3/10Shadowrun - Test

/ Critique - écrit par Fen-X, le 23/06/2007
Notre verdict : 3/10 - Le Live Anywhere fait une entrée plutôt difficile... (Fiche technique)

Tags : shadowrun test video returns jeux news rpg

Les FPS font débats, opposant le tandem clavier-souris et le paddle. Annoncé comme la relève de Counter-Strike, Shadowrun devrait arriver à concilier les deux camps.

Reprenant l'univers bien connu de certains rôlistes, Shadowrun nous permet d'endosser la peau d'un humain, d'un nain, d'un troll ou d'un elfe. Chacune de ces races possède ses propres spécifications, ainsi le choix se portera plus sur votre façon de jouer que vos affinités en matière d'aspect. L'humain sera porté sur une certaine polyvalence et une utilisation accrue de la technologie, le troll sera plus lent mais plus résistant et plus apte à porter des armes lourdes, le nain disposant d'aptitudes anti-magiques sera le préféré des amateurs de combat à courte distance, et les fillettes d'elfes préfèreront frapper en fourbe avant de fuir parce qu'ils se seront cassés un ongle.L'artefact, situé au centre, est la clé de la victoire.
L'artefact, situé au centre, est la clé de la victoire.

Les règles sont assez simples, et le déroulement d'une partie est très proche de Counter-Strike. Au début de la manche, on nous gratifie de quelques sous pour acheter armes, sorts, et aptitudes technologies, dans un catalogue assez peu fourni et commun. Niveau armes, on ne trouve que les grands classiques, de la mitrailleuse légère à la mitrailleuse lourde, en passant par le fusil sniper, le shotgun, le lance-roquettes et le katana. Seules 2 armes pourront être portées à la fois, et vous devrez vous séparer de l'une d'entre elles si vous en récupérez une sur un cadavre ennemi. Au niveau des sorts et des aptitudes technologiques, c'est un peu plus original, à défaut d'être beaucoup plus fourni. On trouvera les sorts de téléportation, de soin, de résurrection, un planeur, une supervision, et autres joyeusetés.

Les effets des sorts sauvent un peu la mise.
Les effets des sorts sauvent un peu la mise.
Puis on se jette dans l'arène, dans l'un des 3 modes de jeu : un Capture The Flag tout bête, où le drapeau est remplacé par un artefact ; un mode Raid, où l'une des équipes doit aller voler l'artefact de l'autre équipe qui doit alors défendre sa base ; et un mode Deathmatch. Pas de respawn, mais une capacité à ramener vos alliés à la vie si vous avez acheté l'aptitude. Les développeurs ont d'ailleurs pensé à compter les résurrections dans les statistiques de jeu, poussant les joueurs à aider leurs alliés au lieu de marcher dessus. Comme pour Counter-Strike, la manche se termine si l'une des deux équipes a été éradiquée bien sûr, et celle-ci est chronométrée.

On notera, avec la technologie de précision, la taille impressionnante de mon réticule.
La technologie de visée n'aide pas beaucoup.
La tactique et la précision qu'on a l'habitude de rencontrer dans ce genre de jeu laissent place à un immense bordel où on n'a pas vraiment l'impression de tout contrôler, la faute à une maniabilité très mal étudiée. Forcément, si on laissait les joueurs PC avec leurs contrôles habituels ils auraient un certain avantage sur les joueurs console (bon, ok, ils les auraient démonté, soyons clairs), il fallait donc réduire au maximum ces différences. Et ils n'y sont pas allés de main morte ! En ce qui concerne les armes, leur précision est radicalement réduite. Même à courte distance, il ne sera pas rare de vider un chargeur en ayant à peine entamé la longue barre de vie de son ennemi, surtout si on se balade avec une arme comme le shotgun dont l'utilité m'échappe encore, vu sa précision extrêmement faible quelle que soit la distance, on a plus vite fait de sortir le katana pour tuer son ennemi. Pour les sorts, s'ils sont équilibrés, leur puissance et la facilité avec laquelle on peut les placer (tous sont des effets de zone que l'on lance instantanément) ramèneraient presque les armes au second plan. Pour finir sur les mouvements, ils auraient difficilement pu être plus ralentis. Outre la course du personnage qui nous fait remercier la téléportation pour ne pas avoir à contourner un obstacle, les sauts donnent l'impression d'avoir un personnage sur coussin d'air.

Le sniper est loin d'être ultime dans ce jeu.
Le sniper est loin d'être ultime dans ce jeu.
Avec un fond aussi mauvais, la forme n'a même pas été soignée. Les modèles des personnages sont corrects, sans plus, et les cartes sont carrément laides. Elles sont petites, dépourvues de tout détail même au niveau des textures, et le level design est plus que discutable, mais est-ce important pour un jeu où les pouvoirs permettent d'esquiver toute contrainte imposée par le terrain ? Restent les effets des sorts qui sont assez réussis, ce qui sauve un peu la mise. Quant aux musiques, voix, et effets sonores, on a connu largement plus convaincant.

Le multijoueur met en avant l'arrivée du Live sur nos PC, en version Silver et Gold, l'une étant la version gratuite amputée de l'autre. Pour être franc, n'espérez pas jouer en vous limitant à la version Silver, il vous faudra payer l'équivalent du Xbox Live (de 7 euros par mois à 60 euros par an, selon la durée pour laquelle on va souscrire) pour profiter du jeu. En essayant la version Silver, je suis tombé sur 3 pauvres serveurs dédiés, dont 2 seulement étaient occupés, et sur lesquels mon ping excédait les 200 (ce qui reste cependant jouable, vu la maniabilité). En Gold, par contre, le système de recherche me trouvait assez vite une partie à rejoindre. A noter qu'il semblerait que l'équilibrage des équipes ne soit pas une notion très courante sur le Live...Vous n'aimez pas les elfes ? C'est dommage, ils représentent 90% des joueurs.
Vous n'aimez pas les elfes ? Dommage.

Sous ses aspects de FPS, Shadowrun ne possède aucun des éléments de gameplay qui en font leur intérêt. Pas totalement dépourvu de bonnes idées, leur mise en place s'est sans doute faite de la pire façon qui soit, ce qui en fait un très mauvais jeu, surtout à ce prix. Microsoft aurait difficilement pu faire plus mauvaise impression pour cette première aproche du Live Anywhere.

Configuration de test : Intel Core 2 Duo E6600, 2 Go de DDR2, GeForce 8800 GTX