7.5/10Starfox Command - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 08/02/2007
Notre verdict : 7.5/10 - Twenty-first century fox (Fiche technique)

Tags : fox starfox nintendo star command test vaisseau

Fox me, I'm famous

Starwing (Super-Nintendo, 1993)

Aaaah, qu'il est loin ce temps plein de nostalgie où les jeux rêvaient de 3D sans jamais pouvoir l'atteindre, encore trop limités par la puissance des consoles qui ne dépassaient pas les 16 Bits. Pourtant, en cette belle année de 1993, ce rêve fou devenait en partie réalité grâce au génie de Nintendo, qui dota l'une de ses cartouches d'un chip additionnel censé supporter les calculs 3D que ne pouvait assumer une Super-Nintendo classique. Starfox, ou Starwing en version européenne, révolutionnait le shoot en proposant un univers intégralement modélisé en polygones non texturés, conférant au jeu des allures de simulation spatiale très immersive. Bien sûr, le gameplay ne permettait pas encore de se balader au bon vouloir comme n'importe quel shoot de notre temps : le vaisseau avançait en ligne droite, le joueur se contentant de déplacer son vaisseau sur l'écran et de varier sa vitesse.
Le jeu mettait en scène une fine équipe de pilotes de chasses humanoïdes, comprenant un renard, une grenouille, un coq, et un lapin. La plupart du temps, vos missions se faisaient en escadrille, même si vos partenaires étaient relégués le plus souvent dans la figuration.
A noter, une suite fut élaborée pour la Super-Nintendo, abandonnée pour causes techniques, puis récupérée pour voir enfin le jour sur Nintendo 64 sous le nom de Starfox 64 (ou Lylat Wars).

Lylat Wars (Nintendo 64, 1997)

Deuxième shoot de la série sur une console intégralement portée sur la 3D. Le résultat est à la hauteur des espérances, et propose un soft non seulement beau et immersif, mais aussi diablement prenant. Tout a été revu à la hausse : si le gameplay ne donnent toujours pas au joueur la possibilité d'évoluer librement dans l'espace, certaines missions lui en donneront pourtant l'opportunité via une espèce d'arène où vous pourrez enfin sortir de cette route pré-traçée du moment que vous ne franchissez pas les limites de l'arène (et, bien sûr, que votre vaisseau reste parallèle au sol). Joies, le jeu proposait également un mode multijoueur bien conçu, en dogfights, où quatre joueurs pouvaient s'affronter pour peu que chacun amène sa manette.
Autre innovation made in Nintendo, le jeu était compatible avec le fameux rumble pack (ou kit vibration) : à chaque impact, la manette vibrait frénétiquement dans les mains du joueur.

Starfox Adventures (GameCube, 2002)

Exit le shoot 3D, bienvenu au Zelda-like. Starfox Adventures faillit ne jamais voir le jour, ou plutôt pas dans ces termes, le jeu se faisant appeler Dinosaur Planet avant que quelqu'un eu l'idée (encore non argumentée) de faire intervenir Fox McCloud et sa clique dans cette histoire préhistorique. A la manière d'un Link, Fox devra explorer des donjons, récupérer des objets, sauver des gens et mettre la raclée à toutes créature hostile qui se présentera, via un système de lock foutrement semblable à celui de son homologue en tunique verte. Alors, oui, Fox n'est plus vraiment dans son univers, malgré quelques phases de shoot négligées et négligeables, et son jeu pioche dans tous les classiques du jeu d'aventures. Mais le fond comme la forme sont inattaquables, procurent plaisir et entrain à chaque moment, et propulsent le jeu dans la liste des meilleures expériences sur GameCube, sans contestation possible.

Starfox Assault (GameCube, 2005)

La vie est moins rose pour l'opus concocté par Namco (la société Rare, à l'origine des trois autres opus, fut rachetée par Microsoft en 2002). Non pas que le jeu démérite véritablement, mais rien ne ressort de ce shoot qui puise un peu à tous les râteliers. Shoot à pied, en vaisseau, en tank, le jeu diversifie les phases d'action sans jamais retenir l'attention comme le font les softs d'exception. La réalisation se montre très correcte, même si elle impressionne moins que celle de son prédécesseur, et n'offre que quelques heures de jeu en ligne droite (pas de scénarios multiples comme à l'habitude, juste plusieurs degrés de difficulté). Bref, un épisode en demi-teinte qui amorçait le déclin d'une série pourtant habituée aux succès publics et critiques.

Starfox Command, commander et conquérir

Starfox Command cherche comme ses prédécesseurs à présenter le même type de jeu qui a fait le succès de la série, tout en apportant le maximum d'innovations dans le but de rendre le jeu plus palpitant. Nous avons donc affaire à un shoot 3D dans l'esprit Starfox doublé d'une partie stratégie assez maigre mais bougrement bien fichue.
Le jeu se décompose en missions, chacune présentée par une carte stratégique où s'affaire escadrons d'ennemis, missiles menaçants, bases, et bonus. Le concept est simple et défini en tour de jeu : à chaque tour, vous et vos ennemis avez l'opportunité d'effectuer un déplacement. Si une collision se produit, le jeu passe en mode shoot 3D et propulse votre vaisseau dans une arène remplie de monstres. Votre objectif sera alors d'éliminer un certain type d'ennemis, lesquels vous remettront une étoile (ou noyau). Une fois toutes les étoiles de la zone en votre possession, combat terminé, on retourne à la carte pour résoudre le conflit suivant ou amorcer un nouveau tour de jeu. Un principe simple, et facile à assimiler, en théorie, mais délicat à gérer comme nous allons le voir.
Car tout sera mis en oeuvre pour vous faire échouer la mission. La preuve, pas moins de quatre façons d'arriver au Game Over, certaines très expéditives. Déjà, vos vaisseaux sont comptés, et il faudra faire bien attention à sa jauge d'énergie pour ne pas perdre une précieuse vie et pourrir les missions suivantes (car votre total de vie comptera pour le scénario entier). Ensuite, un temps total vous est attribué, correspondant à une valeur théorique de votre réserve de carburant, qui devra vous servir à effectuer la totalité des affrontements requis pour la réussite de la mission. Ce laps de temps est généralement assez serré, mais il est possible fréquemment de récupérer sur la carte ou sur le terrain des extensions. Principe un peu similaire, vous n'aurez qu'un nombre défini de tours de jeu pour finir la mission, lui aussi très restreint - et pareillement, il sera possible de récupérer des tours de jeu en conquérant les bases ennemies. Enfin, si votre vaisseau mère entre en collision avec un groupe d'ennemis ou un missile, ne cherchez même pas à contester, Game Over direct. Quand on sait que le Great Fox (c'est son nom) reste statique et ne dispose pas de systèmes de défense, le protéger devient une contrainte avec laquelle il faudra efficacement jongler. La meilleure défense c'est l'attaque, nous dirons nous.
Devant tant de difficultés, les premières parties se montrent parfois un peu rebutantes, mais tout est question de prise en main. Après quelques échecs bien cuisants, le concept est bien assimilé, et enchaîner les missions devient relativement facile, pour peu que l'on se familiarise avec les commandes du vaisseau. Ici aussi, l'innovation est de mise.

Assume ton stylet

Car un engin de Starfox Command répond uniquement - et je dis bien UNIQUEMENT - au stylet de la Nintendo DS. Diantre ! L'écran du haut affiche ainsi le jeu en lui-même, à savoir votre vaisseau et le terrain, tandis que l'écran du bas matérialise un radar sur lequel il faudra déposer votre stylet pour diriger votre engin. Le principe est un peu similaire à Freelancer pour les connaisseurs, à ceci près que le jeu de Microsoft se jouait à la souris : tracer une ligne à droite fera tourner votre vaisseau à droite, la faire vers le haut le fera grimper (ou descendre selon le mode de commandes), et ainsi de suite. Un système curieux, unique (n'essayez même pas d'utiliser la croix ou de chercher un autre mode), mais au final très intuitif et véritablement ergonomique. Le demi-tour et le looping, présent depuis Lylat Wars, s'effectue via deux boutons placés sur les côtés du radar, tandis que le tonneau (déviant les tirs ennemis) s'obtient par un léger frottement sur l'écran tactile de la console. Enfin, l'accélération et la décélération du vaisseau se produiront suite à un tapotement sur le haut ou sur le bas de ce même écran, tandis que la bombe devra être glissé sur l'écran (ce qui présente l'avantage de pouvoir être envoyé à n'importe quelle position du radar).
La plupart du temps, votre vaisseau sera coincé dans une arène avec pour objectifs de repérer et détruire une catégorie d'ennemis très précise, mais il arriver parfois d'être confronté à un missile ou une base mobile ennemie. Dans le premier cas, le sillage du missile sera matérialisé par des balises qu'il faudra passer tout en arrosant ledit missile, jusqu'à anéantissement. Une seule balise de ratée, et le missile s'enfuira au loin pour peut-être frapper le Great Fox et provoquer la fin de la partie. La destruction de la base ennemie se fera plus ou moins dans les mêmes termes, quelques balises vous guideront vers le centre de la base, qu'il faudra frapper avec un tonneau. La balise manquée sera plus lourde à assumer, puisqu'elle provoquera l'explosion pure et simple de votre vaisseau (une vie en moins et le combat à refaire).
Enfin, la jouabilité dépendra également du personnage avec qui vous jouerez, en sachant que vous utiliserez forcément tout l'arsenal à votre disposition. Chacun possède ses propres spécificités en termes de maniabilités, de jauges de vie et de turbo, de nombre de bombes disponibles, de puissance de feu, et verrouillage de cibles. Certains personnages peuvent alors viser plusieurs cibles en mêmes temps tout en disposant d'un simple rayon laser, tandis que d'autres bourrineront au canon plasma mais n'iront pas bien loin en mode turbo.

May the Fox be with you

Accéder à l'écran de fin sera rapide une fois le principe du jeu acquis (à peine neuf missions, certaines très simples). Néanmoins, le jeu vous donnera alors la possibilité de revenir sur le scénario et de choisir des embranchements différents, apportant des missions différentes, donc une histoire différente, aboutissant sur une fin différente (jusqu'à neuf). La durée de vie tient sur ce postulat, il ne faudra pas s'arrêter au premier scénario pour saisir le plein potentiel du jeu, et découvrir toutes les finalités que celui-ci propose.
Bon, il faut le reconnaître, l'histoire n'est pas un modèle d'écriture et les dialogues se montrent d'une platitude sans comparaison. Et même si l'envie de voir les neuf fins reste forte, celle-ci est surtout motivée par le plaisir que procure le jeu, plutôt que par un vivace intérêt pour l'histoire de nos héros, qui au bout du compte ne font que se battre pour repousser un hideux envahisseur (avec, en toile de fond, leurs problèmes de coeur, rien de bien sérieux).
Réalisation en tout cas impeccable, la 3D est bien gérée par la Nintendo DS malgré quelques ralentissements très rarissimes lorsque l'écran se gorge de polygones, tandis que la musique emprunte aux thèmes des précédents opus. L'environnement sonore est efficace, ponctué par les interventions de vos compagnons d'escadrilles via le communicateur de votre vaisseau. Idée sympathique, le jeu vous permet d'enregistrer votre propre voix, laquelle sera restituée pendant le jeu dans la langue de nos héros (un mixage entre le yaourt et un obscur dialecte sans consonnes).
Et enfin, cerise sur le gâteau, le jeu propose un mode multijoueur avec une seule cartouche, où quatre joueurs pourront s'affronter via la connexion sans fil de la Nintendo DS. Rien de plus qu'un dogfight similaire à ceux de Lylat Wars, mais l'initiative est tellement plaisante qu'il était impossible de ne pas le souligner.

Conclusion

Starfox Command prouve encore une fois l'utilité du stylet à travers une maniabilité exemplaire et novatrice. Le jeu alterne efficacement les phases de shoot 3D et de stratégie au tour par tout (light), concept un peu rebutant au départ mais vite assimilé et très vite plaisant. Dommage que la difficulté ne soit pas trop au rendez-vous, et que l'histoire ne soit pas un brin plus adulte.