déroulent platement. L'énième arrivée des extra-terrestres sur Terre via une catastrophe naturelle avait déjà été de nombreuses fois exploitée. De ce fait, même si l'incarnation de 2 personnages et leur interaction au cours du jeu relançaient un tant soit peu l'envie de jouer, il fallait plus qu'une petite saga familiale de la fille qui sauve son Papa pour que Secret Files sorte du lot. Les quelques pointes d'humour semées de ci de là n'arrivent pas à compenser cette fadeur, et encore moins l'insipidité des personnages, sans parler de la minable histoire d'amour qui est placardée sans finesse aucune.

L'ambiance graphique ou sonore aurait peut-être alors pu rattraper cette banalité générale mais le résultat est particulièrement mitigé : quelques beaux paysages se regardent avec un certain plaisir, mais les boîtes de dialogue avec les visages complètement figés et anguleux des personnages rebutent totalement la lecture et privent le jeu de tout caractère vivant, malgré les quelques sympathiques vidéos. Quant aux sons, si les bruitages sont, pour certains, bien réalisés, ils manquent totalement de travail de fond et bien trop d'éléments sont laissés à l'écart pour que le jeu bénéficie d'un vrai réalisme. On a même très souvent une sensation de grand vide en raison de la quasi-absence de musique : seules 3 malheureuses scènes ont eu la chance miraculeuse d'en être dotées !

Ah, les belles vidéos... !
Ah, les belles vidéos... !
Alors, heureusement, c'est avec soulagement, qu'on trouve finalement quelque chose à louer : la transposition sur DS. Car après tout, ce n'est point la faute de cette version DS si le jeu est mauvais. Or, le moins que l'on puisse dire est que  cette transposition est brillante : l'écran tactile, extrêmement précis, ne souffre aucunement des ratages de Runaway ; les déplacements d'images et des personnages sont limpides et dépourvus de tout bug ; un système de loupe permet, à l'instar de la surbrillance de Runaway, de vérifier qu'on n'a oublié aucun objet ; les voix sont claires et intelligibles ; les temps de chargements sont rapides ; les vidéos glissent avec légèreté sur l'écran tactile pour le plus grand plaisir de nos yeux (à noter que le codec est d'ailleurs le même que pour Runaway) ; un petit menu permet en prime de les visionner à nouveau à loisir.

Secret Files aura donc au moins servi à quelque chose : à démontrer que les jeux point'n click, jouables 100 % au stylet, ont trouvé un nouveau support totalement idoine. Nous n'en avions jamais douté.