8.5/10Super Mario Kart - Test

/ Critique - écrit par Nicolas, le 10/11/2008
Notre verdict : 8.5/10 - Mario craque son split (Fiche technique)

Tags : mario kart nintendo circuit switch mode test

Il fut un temps où lancer des carapaces rouges sur des petits dinosaures verts n'était pas encore dans les moeurs. Krinein revient sur le début d'une ère...

Est-il utile de parler du tout premier Mario Kart à une époque où son succès a été consommé, décliné, adapté, puis oublié ? La vieille génération de joueurs vous dira oui, probablement, car Super Mario Kart dispose encore de quelques caractéristiques qui le différencient de sa descendance. Sans parler technique, bien évidemment, car il va de soit qu'à l'heure actuelle, les nouveaux épisodes ont une certaine avance sur ce thème, ne serait-ce que d'un point de vue marketing. D'ailleurs, en termes de vente, l'épisode SNES fait partie de ceux s'étaient le moins écoulés sur le continent européen.

Nous sommes en 1992, année de la sortie européenne de la 16 Bits de Nintendo. La console ne possède pas encore de grosse ludothèque, mais va collectionner en moins d'un an quelques gros succès qui vont vite la rendre incontournable :
Super Mario World, Zelda III : A Link to the Past, Street Fighter II, etc. Janvier 1993, c'est au tour de Super Mario Kart de débarquer dans les foyers. Le concept : prendre le monde de Mario World, ses personnages, et les incorporer dans une course de karts à tendance arcade. Une folie, certes, mais qui a dit le que le monde des jeux vidéo devait rester sérieux ?
Bref, vous voici donc devant l'écran titre, graphiquement très épuré, à regarder la princesse Peach jeter des carapaces sur ses adversaires, sur une petite musique loin d'être de la grande symphonie. La première impression est étrange, mais on persiste. Plusieurs modes de jeux s'offrent à vous : Mario Kart GP, Match Race, Time Trial, ou Battle.

Huit personnages y sont jouables et affichent des caractéristiques bien différentes, par paires. Ainsi, Toad et Koopa Troopa sont légers, ne vont pas très vite mais tiennent bien la route ; Yoshi et Peach ont une excellente accélération, mais une vitesse de pointe médiocre ;
Donkey Kong et Bowser taillent la route, mais n'ont ni accélération ni bonne tenue de route ; et Mario et Luigi sont corrects, sans plus, dans tous les aspects.
La difficulté est gérée selon la taille de votre moteur, que vous choisissez au début, 50CC représentant le niveau débutant, 100CC le niveau normal, et 150CC le niveau difficile. Un bon moyen de calibrer le jeu selon sa propre expérience et de progresser petit à petit. Notons que les circuits de la Special Cup ne peuvent être atteints qu'en finissant premier aux autre coupes en mode 100CC ou 150 CC.
Le point fort incontestable de Mario Kart se situe bien évidemment dans son mode multijoueur, qui se fait en écran divisé, avec un en haut et un en bas. Le joueur solo ne pourra pester contre le manque de visibilité puisque, même tout seul, l'écran reste séparé en deux parties (l'autre partie affichant au choix la carte du circuit ou le rétroviseur arrière).

Le premier mode de jeu, Mario Kart GP, est la colonne vertébrale de Super Mario Kart, jouable à un ou deux joueurs. Votre objectif est simple : arriver dans les quatre premiers (sur huit) pour passer aux courses suivantes (cinq tours de circuit par course), celles-ci étant au nombre de vingt, classées en quatre coupes différentes (Mushroom, Flower, Star, Special).
En cas d'échec, vous perdez une vie, et reprenez le départ (si un seul joueur y parvient, les deux passent tout de même à l'étape suivante). Selon votre position à l'arrivée, pour peu que vous soyez dans le quatuor de tête, le jeu vous octroie un certain nombre de points. Et si vous faites partie des trois premiers au terme d'une coupe (soit cinq circuits), vous remportez un trophée, en bronze, en argent, ou en or. Voilà pour le principe.
Dans les faits, vous voici dans un circuit fermé en simili-3D, rendu possible grâce aux spécificités techniques de la machine (mode 7, entre autres). La nouveauté n'était pas fraîche, puisque F-Zéro était déjà passé par là, mais avait le mérite de faire plus crédible que la plupart des jeux de course déjà sortis. Les circuits empruntent à l'univers de Mario et en héritent quelques caractéristiques assez rares dans le monde des jeux de courses. Ainsi, vous pourrez concourir sur une plage couverte de trous d'eau, dans du chocolat, sur des dalles bordées de lave, sur du bon vieux bitume flanqué de tremplins, dans des maisons hantées, sur de la glace, etc. Les circuits se suivent et ne se ressemblent guère, bien que certains univers aient droit à plusieurs déclinaisons.

Chaque type de circuit va donc mettre votre dextérité à rude épreuve, surtout que Super Mario Kart est probablement l'épisode le plus technique de la série. Les circuits ne sont généralement pas très larges, gorgés de ravins et de trous (Lakitu viendra vous repêcher si vous chutez), et les virages plutôt serrés. Pour gérer tout cela, Nintendo incorpore un système de conduite novateur, mais néanmoins étrange, qui consiste un produire un saut avant un virage pour se positionner de travers et déraper. Le coup est à prendre mais permet, une fois maîtrisé, de prendre des courbes étroites et de gagner un temps fou.
Plus on gagne en expérience et plus on cherchera à prendre les meilleurs virages possibles, au risque de taper contre le rebord et de se retrouver en sens inverse.
Autre particularité : chaque circuit est marqué de cases « ? ». Si votre Kart passe sur une de ces cases, il récupère un bonus au hasard : carapaces (projectiles), peaux de banane, éclairs, étoiles d'invincibilité, etc. Ces objets mettent un peu de piment dans la course, en donnant la possibilité au joueur de dégommer ses adversaires ou de déposer des pièges sur la route praticable. L'utilité est certaine, mais moins poussée que dans les opus ultérieurs : les cases déjà utilisées ne sont pas régénérées et ne se présentent généralement qu'une seule fois sur toute la longueur d'un tour de circuit. En conséquence, et contrairement aux autres jeux de la franchise, les courses ressemblent davantage à des compétitions qu'à des batailles rangées de bonus, ce qui n'est pas plus mal.

Match Race vous offre l'opportunité de défier un copain mano à mano, sur un des vingt circuits du jeu, dans les mêmes dispositions qu'un GP (à ceci près que vous n'êtes que deux, bien entendu).
Pas vraiment intéressant, surtout lorsque le niveau entre les deux compétiteurs diffère.
Le Time Trial est un contre la montre vous donnant accès aux circuits version épurée. Pas de bonus, seule votre conduite vous permettra de réaliser des temps de folie, le jeu les gardant évidemment en mémoire dans un coin de sa cartouche.
Quant au Battle Mode, il ne se joue qu'en multijoueur. Dans une arène carrée remplie de cases bonus, votre objectif sera de dégommer trois fois votre adversaire afin de lui crever ses ballons. Un mode de jeu très populaire, retrouvé sous diverses formes dans les Mario Kart suivants.

Les défauts sont peu nombreux, mais bien présents. Le principal concerne le comportement des autres joueurs gérés par l'ordinateur. Ceux-ci sont considérés comme une entité unique, avançant selon un ordre préétabli et sans en prendre en compte les caractéristiques des personnages qu'il incarne. Ainsi, à moins de le dégommer juste avant l'arrivée, le même personnage arrivera tout le temps en tête dans une même coupe. Et sans se fatiguer, puisque sa tenue de route sera incroyablement précise, au point de toujours passer au même endroit. Le joueur aguerri saura alors où poser sa peau de banane pour ralentir l'ordinateur.
De la même façon, l'ordinateur n'utilise pas les cases « ? », il a son propre stock de gâteries illimitées, un seul type par personnage. Yoshi vous balancera des œufs, Mario aura des phases d'invincibilité, Donkey vous bombardera de peaux de bananes, etc. Généralement, les attaques ne sont pas très gênantes pour le joueur.

Vous savez tout, ou presque. Car décrire Mario Kart ne se fait pas avec des mots, mais avec des sensations et des rires. Le jeu a certes un peu vieilli et se présente comme l'épisode le moins fun de la saga, mais a pour lui d'être le plus technique. Le plus bel exemple en est la Rainbow Road, cette course finale multicolore qu'on retrouve dans tous les opus. La version Super Mario kart est largement la plus difficile et donc la plus intéressante, puisque qu'aucun rebord ne viendra vous éviter la chute. Le joueur assidu de Mario Kart n'aura de cesse que de devenir le plus efficace possible sur celle-ci.