9/10The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Test Switch

/ Critique - écrit par Maverick, le 28/03/2017
Notre verdict : 9/10 - Un chef d'oeuvre non, mais un très bon jeu oui ! (Fiche technique)

Tags : zelda wild breath nintendo switch legend link

Chaque légende a un héros. La Nintendo Switch, elle a le nouveau Zelda. Un chef d’œuvre parait-il. Vérité ou enflammade ?

The Legend of Zelda : Breath of the Wild est enfin entre nos mains, après un développement chaotique dû à un changement de support (même si le titre est sorti aussi sur Wii U mais en virant tout ce qui était prévu pour la mablette à l’origine). La presse en général a dit que ce jeu était soit génial, soit un chef d’œuvre, soit qu’il était le meilleur open world depuis la nuit des temps. Alors si on a dormi dans une grotte et qu’on n’a pas joué à d’autres open world ou d’autres jeux d’aventures, oui, c’est sûr, ce titre est une révolution. Une révolution pour tout joueur fan de Nintendo qui découvre les joies d’un monde ouvert et vaste, très vaste. Mais sinon, non, on est juste face à un titre qui a très bien regardé ce qui se faisait de mieux chez la concurrence ces cinq dernières années (voir plus) pour en reprendre les idées et les adapter à la légende d’Hyrule, de la princesse Zelda et du petit Link qu’on aime tant. Et honnêtement, c’est déjà très bien, car oui, Breath of the Wild est un vrai bon jeu qui fait très bien le boulot.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Test Switch
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J’aime beaucoup Breath of the Wild. Je le trouve très intéressant à explorer, le monde est vivant, la physique dynamique, et pleins de petits détails font plaisir à voir, et nous montre enfin un titre Nintendo qui ose évoluer dans sa conception. Alors certes, on reste dans le ultra classique, on va visiter toujours les mêmes contrées et peuples depuis 20 ans, à savoir les Gorons, les Zoras, ou encore le village Cocorico, et surtout, on va encore devoir affronter le même ennemi à savoir Ganondorf. Les scénaristes ne se sont pas foulés.  D’ailleurs, cela se voit directement quand on commence le jeu. Il n’y a pas vraiment d’histoire à proprement parler. Normalement dans un Zelda ou un jeu d’aventure lambda d’ailleurs, il y a une introduction, des péripéties et une conclusion. Là, non, rien, on est lâché dans la nature, et on découvre des personnages, des situations et des régions qui sont clichés à mort dans la saga. La map est vaste oui, mais est surtout plutôt vide, et c’est gênant car le personnage principal du jeu c’est justement cette map. Mais cela ne fait pas tout dans un jeu d’aventure. On a envie d’un personnage charismatique, de moments scénaristiques épiques ou d’ennemis qui nous impressionnent. Et tout cela sonne assez creux dans Breath of the Wild.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Test Switch
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Les sanctuaires sont au nombre de 120, et les donjons se comptent sur les doigts d’une main. Oui, il y a 4 donjons dans ce Zelda. C’est très peu, trop peu. Les sanctuaires, ok, il y en a pleins, parfois les énigmes sont corsées, parfois on va devoir fracasser un robot, mais le gros problème c’est que les sanctuaires, les ennemis et les énigmes sont des clones, des "copier-coller". J’appelle ça du « gonflage facile de durée de vie ». C’est beau de faire une grosse map, mais 4 donjons dans un Zelda pour pleins de sanctuaires très courts et peu intéressants au bout du dixième, bah chez moi, cela ne passe pas. Ce qui ne passe pas non plus, c’est comment les ennemis sont devenus des Tanks. En gros, dans les donjons, on va juste devoir vider notre inventaire pour tuer le gros vilain qui garde les lieux. Pourquoi vider notre inventaire ? Car nos armes se brisent, mais se brisent vraiment trop vite. Du coup l’intérêt de découvrir une arme devient secondaire car on sait que d’ici une dizaine de coups elle sera en lambeau. Je trouve ce parti pris très bizarre, car cela génère une certaine frustration, et surtout, du coup, on remplit notre inventaire de tout et n’importe quoi pour être sûr de pas à être à court en plein combat. Alors oui, cela se veut réaliste, avec une arme qui se brise au bout d’un moment, mais est-ce réaliste de se balader avec 4 épées, 2 boucliers, 3 haches et 2 arcs, alors que notre personnage n’a même pas un sac à dos Decathlon sur le dos ? La logique du réalisme à la sauce jeux vidéo. J’aurai préféré des armes auxquelles on peut s’attacher, ce qui donnerait envie de faire des sanctuaires pour améliorer vraiment notre équipement. Là, on fait du loot pour du loot, comme si on faisait les poubelles pour survivre.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Test Switch
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L’exploration dans ce Zelda donne vraiment envie avec un monde très vaste et diversifié. Les villages par exemple sont immenses et il n’y a aucun temps de chargement qui pourrait polluer l’immersion. Le système de crafting malgré son côté « je remplis mon inventaire d’armes pour au cas où » est bien foutu, les animations des ennemis très réussis et parfois franchement marrantes, et globalement le jeu est très joli. Alors attention, joli mais pas beau pour autant. Breath of the Wild est très plaisant à regarder car la patte graphique est réussie, les jeux de lumière, les couleurs, le style bande dessinée, tout cela donne une impression de jeu magnifique. Mais il ne faut regarder dans le détail. Les textures sont très pauvres, que ce soit pour les personnages ou les décors. Il y a constamment une sorte de voile blanc, digne successeur du brouillard constant des jeux Nintendo 64. Et surtout, il y a pas mal de chutes de framerate, et c’est parfois franchement gênant. Heureusement, c’est principalement dans les villages, donc pas tout le temps dans chaque zone de jeu, mais cela fait tache quand même.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Test Switch
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The Legend of Zelda : Breath of the Wild est un très bon jeu pour la Nintendo Switch (et aussi la Wii U). On peut rusher le jeu en moins de 50 heures, en se concentrant sur la quête principale, et en ne faisant que les donjons et le boss de fin, mais le titre perdrait son intérêt.  Comme je l’ai souligné plus haut, le personnage principal, ce n’est pas Link, ce n’est pas Zelda, ce n’est pas un ennemi, non, c’est la map. Alors, il faut prendre le temps de la découvrir, de la fouiller, de l’apprécier, pour finir le jeu à 100% en 150 heures minimum. Ceux qui attendaient un jeu d’aventure avec un scénario accrocheur seront sans doute déçu. Mais ceux qui aiment l’exploration et le dépaysement seront aux anges. Un vrai bon jeu, oui, mais pas un chef d’œuvre, car pas mal de choses feront tiquer les joueurs les plus avertis. Je pense honnêtement que ce jeu s’appellerait La Légende de Machin, ou les Aventures de Bidule, l’emballement médiatique à base de « chef d’œuvre du jeux vidéo » ne serait pas le même. Soyons mesuré : être un très bon jeu c’est déjà pas mal, et à la rigueur c’est le plus important. Car oui, quand on joue à Breath of the Wild en mode portatif sur sa Switch, le titre impressionne vraiment comparé à ce que Nintendo nous avait habitué sur 3DS.