8.5/10Zuma - Test

/ Critique - écrit par Mandark, le 29/09/2009
Notre verdict : 8.5/10 - Ou comment j'ai perdu la boule! (Fiche technique)

Tags : zuma test jeux president prison xbox justice

Une petite merveille de fun au concept super simple et à l'humour rafraîchissant qu'on ne peut plus lâcher dès lors qu'on s'y est essayé. Vous avez remarqué ? Zuma à l'envers, ça se lit Amuz !

Je ne sais plus si c’est la nuit ou le jour. Mes yeux sont rouges, mes doigts tremblent au dessus du clavier et je l’entends qui ricane, tout près, n’attendant plus que le bon moment pour emporter ce qui me reste de santé mentale. Il sait que je ne lui échapperai pas… le grand Zuma !!

Comment en suis-je arrivé à être cette épave, cette coquille vide d’homme que tous ses amis ont fui et prétendent ne pas connaitre ? Tout a commencé le plus banalement du monde.

Zuma Deluxe

La rumeur enflait autour de moi. Un nom que j’entendais revenir sans cesse, prononcé avec admiration et crainte : Zuma.

Intrigué, je me suis lancé à sa poursuite, et je fus étonné de le trouver aussi facilement, planqué dans un temple Aztèque. Fol que j’étais ! Je ne l’avais pas trouvé, c’était lui qui m’attendait !

Au début c'était simple...
Au début c'était simple...
Il me transforma en grenouille et je me retrouvais au centre d’un circuit en spirale d’où je ne pouvais pas bouger, juste tourner sur moi-même pour viser sur 360°. Il me mit alors au défi. « Arrête les billes de couleurs qui roulent le long du parcours et droit vers le gouffre. Pour ce faire je te donne le pouvoir de cracher toi aussi des billes. Rassembles-en trois ou plus de la même couleur et celles-ci disparaitront. Fais les toutes disparaitre avant qu’elles n’atteignent le gouffre et tu me vaincras ! »

Sûr de moi je lui répondis « Toi, t’as trop joué à Puzzle Bobble. Manque de pot pour toi c’est aussi mon cas, ribbit » (se faire changer en batracien apporte quelques petits inconvénients au niveau du langage) « envoie-les tes billes, qu’on rigole un peu. ».

Au début ce fut simple et c’est même un œil sur l’écran et l’autre sur la salle de bains de ma voisine (j’ai de très bonnes jumelles) que j’accumulais les chaines de billes à coups de rapides mouvements d’index sur le bouton gauche de ma souris, n’ayant même pas besoin de me servir de l’autre bouton, celui qui sert à alterner sa bille avec celle à venir. Si c’est tout ce qu’il sait faire, à ce rythme là j’aurais fini avant que la créature de rêve de l’appart d’en face n’ai le temps d’enfiler son peignoir, me dis-je tout en réajustant la focale. Et ce n’est pas ces parcours de plus en plus alambiqués, genre avec des circonvolutions bien tordues ou même des doubles spirales de bibilles arrivant en sens opposé qui vont m’impressionner !   

Plus le temps de jouer de la mandoline!
Plus le temps de jouer de la mandoline!
Me concentrant au maximum je traquais les opportunités qui allaient m’avantager. Yes ! J’ai eu l’option qui permet momentanément de faire repartir les billes en sens inverse. C’est bon, j’ai touché celle qui ralentit le flow ! Ah ah, par ici la grappe de couleur à l’intérieur d’une autre grappe de couleur : deux chaines d’un coup ! Non, non, pourquoi elle est rouge celle-là, c’est une bleue qu’il me faut ! Tant pis, je vais la placer là. Argh, le con ! J’ai tiré à côté ! Pas grave je vais….comment, elles étaient si près du gouffre ? Elles sont dedans ? C’était ma dernière vie ? Mais c’est pas possible !!

« Je comprends, c’est trop dur pour toi. Je te laisse partir si tu le veux », susurra la voix narquoise de Zuma dans mon cerveau enfiévré.

« Des clous ! C’était trop facile et je me suis mis à penser à ma liste de courses, c’est tout. Alors arrête de te la péter, on remet ça ! ». J’admets que la mauvaise foi m’animait, mais je n’allais tout de même pas me laisser intimider par cette divinité de pacotille !

Alors on a remis ça, toute la nuit. Et à chaque nouveau palier de dix niveaux, de nouvelles couleurs se rajoutaient aux précédentes, et le tout allait plus vite, de plus en plus vite !

Complétement déboussolé!
Complétement déboussolé!
Et j’ai lutté, oh oui j’ai lutté ! Mon regard finissait par porter dans huit directions en même temps, mon rythme cardiaque dangereusement proche de celui du hérisson tétanisé par le faisceau des phares du bolide qui va lui passer dessus…

Et je l’ai eu ! Mais était-ce vraiment moi qui avais gagné ? Le score disait oui, mais le rire de Zuma résonnant dans ma tête pendant les trois mois d’internement qui suivirent à l’institut du matin calme me laissait penser autre chose…

Après une longue rééducation je repris peu à peu goût à la vie et aux choses simples, pour peu que ces dernières ne soient pas de forme trop sphérique. Sous haute surveillance je me remis à jouer à petite dose à des softs pas trop violents, un peu d’Alexandra Ledermann : La colline aux chevaux sauvages par ci, un peu de Cooking Mama par là…

Et un soir, alors que je venais de donner son bain au seul tamagotchi survivant d’une fratrie de douze, j’entendis l’horrible rire à nouveau. Il était revenu. Pour moi. Pour prendre sa revanche. Ce fut….

Zuma’s Revenge !

L’affreuse déité s’était installée sur une île volcanique que je rejoignis en radeau après un long périple sur une mer démontée. « Ribit !», criai-je alors (« à nous deux, Zuma ! » en langage humain, car j’étais entretemps redevenu un fier batracien), « ribit, ribit !! » (« Réglons ça une bonne fois pour toute !! »).

Ah ah! Un Boss!
Ah ah! Un Boss!
Evidemment, le fourbe me proposait à nouveau un challenge pas piqué des hannetons, cette fois ci au cours d’un périple me faisant traverser cette île en apparence idyllique. Et non seulement me fallait-il toujours aligner trois couleurs ou plus pour enchainer les combos sur des tracés encore plus vicieux que précédemment, mais le malin s’était adjoint les services de minions, des boss hargneux et retors qui m’attendaient tous les dix tableaux, ces derniers toujours constitués de tracés invraisemblables. Je lui ris au lait, euh, au nez pendant près de trente niveaux avant de sentir à nouveau mon palpitant s’emballer. Mais là encore hors de question d’abandonner ! Peu importe qu’il me faille maintenant compter avec certains stages où je devais me déplacer soit horizontalement soit verticalement. Peu importe que sur certains niveaux il me faille sauter d’un bord de l’écran à l’autre ; j’avais pour moi l’expérience de nos confrontations passées et le soutient de nouvelles options, comme le tromblon, pour défourailler dans le tas d’une salve rageuse, le laser pour faire disparaitre n’importe quelle couleur que je déciderai d’éradiquer ou le « laser sélectif » me permettant de faire sauter toutes les billes d’une couleur donnée sur l’ensemble du level ! Non, cette fois la bille, ce ne serait pas moi !

C'est ici qu'il faut jouer sur deux tableaux
C'est ici qu'il faut jouer sur deux tableaux
Alors nous luttâmes. Aprement. Sans concessions. Jusqu’au matin, le premier d’une longue série.

A l’heure qu’il est je n’ai toujours pas vaincu Zuma. Je finis par me demander si j’y arriverai un jour… mais ce qui est sûr c’est que je ne peux plus m’arrêter.

Je ne sais plus si c’est la nuit ou le jour. Mes yeux sont rouges, mes doigts tremblent au dessus du clavier et je l’entends qui ricane, tout près, n’attendant plus que le bon moment pour emporter ce qui me reste de santé mentale. Il sait que je ne lui échapperai pas… le grand Zuma !!

PS : Qu’on se rassure, l’auteur de ces lignes va aujourd'hui beaucoup mieux. Il est retourné à l’institut des matins calmes et depuis il a repris (à peu près) forme humaine et se la donne grave à Tetris.

Le tamagotchi, lui, n’a hélas pas survécu.