4/10Sports Island - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 08/06/2010
Notre verdict : 4/10 - Rude Island (Fiche technique)

Tags : sports island wii test jeux nintendo epreuves

Un partygame très pauvre, ersatz de Wii Sports, qui engrange quelques points sur le multi-joueurs et les paume tous sur le reste.

Il est facile d'imaginer pourquoi la série de sports d'Hudson Soft, malgré une qualité assez pauvre, connaît une certaine popularité. N'est-il pas au yeux du public un prolongement au plaisir collectif que l'on peut éprouver à se défier sur le très célèbre Wii Sports ? Un troisième volet se profile déjà sur Wii, tandis qu'une mouture DS arrive ce mois-ci dans les bacs. Et bien qu'un partygame multi-joueurs soit généralement un plaisir à essayer entre amis, et que les fonctionnalités de la petite portable s'appliquent à merveille à ce genre de concepts, les défauts d'un Sports Island ont tôt fait de gâcher un peu la fête.

Sports Island DS vous propose donc un certain nombre de sports auxquels vous pourrez vous adonner, à travers des modes de jeux somme toute assez classiques comme le match libre (équivoque), la ligue (se taper tous les sports à la suite avec décompte des points), et le tournoi (sur un seul sport). Il y a également un vestiaire pour créer sa propre équipe, mais c'est globalement inutile. De toute façon, l'important, c'est les activités !


Voici donc la liste commentée des dix sports auxquels vous pourrez vous essayer :


- Le golf : pas catastrophique, ce mini-jeu reste simpliste dans son fonctionnement mais plutôt fonctionnel. L‘interface vous indique la distance à parcourir, la force du vent, il ne vous reste plus qu'à choisir votre type de club (bois, fer, etc.) et taper comme un brute - ou plutôt, tracer un trait sur l'écran tactile avec le stylet. Le challenge n'est néanmoins pas de la partie, puisque très rapidement il devient très aisé de faire de bons scores sans se prendre trop la tête tellement les parcours vous facilite les choses.

- Le tennis de table :  pas facile à maîtriser, ce mini-jeu reste cependant l'un des plus réussis. Vous pouvez couper, lifter, ou accélérer la balle selon vos actions sur l'écran tactile, mais il faut admettre que la reconnaissance des mouvements se montre parfois très bizarre, et que l'ordinateur fait rarement des cadeaux. Un peu d'entraînement, et l'intelligence artificielle ne sera plus un problème, il restera à trouver un joueur humain motivé pour exploiter au maximum, c'est à dire quelques heures au plus, le potentiel de ce jeu.

- Le cheerleading : ou le spectacle de pom pom girls. Rien de bien sorcier, il faudra appuyer ou frotter l'écran tactile en rythme selon les informations affichées à l'écran. Pas très intense, pas très dur, globalement inintéressant.

- Le ball-trap : en voilà un qui change un peu. Avec le stylet, vous dirigez votre petite cible, et un petit frottement fait partir la balle. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus ergonomique, mais il faut reconnaître que le système fonctionne avec un peu de persévérance et rend la difficulté du jeu plutôt intéressante.

- Le bras de fer : voici l'exemple même d'un gameplay ennuyeux. Deux jauges, une pour chacun des participants, se remplissent à vitesse exponentielle, et il s'agit d'appuyer sur un bouton le plus tard possible - autrement dit, après votre adversaire. Au bout de plusieurs « victoires », le bras de fer est gagné. Amusant une ou deux fois, mais pas plus.

- Le rugby : Grosso modo, vous pouvez passer à droite et à gauche (en arrière, évidemment), botter en avant, ou plaquer. C'est déjà pas si mal, mais en pratique, tout cela se révèle vite inconsistant et peu amusant. Les parties ressemblent à des gros fouillis où les passes rapides et successives sont la clé ultime du succès contre l'ordinateur.

- le parachutisme : lâché avec vos partenaire, vous devez déplacer dans les airs votre avatar pour l'insérer dans une figure puis le mettre dans le bon sens, le tout au stylet. Encore une fois, ce n'est pas que le mini-jeu est horrible ou injouable, juste que celui-ci amuse le temps de quelques parties avant de profondément ennuyer.

- le bobsleigh : par contre, le bobsleigh n'est pas ce que l'on appelle un modèle de gameplay. Le but sera de laisser surfer votre nacelle et de corriger de temps en temps la trajectoire pour éviter de vous frotter aux murs. Parfaitement inutile.

- Sepak Takraw : nom barbare pour un sport que l'on retrouve rarement dans ce type de soft, le Sepak Takraw est une sorte de volley-ball joué aux pieds. La pauvreté du gameplay transforme vite les parties en échange de baballes sans intérêt.

- Escalade : l'escalade, c'est deux choix : la droite ou la gauche. Donc, selon la position de votre prochaine prise, vous devrez tapoter à droite ou à gauche de l'écran tactile. Parfois, il faudra se hisser sur une prise plus éloignée en frottant l'écran comme un bourrin. Rien de bien folichon, de nouveau.

La réalisation globale est à l'image du contenu : très décevante. La modélisation est sommaire, tout comme l'animation des personnages et les bruitages, l'épreuve du cheerleading étant le meilleur moyen de s'en rendre compte. Sur ce constat, il est difficile de trouver un intérêt sur le moyen terme à Sport Island, si ce n'est son mode multi-joueurs en partage de cartouches. Personne n'a jamais trouvé mieux pour transformer un jeu, aussi pauvre soit-il, en activité conviviale, et Sports Island n'échappe pas à la règle, tout du moins les premiers instants. Estimons qu'à l'acquisition, pour peu que vous dégottiez quelques copains et copines motivés, vous pouvez passer une soirée sympathique dans un esprit de compétition arrogant et vindicatif, ce n'est pas exclu. Mais en-dehors, on se rend vite compte que l'envie de retoucher au jeu en solo n'existe pas, même pour battre ses propres records (mode « défi »).

Prix très attractif, certes, mais acquérir Sports Island pour du jeu solo est une erreur. Les mini-sports ne présentent guère de nouveautés ni de challenge, et encore moins d'intérêt ludique. Les choses s'arrangent en multi-joueurs, le jeu offrant la possiblilité de jouer jusqu'à six avec une seule cartouche, mais cela reste encore très faible pour mériter la moyenne - d'autant plus quand on découvre la qualité technique du soft.