7.5/10Uncharted : Drake's Fortune - Test

/ Critique - écrit par BenLaeft, le 27/01/2010
Notre verdict : 7.5/10 - La dorade d'or est décernée à... (Fiche technique)

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Uncharted Drake's Fortune relègue-t-il Lara aux oubliettes ? Graphismes léchés, jouabilité fort agréable, et protagonistes attachants (pas autant que Lara...), le jeu sait nous faire oublier un scénario presque sans originalité, un humour lourdeau et une durée de vie moyenne. La licence exclusive Uncharted aura marqué à coup sûr la fin 2007.  

Retournons deux ans en arrière, lors de la sortie de ce désormais illustre Uncharted Drake's Fortune, pour une critique jusqu'alors inexplorée. Fin 2007, voilà près de 9 mois que la nouvelle console next-gen de Sony a vu le jour dans notre contrée européenne et elle accouche (enfin ?) d'une vraie nouveauté signée Naughty Dog. Sony compte bien, grâce à Uncharted Drake's Fortune, mettre un terme à l'une des critiques qui fusent sur le support depuis sa sortie. Laquelle, il y en a tant me direz-vous ? Celle du manque d'exclusivités PS3 pardi ! Celles-ci ayant été décimées par la concurrence ardue de Microsoft... Outre les jeux du line-up de lancement comme Motorstorm et Resistance : Fall of Man, les exclusivités accordées par les développeurs se font rares et leur intérêt n'est pas toujours à la hauteur. Le géant nippon a donc eu pour cela recours à son vilain chien américain de Santa Monica, dont la patte de développeur est responsable des séries à succès Crash Bandicoot ou encore Jak & Daxter. En sera-t-il ainsi pour l'inexploré Uncharted ?

Chose rare chez Krinein, l'arrivée d'Uncharted s'est accompagnée de plusieurs mails de lecteurs intrigués ou désireux de partager leur opinion. Tout d'abord, Mlle L. Croft qui nous écrit depuis son manoir d'Angleterre : « Nathan Drake ? Un Indiana Jones moderne ? Pfff il est peut-être bogosse mais sans ma plastique de rêve qui fascine les gamers, il ne percera pas. En tant que pionnière du genre, je peux vous assurer avoir surfé sur cette vague qui s'essouffle depuis un bon mom
Tô-Tem :o !
ent déjà... ». Un autre mail de M. Sir Francis Drake, proche du héros : « If only there were video games in 1567 when I escaped the Spanish ! With Uncharted, Nathan clearly shows us my blood is running through his veins! ». 

Vous l'aurez compris, Uncharted nous plonge dans la peau du descendant de l'illustre corsaire et explorateur anglais Sir Francis Drake. Ayant remis la main sur le journal de son aïeul, il part à la recherche d'une cité légendaire appelée Eldorado accompagné de son fidèle compère (celui des plans galères) Victor Sullivan et d'une journaliste (jolie forcément) Elena Fisher souhaitant réaliser un documentaire. Bien sûr, n'oublions pas les méchants dirigés par Gabriel Roman, chercheur d'artefacts qui aimeraient également s'y rendre pour l'or qu'elle renferme. Ce scénario vous en bouche un coin ? Ah non ?! Rien de bien original à première vue et pourtant... L'histoire de ce jeu d'action/aventure va se décliner en 22 chapitres. Parcourant ainsi des paysages carte postale, le héros alternera les phases plateforme, shoot et énigme entrecoupées de quelques cinématiques. La recette du jeu est ainsi faite.

La prise en main permet de découvrir immédiatement l'un des points positifs du jeu, sa jouabilité. On est bien loin de Lara et beaucoup plus proche du récent Altaïr d'Assassin's Creed. L'agilité, l'instinctivité sont au rendez-vous. Sauter, nager, escalader, se balancer au bout d'une corde, Nathan s'occupe de tout gérer. Les phases plateforme n'en deviennent que plus sympathiques, même si parfois surréalistes lorsqu'il escalade trop aisément. Entre la jungle lu
S'tait caché !
xuriante aux couleurs vives et les méandres de bâtiments sombres et abandonnés, le héros se frayera facilement un chemin, d'autant plus que l'exploration se limite bien souvent à avancer sur un chemin très linéaire et scripté. Si au début, on utilise la touche d'aide permettant d'orienter la vision du héros vers la direction à suivre, on se rend très vite compte que la caméra est souvent dirigée automatiquement. La jouabilité n'en est que grandement facilitée mais cela peut aussi frustrer ceux qui aimaient la phase d'exploration des recoins d'un Tomb Raider.On pourra toujours recommencer le jeu bien sûr. Ce ne sont d'ailleurs pas les passages avec véhicules (Jeep ou Jetski) qui feront oublier ce côté linéaire.

Globalement, Uncharted est graphiquement convaincant, il se démarque suffisamment de sa cousine sexy, empruntant un style plus « bd et couleurs vives ». Des détails ajoutent un sentiment de jeu travaillé (les plis sur le t-shirt de Nathan, l'effet mouillé quand il sort de l'eau). Malheureusement il déçoit aussi car bizarrement il offre sur certaines portions des textures mal travaillées ou des éclaboussures mal faites. Inégalités pardonnables tout de même, l'attention n'ayant que peu de temps à y consacrer car qui dit jungle et île déserte pleine d'or, dit mercenaires en kalachnikov présents et intéressés.

Là aussi le shoot est assez instinctif, même si la visée forcément manuelle au joystick demande une certaine dextérité. Pendant les confrontations, Nathan Drake peut se poster à coEt bouuuum !
Et bouuuum !
uvert derrière des éléments du décor (désespérément insensibles aux balles) et se découvrir pour tirer. Il est pour cela équipé au maximum d'une arme de poing (pistolet ou uzi), d'une arme lourde (mitraillettes ou canon scié) et de 4 grenades sur la vingtaine d'armes disponibles dans le jeu. La proximité des ennemis pourra lui permettre d'entamer un combat au corps à corps ou de les frapper par surprise. Les ennemis justement, parlons-en ! L'IA est, comment dire..., déconcertante. Capable du meilleur comme du pire. Ils sauront se cacher derrière les objets du décor, resteront toujours en mouvement de cachette en cachette, mais les tuer se limite souvent à attendre qu'ils en sortent, et parfois ils sont étonnamment capables d'avancer à découvert un peu comme les zombies de Resident Evil. Une fois cette armée de mercenaires abattue, Nathan pourra ramasser tout leur arsenal et munitions sur leurs cadavres entassés, puis repartir vers de nouvelles énigmes.

Ces dernières ne permettent pas de classer Uncharted parmi les jeux de réflexion (quoique tout dépende de votre QI... bizarrement chez Krinein certains s'y sont cassé les dents !). Le rythme du jeu étant tout de même soutenu, Naughty Dog a opté pour des énigmes simples, très facilement résolues grâce au journal de Sir Francis, si bien qu' « énigme » devient un bien grand mot.

Quoiqu'il en soit, l'équilibre Action/Aventure est bien respecté, ce qui a fait d'Uncharted un des titres (hélas solo) les plus funs de la fin d'année 2007 sur le monolithe noir. Armé d'une BO sympathique toujours en osmose avec l'action, de graphismes léchés, d'une jouabilité fort agréable, mais aussi de protagonistes attachants, le jeu sait nous faire oublier un scénario assez bateau (presque...) sans originalité, un humour un peu lourdeau et une durée de vie d'une dizaine d'heures qui nous laisse sur notre faim. La licence exclusive Uncharted a marqué à coup sûr cette année 2007 qui avait vu naître la troisième génération d'une console next-gen prometteuse en blockbusters.