7.5/10Wolfenstein : The New Order, testé sur PS4

/ Critique - écrit par Guillaume, le 20/06/2014
Notre verdict : 7.5/10 - Old School Next Gen

Tags : wolfenstein order jeux fps xbox test nazis

Vous étiez certainement persuadés, tout comme moi, que la licence Wolfenstein n'avait plus rien à donner. Depuis 2009 et l'épisode dirigé par Raven Software, c'était le silence radio. J'aurai pu être dépité de devoir subir un reboot de la licence par le biais de ce New Order. Mais non, j'ai pris mon pied et apprécié le côté old school moderne qui s'en dégage.

En attendant le reboot de Tortues Ninjas au cinéma, il faut bien s'occuper. Et quoi de mieux me direz vous, que de s'adonner à un plaisir coupable. Je parle bien sûr ici de manier la gâchette, d'expulser nos pulsions primales. C'est à dire dégommer du nazi dans un FPS.


Le boucher porte très bien son nom.

Pas de bol -en tout cas c'est ce que l'on pense au premier abord-, c'est Wolfenstein qui est de sortie. Et pour tout dire, depuis que le studio Raven est tombé sur la licence, on se moque un peu de cette dernière. Wolfenstein : The New Order porte un nom bipolaire. A la fois un titre annonciateur de son contenu, à savoir le nouvel ordre nazi régnant sur la terre entière dans une dystopie bien sombre, et un changement total, le reboot.

Enfin, total, non, car dans les Wolfensteins, hormis dans Enemy Territory, on a toujours emprunté le chemin de Blazkowicz, soldat américain de passage dans les coins les plus sombres de l'histoire. Tantôt il s'évade, tantôt il se révolte, mais dans tous les cas, il bouffe du nazi. Matin, midi et soir. Et même entre les repas.


Dogues allemands version robotique.

Il faut dire que le nazi c'est le zombie de la culture pop moderne. Il fait appel à nos peurs les plus fondamentales car il est foncièrement mauvais, si bien qu'on peut le détester et le tuer sans sourciller. On peut même y prendre un certain plaisir. Il est largement plus antipathique que le zombie, car c'est un mal qui a été tangible. Pour tout dire, je me demande parfois comment on parvient à s'amuser dans un jeu où la croix gammée est toujours dans un coin. Punir virtuellement, d'accord, mais se souvenir de la réalité, se rappeler les récits des anciens, ça fait frémir. On n'a plus envie d'aller jouer.


+1 !

Dans ce Wolfenstein, l'armée nazie a gagné la seconde guerre mondiale. Le héros, immobilisé pendant des années, reprend le contrôle de son corps dans les années 60. Il peut enfin lancer une contre-offensive avec l'aide de la résistance. Une virée audacieuse quand on a en face de soit un continent entier aux mains de sombres sires.

Sur Playstation 4, les graphismes du jeu sont très sympathiques. Ce n'est pas encore au niveau de ce qui se fera de mieux sur les consoles nouvelle génération, c'est évident, mais on est bien loin de n'importe quel jeu sur Xbox 360 ou PS3. C'est fluide, ça bouge bien, c'est facile à manier.


Réputés pour leurs armes, les nazis donnent du fil à retordre.

Le gameplay, faut-il réellement en parler, est très similaire à celui de tout FPS qui se respecte : on vise, on tire, on se remplit les poches de munitions, on recommence. Mais une description si rapide ne rendrait pas hommages aux quelques spécificités bien old school du titre.

Tout d'abord, Wolfenstein n'est pas partisan de la récolte automatique des items. Pour ramasser un chargeur de munition, il faut spécifiquement faire l'action. Franchement, à part dans Deus Ex, quel jeu propose encore quelque chose d'aussi fastidieux ? Mais pour tout avouer, ayant passé pas mal de temps sur ce jeu récemment, cela ne m'avait pas choqué avant que Maverick ne me le fasse remarquer.


Une arme un peu spéciale qui s'améliore tout au long du jeu.

Après, il y a un parti pris vraiment old school cette fois. Ne pas faire du système de santé un truc facile comme chez les autre. Ici pas question de voir son écran rougir sous la douleur, se mettre derrière une caisse, attendre 10 secondes et repartir comme si de rien n'était. Non, c'est hors de question, ici les balles font mal. On encaisse et on pleure, jusqu'à trouver une trousse de soin. Il faut croire que les développeurs ont lu mon test de Wolfenstein version 2009 !


Quand les ennemis portent des masques à gaz, il faut s'inquiéter !

Le propos est un peu nuancé car une partie de la jauge de vie se régènere seule. Mais seulement une infime portion, ce qui dissuade de faire tout et n'importe quoi. En contrepartie, on peut s'équiper de protections qui ajoutent une couche de "vie" virtuelle par dessus le tout.
Finalement, une dernière spécificité du gameplay est de proposer une alternative au bourrinage continu. En effet, les commandants nazis ont la capacité de requérir des renforts, ce qui donnera généralement lieu à une phase d'infiltration légère lors de l'arrivée sur un nouveau emplacement de mission. Assassiner les commandants permettra d'avoir un peu la paix tandis que l'on fera du tir au pigeon avec les soldats.

Evidemment, ce n'est pas totalement exact. Si l'on est habile -ou paresseux-, on fera tout le jeu en mode bourrin, et on dégommera aussi bien la piétaille déjà sur place que les renforts. C'est d'ailleurs ce qu'il faut retenir de Wolfenstein The New Order, c'est ce qui fait sa force : sa capacité à présenter un jeu old school qui ne fait pas dans la nuance.


Un lance-harpon, mais pas de chasse à la baleine.

C'est tellement rare qu'un jeu passe d'un a priori mauvais à une excellente surprise que je ne peux que le souligner encore et encore. Wolfenstein The New Order est un reboot un peu particulier de la licence qui a su faire table rase des excès de ses prédécesseurs tout en conservant un esprit ancienne mode qui saura ravir les vieux de la veille. Et pourtant, même les petits jeunes reconnaitront une maîtrise bien visible.

C'est peut-être tout simplement cela la recette : faire du bon boulot sans chercher à éblouir à tout prix. C'est bien rôdé, ça roule tout seul, ça se joue avec plaisir.