7/10Shinobi - Test 3DS

/ Critique - écrit par Nicolas, le 23/11/2011
Notre verdict : 7/10 - Ninja Scroll (Fiche technique)

Tags : shinobi jeux ninja test nintendo switch sega

Il aura fallu laisser passer un certain paquet d’années avant que Sega ne se décide à miser de nouveau sur sa série Shinobi. Plus de sept ans séparent en effet le très correct Nightshade (Kunoichi: Shinobi) de la PS2 et le présent épisode de la 3DS, celui-ci étant du coup très attendu par les fidèles de la franchise. Pour leur bonheur, Sega n’a pas eu l’intention de céder aux trompettes parfois discordantes du jeu vidéo moderne, et a décidé de livrer un produit conforme à l’idée que l’on se fait d’un Shinobi. C'est-à-dire que vous allez en prendre plein la tête, tout le temps, de toutes les façons.

Shinobi - Test 3DS
DR.Shinobi 3DS
se présente comme une sorte de Beat’em All couplée à de la plate-forme, suivant un scrolling horizontal bien connu des amateurs de la série. Jiro, puisque vous êtes Jiro, doit traverser les niveaux en longueur et parfois en hauteur en se défaisant des ennemis laissés sur sa route et en évitant de tomber dans le premier trou venu (ce qui, au moins, vous attribuera un « succès »). La raison est plutôt obscure mais vous sera expliquée via de jolies cut-scenes aussi sibyllines qu’une œuvre de David Lynch montée par un gamin de troisième section de maternelle. En fait, j’ai rien compris. Le village local se fait attaquer au treizième siècle par une faction ninja adverse, on se retrouve dans le futur, on bastonne des militaires, j’ai rien compris. J’ai pas trop cherché faut dire. Bref, on finit par enchaîner les niveaux sans trop savoir pourquoi on le fait, mais ce n’est pour autant que le jeu est mauvais, loin de là.

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« Enchaîner les niveaux » est une expression qui, au premier abord, pourrait nous laisser croire qu’on les termine successivement sans trop de problèmes, ce qui est très loin d’être vrai. Shinobi, pour faire honneur à ses prédécesseurs est un jeu d’une difficulté manifeste et loin d’être anodine, même dans son niveau de difficulté le plus bas. Il y a des sauvegardes automatiques, certes, mais qui peuvent être diablement espacées, pour ne pas dire rarissimes. En difficulté « normale », par exemple, la perte de toutes vos vies vous oblige à recommencer le niveau depuis le début. Et lorsque l’on s’aperçoit qu’un « niveau » peut durer plusieurs dizaines de minutes, on se dit que la montée en compétences se fera dans l’échec. Shinobi n’est en plus pas avare en coups foireux, en piège bien retors, et exige une précision souvent mesurée. Les ennemis ne sont pas spécialement coriaces mais épuisent votre vie petit à petit, les séquences de plates-formes sont loin d’être évidentes à réaliser (et certaines sanctionnent immédiatement), et le level design n’est parfois pas bien clair. Ce qui aboutit parfois à une mort rapide et douloureuse.

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Maitriser Jiro sera une bonne façon de limiter les dégâts. En quelques pages au début du jeu, tel un manuel, les commandes vous seront expliquées sans mise en pratique, et il faudra donc apprendre sur le tas. Le ninja est un véritable petit couteau suisse de l’assassinat : glissage, saut, coup de Katana, Kunaï (des sortes de couteau de lancer), grappin, quelques coups de pied et coups spéciaux, et quatre sorts magiques utilisables une fois par niveau / vie. Ceux-ci vous attribuent des aptitudes supplémentaires et temporaires, comme sauter plus haut / loin, ou balancer plusieurs Kunaï en même temps. Si les mouvements de Jiro ne mettront pas longtemps à devenir votre seconde nature, la gestion très exigeante des parades demandera une certaine pratique et un sens du timing, ce qui implique de connaître l’adversaire et de disposer de bons réflexes. Heureusement que le gameplay répond d’une certaine précision !

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Cependant, la durée de vie du jeu ne sera pas entièrement basée sur sa difficulté. Shinobi 3DS vous inciter à faire du scoring en proposant un éventail de défis et certaines contraintes de jeu. Ainsi, ne pas utiliser votre magie pendant tout niveau vous évitera d’être sanctionnée (au niveau points) à la fin de celui-ci. Egalement, tuer de l’ennemi sans se prendre de dégâts fera augmenter une jauge vous attribuant des multiplicateurs de points, ce qui devrait vous encourager à tabasser plus que de raisons les ennemis rencontrés pour accumuler du point. Même chose pour les petites médailles trouvées au fil des niveaux, inutiles hors contexte scoring. En marge de tout cela, il y a évidemment des succès à débloquer, qui vont de la simple initiation à l’exploit de premier ordre. Il y a de quoi faire, surtout que la partie street pass est là pour rajouter des défis pas évidents.

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La 3D n’est évidemment ici qu’un gadget purement cosmétique, mais qui donne parfois au jeu quelques fulgurances esthétiques de premier choix, quand les éléments naturels s’en mêlent ou quand le scrolling varie (les scènes véhiculées de trois-quarts, notamment, offre un effet de profondeur assez sympathique à contempler). On est vite séduit par le premier niveau, tout en effets pyrotechniques, mais rapidement déçus par la suite des évènements, beaucoup plus austères. Le level design a néanmoins été la préoccupation majeure des développeurs, qui ont insisté sur les défis acrobatiques et les pièges retors, au point de parfois se décourager – mais la victoire est d’autant plus belle. Le jeu est de toute façon suffisamment accrocheur graphiquement et musicalement (bande originale bien dans l’ambiance nippone) pour ne pas perdre courage et tenter sa chance une nouvelle fois, si besoin en un niveau de difficulté inférieur.

Bonne adresse que ce Shinobi 3DS, très conforme à l’esprit de la série, assez ardu pour constituer un certain challenge aux gamers de la portable de Nintendo qui n’attendait que cela. La réalisation n’est pas irréprochable mais sérieuse, le gameplay suffisamment accrocheur pour ne pas trop se décourager devant la difficulté, et le contenu assez important garantit une bonne durée de vie, même si l’on ne comprend pas grand-chose au scénario.