8/10Star Wars : Le pouvoir de la Force - Test

/ Critique - écrit par knackimax, le 30/09/2008
Notre verdict : 8/10 - Luke, je suis ton beau-frère (Fiche technique)

Tags : force pouvoir wars star test xbox jeux

Titre très attendu, peut être un peu trop, frileux sur l'autodérision d'un scénario redondant, et assez linéaire. Oubliez de mettre vos gants, ce n'est que du fun et de la destruction.

Le dernier né de la saga de George Lucas est bel et bien arrivé, l'épisode 3.5 est d'ores et déjà disponible sur toutes les consoles de la planète, toutes plateformes confondues. Les fans s'en réjouissaient déjà avant même d'avoir fait connaissance avec le jeu qui les mettrait à nouveau dans la peu d'un fanatique du sabre laser. Et il faut bien avouer que les documentaires qu'on nous propose pour nous faire patienter depuis plus d'un an nous ont mis l'eau à la bouche avec leurs promesses d'un monde plus palpitant, d'une vie moins ordinaire sans oublier l'essence de l'exception intergalactique : le pouvoir, la Force.

Une belle histoire...

... celle d'un apprenti Sith prêt à tout et blindé de midi-chloriens dont le but est de se venger. Bien évidemment le voilà prêt à accomplir son destin du côté obscur comme tous ces autres anges déchus qui oscillent entre le Jedi et son Nemesis. Cela nous donne l'occasion de contrôler le tant attendu et annoncé Darth Vader
dans le prologue de cette grande aventure.

C'est l'occasion d'introduire le maître de l'apprenti que vous incarnez car vous le savez aussi bien que nous car quand Yoda parle tout le monde écoute : « Toujours par deux ils vont... ». Fourbe qu'il est, le seigneur de l'étranglement se verra définir un plan de combat pour vos maigres talents qu'il méprisera tant que vous ne lui aurez pas prouvé votre valeur en tuant quelques Jedis. Vous faites partie d'un complot machiavélique destiné à renverser l'empereur en sous-marin car, comme vous le savez, puisque vous écoutez toujours votre petit copain vert de Dagobah, le côté obscur finit toujours par trahir.

Cela vous donne peut-être déjà une idée sur l'issue bien mal dissimulée de cette histoire assez ronflante pour ne même pas essayer de se camoufler. Mais on prend quand même bien les événements puisqu'il s'agit d'action quasi pure qui nous a été concoctée par George et il faut avouer que la semi-dérision des cinématiques en termes de pompages de textes dans les divers épisodes de la saga est clairement un pas dans ce sens. Toutefois le pas n'est jamais franchi et on se dit au final que c'est bien dommage. Une petite prise de distance à la Lego Star Wars nous aurait semblé bien plus appropriée quitte à se décider à prendre cette direction. On appréciera par exemple tout particulièrement le robot de service qui passe son temps à essayer de vous tuer « pour l'entraînement » comme le fait le valet de l'inspecteur Clouzot dans les épisodes de La Panthère rose. Mais nous rajouter cette histoire d'amour téléphonée… franchement nous en restons sceptiques même si votre équipage ressemble à s'y méprendre à un autre trio bien connu.

Le fait est que la transition entre l'épisode 3 et le fameux quatrième qui avait commencé avec fureur l'épopée du space-opéra n'a au bout du compte que très peu de scénarisation intéressante. Alors, certes, on dira que cette dernière phrase est exagérée car on retrouve des têtes que nous aimons bien et dont l'importance est indéniable comme la princesse Leia avant l'heure des couettes en formes de pain au raisin, mais bon hein...   

Un beau réalisme...

... à casser des briques avec les doigts. Une fois de plus on nous avait déjà montré le système réaliste de destruction et d'interaction de (et avec) l'environnement. Pratiquer l'art de l'anéantissement de la matière nous permet de nous rendre compte de quelques petites choses jusqu'à ce jour passées sous silence. Certes, les planches craquent à chaque fois d'une manière particulière liée à l'impact et sa direction de même que la tôle se froisse en se souciant de l'âge du Félicien qui s'y
enfonce avec force ou de la puissance du vent qui souffle, les vitres fondent sous le déluge d'éléments de vaisseaux projetés contre elles. À côté de cela et malgré cet énorme bon point dans le design opérationnel, on en devient fort gourmand et l'on commence à regretter les détails laissés pour compte. Si les forêts peuvent être anéanties d'un soufflet de votre paume bleuie par la force, un seul arbre plus gros ne pourra pas être cassé plus loin que son écorce. Les explosions sont magnifiques, mais cachent l'impact sur l'objet lancé qui pour sa part ne se tord pas de multiples façons bien qu'il reste mobile et rebondit en temps réel selon les angles et les matières. Il est vrai que le stormtrooper que vous repoussez avec votre pouvoir de "répulsion" peut s'envoler loin et que cela vous donnera le droit à une courte cinématique qui le suit jusqu'à l'autre bout de la pièce ou son corps se démembrera sous vos yeux, mais il ressemble pour le coup à un pantin de crash-test déguisé. Oui effectivement, le réalisme prend une nouvelle forme, se dessine sur les murs où vous apposez vos mains tel de la sculpture sur plâtre de jardin d'enfants mais on attendait plus, et on reste limité malgré une impression totale de liberté.

Les développeurs ont également pris la décision de débarrasser les débris morts ce qui pour le coup gâche énormément la jouissance réaliste d'un démontage de pont dans les règles ou de l'extermination en masse de stormtroopers par onde de choc (mode supernova). Il s'agit très certainement d'une décision nécessaire à ne pas trop ralentir le jeu... mais encore un petit détail qui compte. 
Ce qui est bon lors d'une rage exprimée par l'annihilation c'est de piétiner les vestiges de ce jour de gloire, continuer à taper les débris, même si la pierre n'est que de la matière, humilier sa mémoire, la rendre inerte et salie, souillée de vengeance. Le trip mauvais garçon en bref.

Un beau pouvoir de la Force...

... la force du pouvoir. Si on peut se demander pourquoi l'apprenti est aussi fort on ne va pas pour autant s'en plaindre. Attention, profitez bien du pouvoir d'étranglement de Darth Vader car il ne sera plus disponible après la première mission de reconnaissance puisque celui-ci ne pourra jamais vous appartenir en tant que Sith. Par contre vous pourrez vous prendre pour l'Empereur Palpatine avec toutes les palettes d'éclairs que vous pourrez lancer sur des ennemis, qui joncheront bientôt vos pas sur les passerelles de destroyer et les méandres de Félucia, juste avant de disparaître dans l'inconnu d'une galaxie fort lointaine.

Ainsi lors de vos décharges de Force vous pourrez accomplir avec une aisance déconcertante toutes sortes d'actions inimaginables et synonymes d'une force que l'on ne nous a que rarement montrée et encore moins proposé de maîtriser. Et tuer des Jedis avec cet éventail de capacité devient d'une beauté lancinante, d'un amusement fou et fourbe. On cherche alors les points faibles pour donner la rossée de sa vie à chaque détenteur de sabre, à tout habitant de ces systèmes lointains.

Les ferrailleurs, tout autant que les rancors ont le droit de mourir dignement sous les coups de votre sabre vengeur et dont les cristaux peuvent être collectionnés dans les neuf niveaux que vous devrez traverser à la recherche d'un sénateur, d'un jedi ou encore d'une destroyer impérial à faire chavirer avec vos mains puissantes et destructrices. Les multiples combos à votre disposition s'achètent d'ailleurs au fur et à mesure des niveaux passés, qui se calquent eux-mêmes sur vos scores, vos objectifs et les options que vous ramassez en terrain ennemi.

Le tout s'enchaîne à une vitesse folle, pleine de rebondissements, d'accélération e
t de doubles sauts, périlleux pour vos adversaires. Vous n'êtes inquiétés que dans les moments de doutes, à savoir certaines rencontres avec les boss de fin de niveau, le tout dans une atmosphère beat them all exceptionnelle d'après mon expérience. Une exception qui fera la grosse différence entre ce titre et beaucoup d'autres qui viendront.

Vous apprendrez bientôt à laisser votre sabre de côté pour électriser la foule et anéantir les hordes de l'Empereur sans vous soucier des tirs de blaster qu'une autre compétence vous permet d'éviter sans inquiétude, ou bien vous deviendrez un esthète des styles de combats proposés, promenant d'une passerelle à une autre votre carcasse endimanchée de chevalier tangeant ou encore votre écharpe de nomade volant à vos côtés dans les déserts de ferraille et de lave.

Peu importe la circonstance, il n'y aura pas de répit tant que le jeu ne sera pas fini, un mode de fonctionnement qu'on pourrait comparer à une certaine addiction, effectivement, chose qu'on appréciera particulièrement. Le système de répartition des points comme la jouabilité est estampillé THX, il n'est donc même plus besoin de lui faire de la pub.

Un bel univers...

... complet et consistant, indiscutable et inconnu. Bien évidemment il faut probablement développer, mais plus précisément disons que tout ceci est tellement bien fait que les mots manquent. L'univers nous le connaissons très bien, il s'agit de celui de Star Wars. Les habitants nous commençons à ne plus avoir à les présenter. Il est évident qu'à ce jour il y a bien plus dans la galaxie que des wookies, des impériaux divers et variés ou encore des habitants verts et bizarres (je parle du chasseur de prime avec des cheveux en champignons pas du grand Yoda qui est évidemment une espèce qui n'est toujours pas décrite ou partagée dans les divers encyclopédies connues). Depuis le
temps que nous évoluons dans l'univers des guerres de l'étoile nous avons rencontré toutes les autres races à peu de choses près, de Coruscant à Naboo dans l'épisode un, des Jawas aux Ewoks d'Endor, mais aussi Les Twi'Leks sur Ryloth. Nous visitons à nouveau la galaxie dans ce demi-opus qui n'arrive pas à choisir son camp mais semble pencher vers le nouveau monde issu des trois premiers épisodes.

Toutefois il mélange agréablement le nouveau pour retrouver l'ancien et par-dessus tout apporte une modélisation si dantesque aux quelques planètes que nous visitons que les artworks préalablement visionnés prennent vie devant nos yeux. Aucun rapport par contre avec la richesse d'un Knight of the old republic car ici il n'y a que le semblant d'immensité pour des itinéraires prédestinés à l'image de notre apprenti.

Le travail a été titanesque pour le pouvoir de la force et mérite tous les éloges pour ce cadeau excessif que le père de la franchise nous offre sans retenue et dans les limites du support. Malgré la linéarité des niveaux, ceux-ci sont assez vastes pour nous permettre de profiter pleinement de l'univers proposé. On regrette forcément que par le même biais ils soient moins nombreux et que l'aventure se finisse si vite, mais les boss de fin de niveau restent assez robustes et demanderont toute votre patience et votre concentration... ce qui ne sera pas forcément facile étant donné les panoramas qui se déploient le long de votre chemin de guerre.

Un beau jeu ...

... bien agréable, beau oui et très bon. On ne pourra sur le constat d'ensemble pas dire beaucoup plus malheureusement. Il reste quelques bugs dont certains sont assez sérieux comme le compteur de points qui annonce un message d'erreur et oublie de comptabiliser les objectifs réalisés, ainsi que de légers problèmes d'affichage et de lag. De plus je suis désolé de vous apprendre que le jeu se termine en une dizaine d'heures en mode standard. Vous pouvez le refaire dans les autres modes de difficulté mais cela ne vous donnera pas beaucoup de fil à retordre. Une fois les techniques de dépouillage de boss comprises il ne reste plus qu'à aller jusqu'aux objectifs. Toutefois, l'accomplissement du titre mérite son prix et ce sans contestation car on se prend vraiment au jeu des assauts de tous ces combattants qui se tournent vers vous.

Si seulement la farce avait été avec eux ... ou pas.